
LA CORSE - Texte 2010 revu 2015
1. Eléments géographiques
1. Eléments géographiques
Insularité, Méditerranée, Montagne. Ces trois données géographiques caractérisent la Corse et suffisent presque à la définir dans toute sa complexité.
La Corse est située à environ 180 km du continent français mais seulement à 80 km de la péninsule italienne.
Elle est, comme le disait le géographe allemand RATZEL “une montagne dans la mer”.
Elle culmine à 2710 mètres, et cinq de ses sommets dépassent les 2000 m.
Sa superficie est de 8.680 km2.
Elle s’étend sur 183 km dans sa plus grande longueur et sur 84 km dans sa plus grande largeur.
Elle comporte 1.047 km de côtes, dont 400 km de plages, ce qui en fait une destination touristique appréciée.
2. Eléments démographiques
- Au recensement de 1999, sa population s'élevait à 260.196 habitants, avec une assez forte proportion d'étrangers: 25.673, dont : 13.735 Marocains, 2.136 Tunisiens, 3.730 Portugais et 2.523 Italiens).
La moyenne d'âge de la population est plus élevée que celle de la France prise dans son ensemble (41,3 ans contre 38,9).
La densité au km² est de 30 habitants (La Corse est donc faiblement peuplée).
- Au recensement de 2013 la Corse comptait 305.674 habitants.
3. Eléments historiques.
Pour comprendre la Corse actuelle, il faut également faire référence à des données historiques.
Retraçons les donc aussi brièvement que possible:
La Corse est située à environ 180 km du continent français mais seulement à 80 km de la péninsule italienne.
Elle est, comme le disait le géographe allemand RATZEL “une montagne dans la mer”.
Elle culmine à 2710 mètres, et cinq de ses sommets dépassent les 2000 m.
Sa superficie est de 8.680 km2.
Elle s’étend sur 183 km dans sa plus grande longueur et sur 84 km dans sa plus grande largeur.
Elle comporte 1.047 km de côtes, dont 400 km de plages, ce qui en fait une destination touristique appréciée.
2. Eléments démographiques
- Au recensement de 1999, sa population s'élevait à 260.196 habitants, avec une assez forte proportion d'étrangers: 25.673, dont : 13.735 Marocains, 2.136 Tunisiens, 3.730 Portugais et 2.523 Italiens).
La moyenne d'âge de la population est plus élevée que celle de la France prise dans son ensemble (41,3 ans contre 38,9).
La densité au km² est de 30 habitants (La Corse est donc faiblement peuplée).
- Au recensement de 2013 la Corse comptait 305.674 habitants.
3. Eléments historiques.
Pour comprendre la Corse actuelle, il faut également faire référence à des données historiques.
Retraçons les donc aussi brièvement que possible:
Le peuplement préhistorique de la Corse est encore indéterminé. Il se serait effectué entre 90.000 et 10.000 ans avant J-C, à partir du continent européen. Quoiqu’il en soit, les premières traces évidentes d’une présence humaine remontent à 8.000/7.000 ans avant J-C.
Certains historiens situent vers 6.000 ans avant J-C l'arrivée de navigateurs venus des actuelles côtes libanaises ou de Libye, les “peuples de la mer”, qui auraient guerroyé contre les premiers occupants du sol.
Toutefois cette thèse est assez controversée.
Toutefois cette thèse est assez controversée.
A l’aube de l’histoire, et de manière beaucoup plus certaine, la Corse a été abordée par les Etrusques puis par les Grecs phocéens qui y ont fondé ALALIA (565 av. JC) après avoir fondé Massilia, l'actuelle Marseille en 600 av J-C.
Les Carthaginois ont également occupé épisodiquement la Corse.
Les Carthaginois ont également occupé épisodiquement la Corse.
Les Romains, vainqueurs des "guerres puniques" menées contre les Carthaginois, ont entrepris une difficile conquête de la Corse à partir de 259 avant J-C. Ils y sont demeurés jusqu'en 455 après J-C.
Leur ont succédé les Vandales (455) (tribu germanique), puis les Byzantins (534 à 754).
L'occupation byzantine a été contrariée par les incursions des Wisigoths (566-70) et des Lombards (725-754).
Une donation effectuée en 754 par Pépin le Bref, père de Charlemagne, a fait de la Corse une possession pontificale. En 774, cette donation a été confirmée par le futur Charlemagne.
A l'aube des “temps modernes”, la Corse a suscité les appétits des deux grandes cités rivales de la Méditerranée occidentale : PISE ET GENES.
La Papauté, détentrice théorique de la souveraineté en Corse mais incapable d’en assurer l’exercice réel, a tenté de jouer le jeu de l’une ou l’autre puissance en fonction de la conjoncture. C’est ainsi qu’elle a favorisé dans un premier temps la pénétration pisane (1.077). Mais les deux siècles de présence pisane (une colonisation relativement douce) ont pris fin avec la défaite navale de La Meloria (1.287) qui a permis à Gênes de supplanter définitivement Pise.
La Papauté ayant accordé en 1.296 une “investiture” sur la Corse à la maison d’ARAGON, autre impérialisme se développant en Méditerranée, Gênes a dû guerroyer à plusieurs reprises sur le territoire de Corse contre les incursions d’Aragon, appuyées sur des ralliements de féodaux locaux.
En 1434, Gênes parviendra à bouter définitivement les Espagnols hors de Corse.
Entre temps, de 704 à 1185, l’île connaît les terribles incursions sarrasines.
Entre 1553 et 1559 la monarchie française tente une première fois de s'implanter en Corse (et d'y supplanter Gênes) avec l'aide de Sampiero Corso. Cette tentative se révélera vaine.
De 1729 à 1769 Gênes s’efforcera de réprimer dans l'île une révolte généralisée. " In fine" , elle fera appel à la France pour en venir à bout. Celle-ci acceptera d'y envoyer un "corps expéditionnaire" mais toujours avec la secrète intention de supplanter Gênes.
De 1755 à 1768, se situe la seule période de véritable indépendance de l’île, administrée par le “Père de la Patrie” Pascal PAOLI. En fait, Paoli ne gouvernera que la Corse de l’intérieur, les villes littorales demeurant sous le contrôle des Génois.
Pascal PAOLI, élevé à Naples où son père avait été exilé, était féru d'histoire ancienne, pétri de culture italienne, lecteur de Montesquieu.
Les institutions - progressistes pour leur temps - qu'il donna à la Corse, furent inspirées à la fois par ses lectures et par certaines pratiques traditionnelles locales.
La Corse doit aussi à Pascal PAOLI la création d’une Université à CORTE, université destinée à “former les élites de la Nation”.
En 1768, Gênes, ne pouvant rembourser les sommes engagées par la France lors de ses interventions successives, abandonne la Corse “en gage” (clause du traité de Versailles, signé le 15 mai 1768).
La Papauté ayant accordé en 1.296 une “investiture” sur la Corse à la maison d’ARAGON, autre impérialisme se développant en Méditerranée, Gênes a dû guerroyer à plusieurs reprises sur le territoire de Corse contre les incursions d’Aragon, appuyées sur des ralliements de féodaux locaux.
En 1434, Gênes parviendra à bouter définitivement les Espagnols hors de Corse.
Entre temps, de 704 à 1185, l’île connaît les terribles incursions sarrasines.
Entre 1553 et 1559 la monarchie française tente une première fois de s'implanter en Corse (et d'y supplanter Gênes) avec l'aide de Sampiero Corso. Cette tentative se révélera vaine.
De 1729 à 1769 Gênes s’efforcera de réprimer dans l'île une révolte généralisée. " In fine" , elle fera appel à la France pour en venir à bout. Celle-ci acceptera d'y envoyer un "corps expéditionnaire" mais toujours avec la secrète intention de supplanter Gênes.
De 1755 à 1768, se situe la seule période de véritable indépendance de l’île, administrée par le “Père de la Patrie” Pascal PAOLI. En fait, Paoli ne gouvernera que la Corse de l’intérieur, les villes littorales demeurant sous le contrôle des Génois.
Pascal PAOLI, élevé à Naples où son père avait été exilé, était féru d'histoire ancienne, pétri de culture italienne, lecteur de Montesquieu.
Les institutions - progressistes pour leur temps - qu'il donna à la Corse, furent inspirées à la fois par ses lectures et par certaines pratiques traditionnelles locales.
La Corse doit aussi à Pascal PAOLI la création d’une Université à CORTE, université destinée à “former les élites de la Nation”.
En 1768, Gênes, ne pouvant rembourser les sommes engagées par la France lors de ses interventions successives, abandonne la Corse “en gage” (clause du traité de Versailles, signé le 15 mai 1768).
La France entreprend de s’établir dans l’île.
Après avoir défait les troupes françaises à BORGO en 1768, Pascal PAOLI est écrasé à PONTE NOVO le 8 Mai 1769. Il doit s'exiler à Londres.
Après la défaite de Pascal PAOLI, les ralliements à la France se sont multipliés, dont celui du père du futur Napoléon : Charles Bonaparte, alors petit nobliau local.
Après avoir défait les troupes françaises à BORGO en 1768, Pascal PAOLI est écrasé à PONTE NOVO le 8 Mai 1769. Il doit s'exiler à Londres.
Après la défaite de Pascal PAOLI, les ralliements à la France se sont multipliés, dont celui du père du futur Napoléon : Charles Bonaparte, alors petit nobliau local.
Napoléon naît le 15 août 1769. Il écrira plus tard, alors qu'il était jeune homme (et nationaliste corse) être né "alors que sa patrie gémissait sous les fers" (ceux de la France).
Sorti de l'Ecole Militaire de Brienne et devenu officier dans l'armée française il épousa la cause de la France en même temps que celle de la révolution de 1789… et devint ce que l'on sait.
Il faut aussi savoir que de 1794 à 1796 la Corse est devenue momentanée en "Royaume anglo-corse" avec l'assentiment de PAOLI. Mais la nomination d'un Vice-roi de nationalité anglaise (Sir Gilbert Elliot) a vite fait de rompre l'allégeance de Pascal PAOLI et surtout celle du peuple corse. Le retour des français en 1796 sonne l'exil définitif de PAOLI en Angleterre, où il mourra en 1807.
Les dernières tentatives des Corses pour rétablir leur indépendance sont caractérisées par des révoltes suivies d’impitoyables répressions (1774 dans le Niolo, 1809 et 1815/16 dans le Fiumorbu) avant une pacification et une assimilation qui feront désormais se confondre l'histoire de la France et celle de la Corse… jusqu’au réveil du nationalisme actuel.
4. Eléments socio-économiques et socio-culturels
La société corse actuelle est le fruit de la géographie et de l’histoire, mais elle est aussi le reflet du substrat économique local.
Au niveau démographique la Corse est caractérisée par une extrême faiblesse. Elle est la moins peuplée des îles de la Méditerranée occidentale eu égard à sa superficie.
L’accroissement du nombre de personnes nées hors de l'île avait été fortement alimenté, de 1960 à 1982, par des arrivées continentales (dans la foulée du néo-développement économique insulaire) et par l’arrivée de rapatriés d’Afrique du Nord (majoritairement, il est vrai, d’origine Corse).
Le recensement de 1999 fait apparaître que sur une population ayant la nationalité française de près de 220.000 habitants, 155.000 habitants environ sont nés en Corse et seraient donc peu ou prou issus de la population d'origine.
L’agriculture corse présente des types d’exploitation très divers, allant de l’agriculture traditionnelle basée sur l’élevage et la polyculture à échelle réduite, jusque aux exploitations du littoral (côte orientale) reposant sur les productions viticoles et fruitières (agrumes et vigne)
Quatre exploitations sur dix sont orientées principalement vers l’élevage, ce qui correspond d’ailleurs à une vocation traditionnelle (Corse, “peuple de bergers”).
Le secteur secondaire est pratiquement inexistant, quoique en légère expansion, tandis que le secteur tertiaire est hyper développé.
L’évolution démographique récente et la nouvelle économie insulaire, se superposant aux données résiduelles des anciennes structures, permettent de conclure désormais à l’émergence d’une sorte de pluri - culturalité locale.
A la culture corse traditionnelle, encore vivace, surtout dans les zones de l’intérieur, culture dans laquelle la famille est plutôt clanique, se superpose la culture française, culture dans laquelle le modèle familial est largement nucléaire.
Nous ajouterons à cela que la culture héritée de la longue domination italienne (Pise et Gênes) fait également sentir ses effets, rendant par exemple plus facile l’intégration des immigrants de Toscane ou de Sardaigne que celle des “continentaux” venus du Nord ou de l’Est de la France, ne fût-ce que par la compréhension de la langue corse.
Ainsi, ce que l’on pourrait appeler la culture corse des années 2010/15 résulte du mélange complexe d’une culture locale traditionnelle (fortement coutumière) qui ne veut pas disparaître, d’une culture méditerranéenne ambiante, d’une culture dominante française répandue par l’Ecole, et d’une culture planétaire américanisée essentiellement véhiculée par les médias, la publicité et les séries télévisées (civilisation du "jean", du fast food, du coca-cola, du MacDo, etc…).
Sorti de l'Ecole Militaire de Brienne et devenu officier dans l'armée française il épousa la cause de la France en même temps que celle de la révolution de 1789… et devint ce que l'on sait.
Il faut aussi savoir que de 1794 à 1796 la Corse est devenue momentanée en "Royaume anglo-corse" avec l'assentiment de PAOLI. Mais la nomination d'un Vice-roi de nationalité anglaise (Sir Gilbert Elliot) a vite fait de rompre l'allégeance de Pascal PAOLI et surtout celle du peuple corse. Le retour des français en 1796 sonne l'exil définitif de PAOLI en Angleterre, où il mourra en 1807.
Les dernières tentatives des Corses pour rétablir leur indépendance sont caractérisées par des révoltes suivies d’impitoyables répressions (1774 dans le Niolo, 1809 et 1815/16 dans le Fiumorbu) avant une pacification et une assimilation qui feront désormais se confondre l'histoire de la France et celle de la Corse… jusqu’au réveil du nationalisme actuel.
4. Eléments socio-économiques et socio-culturels
La société corse actuelle est le fruit de la géographie et de l’histoire, mais elle est aussi le reflet du substrat économique local.
Au niveau démographique la Corse est caractérisée par une extrême faiblesse. Elle est la moins peuplée des îles de la Méditerranée occidentale eu égard à sa superficie.
L’accroissement du nombre de personnes nées hors de l'île avait été fortement alimenté, de 1960 à 1982, par des arrivées continentales (dans la foulée du néo-développement économique insulaire) et par l’arrivée de rapatriés d’Afrique du Nord (majoritairement, il est vrai, d’origine Corse).
Le recensement de 1999 fait apparaître que sur une population ayant la nationalité française de près de 220.000 habitants, 155.000 habitants environ sont nés en Corse et seraient donc peu ou prou issus de la population d'origine.
L’agriculture corse présente des types d’exploitation très divers, allant de l’agriculture traditionnelle basée sur l’élevage et la polyculture à échelle réduite, jusque aux exploitations du littoral (côte orientale) reposant sur les productions viticoles et fruitières (agrumes et vigne)
Quatre exploitations sur dix sont orientées principalement vers l’élevage, ce qui correspond d’ailleurs à une vocation traditionnelle (Corse, “peuple de bergers”).
Le secteur secondaire est pratiquement inexistant, quoique en légère expansion, tandis que le secteur tertiaire est hyper développé.
L’évolution démographique récente et la nouvelle économie insulaire, se superposant aux données résiduelles des anciennes structures, permettent de conclure désormais à l’émergence d’une sorte de pluri - culturalité locale.
A la culture corse traditionnelle, encore vivace, surtout dans les zones de l’intérieur, culture dans laquelle la famille est plutôt clanique, se superpose la culture française, culture dans laquelle le modèle familial est largement nucléaire.
Nous ajouterons à cela que la culture héritée de la longue domination italienne (Pise et Gênes) fait également sentir ses effets, rendant par exemple plus facile l’intégration des immigrants de Toscane ou de Sardaigne que celle des “continentaux” venus du Nord ou de l’Est de la France, ne fût-ce que par la compréhension de la langue corse.
Ainsi, ce que l’on pourrait appeler la culture corse des années 2010/15 résulte du mélange complexe d’une culture locale traditionnelle (fortement coutumière) qui ne veut pas disparaître, d’une culture méditerranéenne ambiante, d’une culture dominante française répandue par l’Ecole, et d’une culture planétaire américanisée essentiellement véhiculée par les médias, la publicité et les séries télévisées (civilisation du "jean", du fast food, du coca-cola, du MacDo, etc…).