Ayant séjourné à Sétif, en Algérie, ville où les Zemmour étaient présents en nombre, je crois me souvenir que ces familles (sans doute françaises depuis le décret Crémieux de 1870) revendiquaient en ce temps-là, non pas la berbérité ancestrale dont s'honore à présent le virulent Eric, mais plutôt leur judaïsme et leur francité, ce qui dans le contexte de l'époque se justifiait pleinement.
Serait-ce pour se distinguer des Arabes contre lesquels il fulmine ordinairement qu’il ajoute à sa qualité de Français intransigeant une berbérité originelle ?
Il en va de l'adhésion à une communauté nationale comme de l'adhésion à une religion : il n'est rien de pire que certains néophytes atteints du syndrome de Polyeucte. Cela semble être le cas de Zemmour. A vouloir clamer et proclamer : "plus français que moi tu meurs", il finit par susciter autant de haine que d'adhésion.
Zemmour est une sorte de Torquemada qui, toutes proportions gardées, et dans un autre contexte, mène une guerre sainte - heureusement circonscrite au verbe -  comme d'autres mènent leur djihad.
Ne diabolisons pas Zemmour. Il nous offre la parfaite illustration d'une intégration réussie, intégration qui le pousse à dépasser en virulence une certaine "franchouillardise" ambiante à l'encontre de l'étranger.
Le problème est que sa conception de l'étranger est assez sélective, voire réductrice. Demandons-lui donc simplement de ne pas refuser aux "arabo-musulmans" et autres, la possibilité de devenir eux-mêmes ce qu'il s'honore d'être devenu, à savoir un nationaliste français de pure souche, intransigeant, voire sectaire et dogmatique.
J'entendais l'autre jour Zemmour fulminer comme à l'accoutumée contre l'invasion étrangère. Il préconisait des mesures plus radicales encore que celles prônées par le F.N.
Le  verbe  est incendiaire. Il faudrait rappeler à Zemmour que sa terminologie relative aux « arabo-musulmans », si l’on excepte les références à la « ploutocratie » nationale et internationale, rappelle fâcheusement celle qui concerna les Juifs dans les années 30-44.
Comparer le discours commun des antisémites de l'avant-guerre, enrichi de celui de la période vichyssoise avec le discours zemmourien serait sans doute édifiant. Zemmour oublie-t-il les diatribes de Céline, (pour ne citer que celui-là)  ce gigantesque écrivain perverti dans un antisémitisme délirant » ?