Quantcast
Channel: U ZINU alias l'oursin - Le blog de Jean Maïboroda.
Viewing all 284 articles
Browse latest View live

BOTUL LE MAGNIFIQUE

$
0
0
BOTUL LE MAGNIFIQUE
 
Parmi les faux-monnayeurs de la démocratie et des Droits de l'Homme, BHL se distingue particulièrement par son interventionnisme médiatique et ses démarches occultes ou ostensibles dans les arcanes du Pouvoir.
Chacun connaît l'ardeur avec laquelle il contribua à faire de la Libye, sous le règne de son ami Sarkozy, ce qu'elle est devenue, un pays où règne un chaos absolu, un pays où le Nord devient une terre d’élection de Daech et le Sud un lieu de transit idéal pour les diverses branches islamistes qui guerroient en Afrique saharienne ou subsaharienne.
Je m’abriterai derrière trois sources d’information pour évoquer le personnage et ses grandes œuvres (non point philosophiques ou littéraires qui, à ce que l’on dit, ne brillent pas d’un éclat particulier), mais politico-guerrières, lesquelles ont largement contribué à sa notoriété et à l’éclat de sa renommée.

I. Le personnage avait été remarquablement été décrypté  dans un ouvrage qui fit autorité :
Le nouveau B.A. BA du BHL  -  Enquête sur le plus grand intellectuel français – La Découverte éditeur.
Collection : Cahiers libres  - Parution : septembre 2011
Xavier LA PORTE (de), Jade LINDGAARD
 
II. Dans le contexte actuel, je me garderai de faire référence à oumma.com pour citer le propos (d’autres diraient l’aveu) de BHL à la Convention du CRIF, et, en toute prudence, je citerai le compte rendu qu’en a donné le respectable FIGARO.

III. Enfin , un extrait d’ANTIPRESSE - L'info telle que vous l'espériez -www.antipresse.net/
fait litière de la  gloire philosophique et des immenses qualités intellectuelles de notre personnage.

N° 42 | 18.9.2016


I. la découverte - Le nouveau B.A. BA du BHL  -  Enquête sur le plus grand intellectuel français

Bernard-Henri Lévy porte beau : photogénique, il a le sens de la formule et semble toujours prêt à surgir dans votre poste de télévision pour dénoncer l’injustice et les nouvelles « barbaries ». En apparence, un démocrate militant, un intellectuel de gauche engagé, à la Sartre. Vous pensez peut-être qu’il est un philosophe courageux, prompt à réveiller les consciences endormies.
Vous avez tort. BHL n’est ni philosophe, ni intellectuel influent, ni militant des sans-grade, ni journaliste chevronné. Comme le montre cette enquête fouillée – version actualisée et largement remaniée du B.A. BA du BHL (La Découverte, 2004) –, c’est un excellent publiciste, une star des médias et un essayiste à succès. Et aussi un ami des grands patrons et des dirigeants politiques, à commencer par Nicolas Sarkozy. C'est que BHL propose une offre qui rencontre une demande : il fait le spectacle, produisant le grand récit hollywoodien du monde que les médias aiment relayer et que les pouvoirs chérissent, car il les protège du feu de la critique. Il a occupé le devant de la scène lors du déclenchement de la guerre en Libye et, au nom de l'ingérence humanitaire, se préoccupe de l'Iran et du Darfour. Mais sa défense des opprimés passe au second plan lorsqu'il s'agit d'Israël, dont il relaie la communication officielle. Et son féminisme est à géométrie variable : il défend l'Iranienne Sakineh Mohammadi Ashtiani, menacée de lapidation, tout en décrétant par principe Dominique Strauss-Kahn innocent de l'accusation d'agression sexuelle portée contre lui.
À soixante ans passés, l'intellectuel est un cas plus intéressant que sa propre personne. Il incarne un mouvement qui le dépasse, mais dont il fut l'un des moteurs : la réinvention du pouvoir médiatique en illusion intellectuelle.
 
II. Le Figaro
 
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/11/20/97001-20111120FILWWW00182-libye-bhl-s-est-engage-en-tant-que-juif.php
Libye: BHL s'est engagé "en tant que juif"
Publié le 20/11/2011

Le philosophe Bernard-Henri Lévy a déclaré aujourd'hui que "c'est en tant que juif" qu'il avait "participé à l'aventure politique en Libye", lors de la première Convention nationale organisé par le Conseil représentation des organisations juives de France (Crif). "J'ai porté en étendard ma fidélité à mon nom et ma fidélité au sionisme et à Israël", a-t-il déclaré.
Le Crif tenait à Paris sa première convention nationale, intitulée "Demain les Juifs de France", à laquelle participaient de nombreux intellectuels, politologues, sociologues, chercheurs. Près de 900 personnes ont ainsi assisté à des débats, très ouverts, souvent animés, sur les défis communautaires, les nouveaux visages de l'antisémitisme, ou les nouveaux défis pour les juifs de France.
Bernard-Henri Lévy, invité à s'exprimer sur ce thème a déclaré: "C'est en tant que juif que j'ai participé à cette aventure politique, que j'ai contribué à définir des fronts militants, que j'ai contribué à élaborer pour mon pays et pour un autre pays une stratégie et des tactiques". "Je ne l'aurais pas fait si je n'avais pas été juif", a poursuivi le philosophe. "Ce que je vous dis là, je l'ai dit à Tripoli, à Bengazi, devant des foules arabes, je l'ai dit lors d'une allocution prononcée le 13 avril dernier sur la grand place de Benghazi devant 30.000 jeunes combattants représentatifs de toutes les tribus de Libye", a-t-il ajouté.


III. ANTIPRESSE
 
CANNIBALE LECTEUR de Pascal Vandenberghe
TÊTE À CLAQUES… ET À TARTE

[…] Les « Français instruits », dont parlait Slobodan ne seraient pas si nuisibles s’ils ne possédaient une telle aura médiatique dès qu’ils sont apparentés à la catégorie des « intellectuels ». Dans le cas de BHL, c’est peu dire : pur produit de la télévision estampillé « nouveau philosophe » dès sa première apparition à Apostrophes en 1977 (même si son imposture intellectuelle a été immédiatement dénoncée par de nombreux philosophes, de Gilles Deleuze à Cornelius Castoriadis, notamment), son exploit est d’avoir su traverser ces quarante dernières années en maintenant l’illusion d’une « pensée », voire d’un « engagement ».
Cette enquête retrace tout le parcours de BHL, et permet de comprendre comment il a su user de son pouvoir (en tant qu’ami des grands patrons et des hommes politiques de tout bord) pour réellement imposer sa voix aux médias. Et quand j’écris imposer, le mot n’est pas trop fort : les auteurs détaillent le « réseau » mis en place pour servir ses intérêts et propager son image et ses propos. Et gare à ceux des médias qui rechignent à relayer la propagande de notre homme : ils seront frappés par le courroux et la foudre de notre grand-philosophe, qui démontre de la sorte sa conception très particulière de la « liberté intellectuelle ». […]
 
 
 


LES DEUX DJIHADISMES

$
0
0
LES DEUX DJIHADISMES
 
 
            Une étrange bipolarité caractérise le djihadisme. Il y aurait semble-t-il, d'une part un "bon djihadisme", celui qui bénéficie de l'appui actif des puissances occidentales et du financement généreux des fondamentalistes golfiques, et d’autre part un mauvais djihadisme, celui qui serait né d'une curieuse génération spontanée à connotation exclusivement religieuse. Cette curieuse dichotomie mérite d'être questionnée.
Comment est-il possible d'une part fulminer contre les djihadistes et dans le même temps d'honorer les monarques golfiques d'Arabie saoudite et du Qatar, dont nul n'ignore qu'ils en furent et demeurent les généreux mécènes et/ou les inspirateurs ?
Ces excellents monarques bénéficient de visites courtoises, de remises de décorations et de congratulations, pour ne pas parler de génuflexions, d'agenouillements et de prosternations, alors que nul n'ignore leur évidente ambivalence.
Autre incohérence : l'Islam sunnite, fût-il fondamentaliste ou salafiste, est décrété amical et fréquentable en Syrie lorsqu'il combat l'Islam chiite libano-iranien, tandis qu'il est au contraire vilipendé en Irak, où les chiites sont soutenus dans leurs visées hégémoniques à l'encontre de la minorité sunnite.
 
Le djihadisme "soft ", pure invention des Occidentaux.
 
L'ASL (Armée Syrienne Libre), directement mise sur pied, équipée, armée par les Occidentaux pour "aider à instaurer la démocratie en Syrie" ayant vite révélé ses faiblesses et étant rapidement devenue une fiction incapable de remplir l'office qui lui avait été assigné, il a fallu dans un second temps accepter qu'elle soit "épaulée" sinon absorbée, voire phagocytée par les résurgences syriennes d’Al Qaida et d'autres groupes extrémistes. À ce propos, la louange que fit un certain Fabius du "bon boulot" effectué par Al Nosra reste dans toutes les mémoires.
Prenons l’exemple d’Alep : au moment où les sympathiques combattants "modérés" ont perdu la partie, et se sont retrouvés pris au piège dans Alep Est, une gigantesque campagne de désinformation et de manipulation a été développée pour détourner l'attention sur les malheureuses populations civiles prétendument écrasées sous un déluge de bombes. Il s'agissait, la suite l'a démontré, de sauver les restes de l'ASL, et d'exfiltrer prudemment par le biais d'une évacuation négociée, à la fois les gentils rebelles et leurs conseillers, leurs officiers traitants, et nombre d'agents déguisés en humanitaires distingués, notamment ceux labellisés casques blancs.
La dénonciation des horreurs de la guerre et de ses tragiques conséquences sur les populations civiles a fait l’unanimité dans les médiaş dominants. Il ne saurait être question de désapprouver une telle dénonciation. Mais l'indignation, pour être prise au sérieux, ne doit pas être à géométrie variable, et doit moins encore servir à occulter des desseins plus que douteux.
En l’occurrence le camp occidental a mené campagne pour soulever l'indignation du bon peuple. Dans le même temps, au Yémen, le bombardement des populations civiles par la coalition occidentalo-saoudienne est largement occulté, et les bombardements effectués à Mossoul pour reprendre la ville à Daech, étant paraît-il remarquablement ciblés,  ne feraient aucune victime civile. Alors, trêve d'indignation sélective !
 
Le djihadisme "hard" de Daech
 
Est-il possible d'occulter les responsabilités de l'Occident dans la situation qui prévaut tant à travers la planète que dans notre sphère nationale ?
La première interrogation qui s'impose à propos de Daech est incontestablement celle-ci : "qui l'a fait roi" ?
Si l'on en croit la vulgate répétée à l'envie par le pouvoir socialiste et les médias dominants, l'existence des extrémistes de Daech en Syrie serait uniquement due à la cruauté de Bachar El Assad, contre lequel il fut et demeure nécessaire ou opportun de créer, d'organiser puis d'armer et soutenir des "contras" à base de djihadistes "modérés" (déclarés ou réputés tels à défaut de pouvoir être baptisés "démocrates").
Antérieurement, la naissance, le développement et l'extension de l'E.I en Irak, ont été une conséquence directe des conditions dans lesquelles s’est effectuée la liquidation des structures du régime de Saddam Hussein, voire de l'État Irakien.
Il n'est pas inutile de rappeler les stratégies géopolitiques développées par les États-Unis, qui ont sinon créé, du moins favorisé et utilisé l'islamisme "hard". Les terrains d'application concrète de ces stratégies ont été, entre autres, l'Afghanistan lorsqu'il s'agissait d'y évincer la Russie, la Bosnie Herzégovine qu'il fallait faire imploser, et particulièrement la Serbie, auquel fut arraché le Kosovo.
 
Le comportement "occidental" peut-il être exempté de questionnement ?
 
Lorsqu'il s'agit de rechercher les causes de l'existence et du développement de DAECH, les analyses courantes se réduisent à la mise en exergue d’une explication péremptoire :  celle des turpitudes intrinsèques de l’Islam.
Cela évite toute interrogation sur les responsabilités lointaines ou récentes de l'Occident dans la genèse et le développement des "désordres" qui caractérisent le Proche Orient, et plus généralement le Maghreb et la sphère subsaharienne.
Or l'expansion du terrorisme et l'embrigadement djihadiste ne peuvent se satisfaire d'une explication unique et simplificatrice, sinon simpliste, à savoir celle de l'intégrisme religieux et de la nocivité intrinsèque du Coran. Ce livre saint sert, nul ne saurait le nier, de base idéologique pour ceux qui y puisent les justifications de leur combat.
En ce sens il joue un rôle identique à celui de Mein Kampf, à celui de "Que faire ? " ou à celui du petit livre rouge de Mao, à cette différence près qu'il s'agit ici d'une source d'inspiration purement religieuse.
Certes d'autres textes religieux ont également été utilisés par le passé pour alimenter des haines, des crimes et des conflits, mais leur éloignement historique permet d'en estomper le souvenir.
S'agissant de notre actualité immédiate, une fois admis que le Coran sert d'arme de combat à ceux qui l'utilisent pour endoctriner les "soldats de Dieu" et à ceux qui s'en prévalent pour justifier leurs actes, il y a tout de même lieu d'aller au-delà de cette explication exclusive lorsqu'il s'agit d'analyser les causes de la guerre qui nous est menée.
Sans prétendre à l'exhaustivité, et sans ordre de prééminence particulière, rappelons brièvement les autres causes, non religieuses, qui méritent d'être évoquées, sinon retenues :
 
En termes de géopolitique :
 
- Faut-il passer sous silence les effets induits de la création de l'État d'Israël et surtout le traitement infligé aux Palestiniens, qui réactivent un antisémitisme  latent dans le monde arabo-musulman ?
- Faut-il passer sous silence l'installation de régimes autoritaires ou dictatoriaux inféodés à l'Occident et réprimant tout progressisme sous couleur de lutte contre le communisme (par exemple dans l'Iran du Shah, dans l'Irak de Saddam Hussein en ses débuts et dans l'Indonésie du général Suharto) ?
- Faut-il passer sous silence les ingérences anciennement qualifiées de "civilisatrices" transformées en ingérences humanitaires et "démocratiques" masquant mal des appétits économiques des puissances occidentales (Iran, Irak, Koweït, Libye, Syrie et "pré carré" de la "FrançAfrique ) ?
- Faut-il passer sous silence le remplacement, avec la bénédiction et l'appui des Occidentaux, de régimes laïcs au profit de régimes influencés par le fondamentalisme religieux obscurantiste propre à nos chers amis qataris et saoudiens ?
 
S'agissant particulièrement de la France :
 
- Les flux migratoires en provenance des pays ex-colonisés qui furent "organisés" (importation massive de main-d'œuvre) durant les périodes d'expansion économique en ont changé la composition ethnique et religieuse. Une partie de cette population importée et transplantée, culturellement et cultuellement différente, n'a pas été intégrée, et encore moins assimilée ; elle trouve dans le repli communautaire, puis dans l'extrémisme, un refuge ou une échappatoire.
- Les phénomènes de rejet réciproques entre la population "historique" et la population récemment transplantée ne font qu'aggraver les antagonismes respectifs, d'autant que les inspirateurs du djihad se font un plaisir d'entretenir les séquelles mémorielles négatives du passé colonial.
- La dégradation des conditions de vie des populations issues de l'immigration et le phénomène de ghettoïsation des cités produisent des effets qui jouent un rôle dans le rejet des règles du pays d'accueil et favorisent dans un premier temps les incivilités, puis la délinquance et le "rachat" par l'engagement religieux, rachat et rédemption qui ne sont pas sans rappeler, soit dit en passant, le commerce des "indulgences" dénoncé jadis par un certain Luther à l'encontre de la Papauté.
 
Conclusion
 
Au regard des précédentes considérations, il est permis de conclure que si une dénonciation des caractéristiques intrinsèques de l'Islam, dénonciation sous-tendue par la mise en exergue de versets coraniques prônant la violence est un exercice devenu courant, la prise en compte de facteurs historiques et des développements plus ou moins récents intervenus dans les relations entre l'Islam et l'Occident, est largement moins mis en évidence.
L'interventionnisme occidental (ancien ou récent) dans les pays arabes est pourtant tout aussi responsable de la situation qui prévaut dans les pays du Moyen Orient en particulier et dans le monde musulman en général que l'interprétation fondamentaliste des livres saints de l'Islam par des djihadistes forcenés.
In fine, s'interroger sur la genèse de la confrontation entre l'Islam et l'Occident, est un exercice qui, lorsqu'il évoque, en sus des dérives propres à l'islam, les responsabilités de l'Occident, est souvent suspecté de complaisances coupables.
Mais cela doit-il empêcher la recherche objective des causes de la situation que nous connaissons ?
 
________________________________________


P.S :


 
 
Je préciserai qu'en dehors des deux djihadismes en question, il en existe un troisième, non abordé dans le  texte qui précède, car il ne relève pas directement de l'actualité politique nationale ou internationale.
Il s'agit d'un djihadisme rarement évoqué par les détracteurs de l'Islam. Ce djihadisme fait l'objet de versets moins nombreux certes que ceux qui louent et préconisent un djihadisme "guerrier" qui fut circonstanciel, et qui est réactivé par ceux que l'on nomme les islamistes.
Ils n'en sont pas moins importants du point de vue de l'application des préceptes coraniques et fondent ce que l'on appelle le "djihadisme intérieur" ou le "combat intérieur", appellation préférable à celle de "petit djihad" (par opposition au "grand djihad" glorifié par les adeptes de la guerre permanente contre les "infidèles" ou les apostats) .
Le djihad intérieur est  celui du combat de l'homme contre ses mauvais penchants, celui qui s'apparente à une introspection permanente en vue de parvenir à la vertu, celui de la recherche du bon et du bien,  celui de la découverte en soi des qualités humaines les plus nobles et les plus altruistes.
Cette forme d'ascèse, ou plutôt de "descente dans les tréfonds de soi-même" , connue des autres religions et des philosophies moralistes est à rapprocher d'une formule ésotérique connue de certains initiés :  V.I.T.R.I.O.L

 

Petits meurtres en famille ?

$
0
0
Petits meurtres en famille ?

Extrait du journal MARIANNE 2 

"Marion Maréchal-Le Pen : nièce we can..."

Vendredi 10 Février 2017

Louis Hausalter

 

A seulement 27 ans, Marion Maréchal-Le Pen fait l’objet d’une première biographie, qui ne sera sans doute pas la dernière. Peu étonnant au vu de la fulgurante ascension de cette héritière, dernière-née de la dynastie Le Pen. Le journaliste Michel Henry, ancien de Libération, a retracé l’itinéraire de « Marion », comme on appelle au Front national celle qui est devenue une égérie de l’extrême droite. […]

Où l’on comprend comment, tout en servant les intérêts de Marine Le Pen, « la nièce » vit sa propre vie à l’écart de l’appareil FN et cultive sa singularité . Pour, un jour, tuer la tante, comme la tante a tué le père ? Le scénario semble inéluctable à l’auteur […]














 

 

Commentaire " u zinu" :


Jusqu'aux présidentielles et aux législatives une "paix armée" devrait régner au sein du FN du fait des nécessités électorales.
Une fois les résultats proclamés, les dissensions, sinon les clivages, sont susceptibles d'apparaître avec plus d'évidence entre les deux lignes :
- Celle de MLP / Philippot, à connotation "sociale-nationaliste" pour ne pas dire national socialiste (du moins le national socialisme "anticapitaliste" ayant précédé le virage de la "nuit des longs couteaux").
- Celle de Marion, à connotation "nationale-populaire" et identitaire, pour ne pas dire "fasciste".
Le seul "liant" véritable entre les deux tendances est leur ennemi commun, les "Arabo-Musulmans", qui ont remplacé comme cible privilégiée le Juif d'antan "responsable de tous les maux de France, de Navarre, et du Monde".
Les deux lignes en question n'ont ni les mêmes filiations idéologiques au sein de l'extrême droite française, ni les mêmes antécédents historiques au niveau de l'histoire européenne et mondiale du siècle passé, ni tout à fait la même "clientèle" régionale du point de vue de la répartition géographique française, celle du sud étant en grande partie issue de la population ex-Algérie française.
Pour l'instant, dans la mesure où le "Rassemblement" est un "Front", les deux sensibilités peuvent parfaitement coexister, et MLP (comme son père jadis) tient assez l'appareil pour imposer sa ligne. 
Pour la jeune Marion, au demeurant (et objectivement) aussi belle que douée, "tuer la tante" n'est pas d'une urgence absolue.

P.S  1 : les deux connotations évoquées ne relèvent pas de l'injure, mais du simple constat objectif.

P.S  2 :  Je reproduis ci-après un article rédigé le 23/03/2015 et paru dans AGORAVOX. Je crois inutile de l'actualiser.




 

__________________________________________________________________________________________________________

 


 


Petits meurtres en famille ?
Le FN entre « Canal historique » et « Canal habituel »
 
  
« Mieux vaut voir le turban turc dans la ville que la mitre romaine ! » 
  
  
On ne saurait prêter au Français moyen une sympathie débordante pour tout ce qui est "Turc" ou approchant. Aussi me paraît-il opportun de justifier une telle "mise en exergue". 
Cette exclamation fut prêtée au grand amiral byzantin Loukas Notaras au moment où les Turcs assiégeaient Constantinople en 1453. Le souvenir du pillage, de la mise à sac, des exactions, des atrocités commises en 1204 lors de la 4ème croisade par les catholiques latins contre les Chrétiens orthodoxes orientaux était, plus de deux siècles après, assez vivace dans la mémoire des Byzantins, pour légitimer l'exhortation du grand amiral. 
Mais pourquoi une telle référence ? 
En la paraphrasant et en l'attribuant à ceux qui votent pour Le Front National, nous pourrions leur faire dire ceci :  
"Mieux vaut le béret bleu de Marine Le Pen que  le bonnet rose de François Hollande ! "  
Marine Le Pen a déjà conquis, en effet, que l'on s'en réjouisse ou que l'on s'en afflige, une large fraction de l'électorat français. 
Mais au lieu de s'employer à "effrayer" l'électeur basique en criant désespérément au loup, en affirmant trembler de peur, et en invoquant les mânes de dame République à seule fin de jeter l'homme de gauche "en perdition" dans les bras des sociaux-libéraux-démocrates qui nous gouvernent, ne serait-il pas plus opportun de voir, ou tenter de voir, ce qu'il en est aujourd'hui du Front National ? 
  
________________ 
  
  
I. Le FN est-il monolithique ? 
  
Le F.N est composé d'une part de Frontistes "résiduels" (ce terme n'est pas ici employé péjorativement, mais vise à exprimer un fait), et de Frontistes "nouvelle donne" (on n'ose employer le terme de "new deal", vu l'amour très modéré que portent à la fois les "anciens" et les "modernes" du FN aux États-Unis). 
La direction actuelle du FN a évacué le langage des pères fondateurs, mais elle conserve tout de même les principaux éléments de pensée qui caractérisaient le "corpus idéologique" historique de l'extrême droite française. 
  
II. Le FN est-il toujours antisémite ? 
  
Il faut, en la matière, noter un changement de paradigme assez évident. Pour le FN "canal historique" le bouc émissaire, ou le responsable de toutes les calamités françaises, voire mondiales, était le Juif national ou international. Pour le FN "canal habituel" c'est devenu l'Arabo-musulman. Nous observerons que cette évolution vaut au FN actuel la bienveillance, voire la sympathie et même l'adhésion d'une partie de la communauté israélite de France, "communautariste" elle-aussi à sa manière, et surtout inconditionnellement proche des faucons israéliens, donc peu suspecte de sympathie envers le monde arabe. 
Cukierman, président du CRIF, qui trouve Marine Le PEN "irréprochable" avant sans doute de la trouver fréquentable, traduit somme toute une opinion partagée par nombre de ses "administrés". 
Nous préciserons que l'état-major de MLP se situe dans une ligne qui reflète cet "aggiornamento" tandis que la vieille garde conserve à l'encontre des Juifs des "sentiments" proches de ceux qui animaient les théoriciens antisémites d'avant guerre ou les activistes du temps de l'occupation. Cette vieille garde ou ces antisémites irréductibles sont priés, semble-t-il, de se faire discrets et de ne pas trop s'abandonner, sur ce chapitre, à quelque forme de libre expression que ce soit. Cependant, un parcours des blogs ou des forums qui véhiculent la pensée frontiste, donne à penser que l'adhérent moyen n'a abandonné ni la terminologie "historique" ni même la dénonciation du "pouvoir juif". En toute justice, il nous faut admettre qu'un parcours de certains sites se réclamant de l'extrême gauche ou de la gauche radicale révèle un langage assez voisin. 
  
III. Le FN est-il républicain ? 
  
Marine Le Pen et Florian Philippot se défendent d'être d'extrême droite, et ils insistent volontiers sur l'aspect "républicain" de leur combat. Le problème est que leur conception de la République se fonde sur des valeurs fort différentes de celles communément admises. 
- Certes, ils affirment être attachés aux idéaux et aux principes républicains hérités de la révolution française et "actualisés" par la Constitution de 1958, mais ils ont de la Liberté, de l'Égalité et de la Fraternité une conception restrictive et "personnalisée" qui prête à interrogation. 
- Certes, ils clament et proclament que pour eux comme pour les autres partis, la République est indivisible, laïque, démocratique, voire sociale ; mais ils mettent derrière chacun de ces termes un contenu qui leur est propre et qu'il conviendrait de décrypter en le confrontant à la réalité des pratiques qu'ils mettent en œuvre dans les instances où ils exercent leurs mandats électoraux. 
  
IV. Le FN et le discours "sécuritaire" 
  
Qu'on le veuille ou non, qu'on le cache ou qu'on le dise clairement, les éléments de langage "sécuritaires", les diatribes anti- musulmanes, et la dénonciation permanente d'une invasion rampante et massive "islamo-arabe" constituent la source essentielle du succès dont bénéficie le FN, tant auprès des classes populaires qu'auprès des classes moyennes, et davantage encore auprès d'une "classe ouvrière" autrefois acquise au P.C. 
Il faut bien admettre que les incivilités (le mot est faible) qui perturbent le "vivre ensemble" des "cités", l'excès de certaines "exigences' communautaristes, et les dérives d'un islam dévoyé facilitent son discours. 
Disons le sans ambages, les actes abominables commis par les extrémistes islamistes de tout poil (nous aurions pu dire de toutes obédiences) lui donnent un "grain à moudre" abondant et quasi permanent. 
En face, la déshérence, voire la ghettoïsation des cités, et les conditions socio-économiques qui en sont la marque, invoquées par ceux qui sont soucieux - à juste titre - de rechercher, au-delà des dérives religieuses volontiers mises en avant, les raisons d'une révolte plus ou moins "réactionnelle", ou le produit d'un ressentiment, ne rencontrent malheureusement pas une très large audience dans l'opinion publique. 
Jean D'Ormesson, peu suspect de sympathies "gauchistes" et moins encore "islamo-gauchistes" n'est pas mieux entendu lorsqu'il déclare : "Il faut lutter chez nous contre les conditions qui expédient au djihad tant de jeunes gens et même des femmes et des enfants" 
  
V. Le FN et l'anticapitalisme. 
  
MLP renoue volontiers avec l'un des thèmes de l'extrême droite française traditionnelle : l'anticapitalisme. Cela se traduit, en actualisant la prose, par antilibéralisme et lutte contre la mondialisation. 
Cet argumentaire de type national-socialiste n'est pas (pour l'instant) susceptible d'attirer vers elle les masses populaires, encore que ses propositions "sociales" et ses critiques d'une bureaucratie tatillonne, de la lourdeur des impôts, ainsi que ses propositions sur les retraites, etc.) puissent convenir à ce qui reste de classe ouvrière, à la partie "basse" de la classe moyenne, et à une petite paysannerie en voie de paupérisation. 
S'il n'est pas le plus "porteur" en termes de gains électoraux, du moins ce discours populiste lui assure-t-il de substantiels ralliements : ceux des laissés pour compte de la crise et des politiques libérales menées par l'UMP, et depuis 2012, par un libéral-socialisme entièrement soumis à Bruxelles. 
Ce faisant, le discours de MLP peut se trouver en concordance avec celui des doctrinaires d'extrême gauche, ce que ne manquent d'ailleurs pas de relever les détracteurs de ces derniers, à commencer par les caciques de l'UMP. 
Le problème, si l'on évoque les précédents avatars du national-socialisme, c'est que la seconde partie du terme a vite disparu au profit de ce que l'on sait. 
Soit dit en passant, le terme de "national socialisme" n'est pas destiné à diaboliser l'intéressée comme le ferait un quelconque hiérarque du PS, ou accessoirement de l'UMP. Cela relève simplement du respect du sens des mots ou des réalités qu'ils recouvrent. 
Je pourrais, pour être dans la norme de la "bien-disance", employer il est vrai un vocabulaire moins sulfureux, et parler par exemple de "socialisme national" ; mais je ne pense pas que la troupe des adhérents basiques du FN approuve une telle terminologie ; elle "voit rouge" (façon de parler), en effet, dès que le mot "socialisme" est prononcé ou même évoqué. 
Observons au passage que seul le discours économique, (voire "socio-économique") et anti-européen de Marine Le Pen la différencie de l'UMP, dont on peut prévoir un éclatement ultérieur. La frange droitière du "Mouvement" est en effet susceptible de pactiser avec Marine le Pen, ou même de rejoindre avec armes et bagages un F.N désormais capable de transformer n'importe quel candidat (même transfuge ou repenti) en .... élu local ou national. 
Quant aux troupes de l'UMP, elles sont déjà, pour moitié, acquises aux thèses frontistes ; l'extrême droitisation de Sarkozy a d'ailleurs en ce domaine largement contribué à installer la "porosité" entre les sympathisants respectifs. 
  
VI. Le FN et l'Europe 
  
Le discours anti-européen de Marine Le Pen, ou du moins le distinguo qu'elle établit entre Europe des États et Europe des Nations est également source de "convergences" assez inattendues. 
La défense de la souveraineté nationale contre une Europe des États (États déclarés "vendus" à l'imperium économique et militaro-expansionniste américain), lui procure la sympathie des souverainistes et même d'une partie de la Gauche radicale, qui dénonce à la fois l'assujettissement de l'Europe aux volontés américaines et la politique libérale qui la caractérise. 
Observons que le discours d'un FN qui se dit ou se veut "protecteur" des "petits", et respectueux des acquis sociaux, le différencie de l'UMP, mais que son discours anti-européen et anti-euro constitue pour l'UMP, et davantage encore pour les Centristes, une ligne de fracture bien plus évidente. 
  
VII. Le FN et la Russie de Poutine 
  
Les sympathies avérées de Marine Le Pen et de l'extrême droite française pour la Russie, (qui, je le concède, ne m'affligent pas outre mesure) font pousser des cris d'effraie à ceux qui nous gouvernent, à la presse atlantiste qui domine le paysage français, et aux médias télévisuels ou radiophoniques qui distillent ou orchestrent grossièrement une russophobie cachée derrière le "village Potemkine" de la démocratie. 
Ici encore l'extrême gauche, voire la gauche non assujettie à la doxa atlantiste, peuvent "rencontrer" Marine Le Pen dans sa "défense et illustration" du régime russe. 
Quelles sont les raisons de l'indulgence manifestée par Marine Le Pen à l'égard de Poutine ? 
Elles sont, à mon sens, alimentées à la fois par l'anti-américanisme traditionnel de l'extrême droite française et par les conceptions sociétales affichées par Poutine (préservation des valeurs de la Chrétienté, fût-elle orthodoxe, homophobie "d'État", etc.) 
Ces sympathies de Marine Le Pen ne sont apparemment pas "contrariées" par le contexte ukrainien, qui voit, avec l'appui de l'OTAN et de l'Europe Merkelienne, s'installer à Kiev un régime dans lequel des groupes ouvertement nazis ont plus que leurs entrées. Cela constitue, là encore, un signe de "distanciation" par rapport aux thèses "anciennes" du FN. 
Il est vrai que, par un renversement dialectique assez paradoxal, les nazis de Kiev sont encouragés et appuyés par les E.U et leurs valets atlantistes européens. Hollande, Fabius et compagnie ne sont d'ailleurs pas les moins dociles de ces "caniches" patentés.   

 Le 23/03/2015 
Jean Maiboroda. 
 

A propos du Decodex du "Monde" et de ses acolytes

$
0
0
 
Devant la gigantesque campagne de subtile désinformation entreprise par les médias dominants et leurs partenaires ou commanditaires, il paraît opportun, voire nécessaire de mettre à jour leurs manœuvres et leurs basses œuvres. L'article qui suit y contribue.
C'est la raison pour laquelle " u zinu" le reproduit  intégralement.

 
Article qui décode fort opportunément le « décodex » du Monde et des médias dominants.
Il suffit de connaître en effet, d’une part la liste des actionnaires respectifs des médias en question, d’autre part la liste des « organismes », structures et réseaux sociaux qui composent cette ligue des « décodeurs » pour comprendre le but de l’opération.
Cela est d’autant plus inquiétant ou pernicieux que cette ligue envisage de mener une sorte de croisade au niveau de l’Education Nationale.



 

La presse aux ordres et la bonne information : Le magister dixit

par chems eddine Chitour 
samedi 11 février 2017
AGORAVOX
 
 « C'est beaucoup plus économique de lire Minute que d'acheter Sartre car pour le prix d'un journal, vous avez à la fois la nausée et les mains sales. »
Pierre Desproges
 
Cette boutade de l’humoriste Pierre Desproges à propos du journal d’extrême droite « Minute », était là pour nous rassurer à l'époque sur la structuration du monde entre les bons et les mauvais, les pyromanes et les autres. De nos jours tout se brouille et le journal Minute de l'extrême droite, que l'on croyait seul à éructer ses insanités brutales, n'est plus le seul, il est secondé par une bien pensance qui, sous couvert de civilité, fait plus et mieux, mais d'une façon insidieuse pour formater l'imaginaire des citoyens lambda.

Faits alternatifs, fake news, post-vérité... petit lexique de la crise de l'information

La manipulation de l'information a commencé depuis que le monde est monde. Cependant, l'apport de l'internet et des médias télévisés a décuplé l'information et en a fait un enjeu de pouvoir et d'assujettissement des peuples par la tromperie multiforme. Cette information peut être politique, mais aussi économique ( ce qu'on appelait avant la réclame, qui consistait à vanter les performances d'un produit par rapport aux autres. "Omo lave plus blanc que blanc" ). le but dans tous les cas est de s'emparer de l'imaginaire du citoyen et d'en faire un consommateur sous influence comme l' si bien décrit le philosophe Dany Robert Dufour dans ses multiples écrits notamment "le Divin Marché". 
Souvenons-nous ! Tout a commencé avec CNN pendant la deuxième guerre du Golfe de février 1991. Le Pentagone avait diffusé l'information qu'il a voulu sans contrôle avec la complicité de CNN. Cette mauvaise habitude s'est perpétuée et vingt-cinq ans après, nous voyons des journalistes français embedded ( embarqués dans le langage américain) avec les militaires, imitant leurs acolytes américains, nous raconter les délices et la majesté de l'opération Sangaris, fruit des escapades de François Hollande dans son pré carré africain. Les médias dominants, appelés mainstream, s'intronisent les seuls détenteurs de la vérité que les autres doivent accepter comme parole d'Evangile, sous peine d'encourir les foudres de l'Empire. Avec l'élection de Donald Trump, pour des raisons que j'ignore, ils se sont sentis diminués, eux qui avaient tout fait pour nous vendre Hillary Clinton en vain ! Résultat des courses : il fallait trouver un coupable. Ce sera Poutine et sa manipulation de l'information au point qu'il a été capable de manipuler l'information pour faire élire Trump et naturellement, les rares médias alternatifs qui sont devenus des acteurs qu'ils ne peuvent plus ignorer, notamment avec l'Internet, deviennent des concurrents. Il faut donc mettre en place un tribunal qui décide de ce que c'est une bonne information. Dans un deal qui s'apparente à « un trafic en bande organisée, dix journaux américains avec le tristement célèbre Le Monde et Google définissent la doxa et le catéchisme de la presse de la vérité vraie, surtout avec l'élection de Trump qui s'avère iconoclaste imprévisible et inacceptable selon les codes actuels de ceux qui détiennent le robinet du financement de l’information.
Dans un premier temps nous allons présenter leurs visions de la presse libre et vraie, ensuite nous dirons ce qu'il faut penser de la vérité de l'information dans l'absolu : « La campagne du « Brexit » et l'élection de Donald Trump, lit-on sur le journal Le Monde, ont propulsé de nombreux nouveaux termes qui témoignent de la crise moderne de confiance dans les faits. Ils ont envahi le débat public en quelques mois - et parfois même en quelques jours seulement. A l'image de « post-vérité », intronisé mot de l'année 2016 par Oxford, tous ces nouveaux termes traduisent la crise des médias traditionnels qui a caractérisé la dernière campagne électorale américaine. Au point de parfois occulter d'autres termes plus anciens, qu'ils sont en train de remplacer.. (...) Donald Trump s'est de son côté dit « actuellement en guerre contre les médias, [qui] font partie des êtres humains les plus malhonnêtes de la planète », dans un discours à la CIA. (1)

Huit médias français s'allient à Facebook contre les « fake news »

Comment traquer l'information alternative ? L’information indésirable, celle qui dérange, celle qui ouvre les yeux du citoyen et lui permet de faire la part des choses, pour donner son suffrage éventuel lors d’une élection en connaissance de cause ? Les médias main-stream dans leur obsession de garder l'information c'est-à-dire le pouvoir, pour mieux la triturer et la faire apparaitre sous une autre forme, traquent l'information alternative qui pour eux est fausse. Ils auront contre eux les sans-grade qui, même s'ils n'ont rien, sont actifs sur la Toile
« Huit médias français, lit-on dont Le Monde, ont décidé de collaborer avec Facebook pour réduire la présence de fausses informations sur le réseau social. Concrètement, le projet est de déployer prochainement en France un dispositif similaire à celui qui a été mis en place en décembre aux Etats-Unis avec le concours de cinq médias (ABC News, AP, FactCheck.org, Politifact et Snopes), En France, outre Le Monde, les médias partenaires sont l'Agence France-Presse (AFP), BFM TV, France Télévisions, France Médias Monde, L'Express, Libération et 20 Minutes. Après la France, Facebook projette de poursuivre le déploiement dans d'autres pays. Ce dispositif permet aux utilisateurs, grâce à une nouvelle catégorie de signalement, de « faire remonter (...) ». (2)

Le Monde donneur de leçons

Un proverbe bien connu est rapporté : « Avant de donner des leçons aux autres, il faut commencer à balayer devant sa porte. » Cela n'a pas empêché Le Monde dans sa fuite en avant de proposer de formater l'imaginaire des jeunes. Nous lisons : « En parallèle du Décodex, ce guide créé par l'équipe des Décodeurs qui permet de vérifier la fiabilité d'un site Internet, Le Monde a décidé de s'engager dans une démarche d'éducation à l'information, à destination des collégiens et des lycéens, par le biais d'interventions en classe et par la mise à disposition, sur son site Internet, de contenus pédagogiques. En complément du Décodex nos journalistes ont mis à disposition des internautes une série de fiches pédagogiques destinées à guider leur lecture au quotidien. Nous expliquons notamment pourquoi il est important de vérifier une information avant de la partager, (...) D'ici à la fin de l'année scolaire 2016-2017, nous tâcherons d'intervenir dans différents établissements, aussi bien généraux que professionnels, de la 6e à la terminale. » (3)

Le Monde lance un « décodex » pour traquer les fake news des autres, pas les siennes

Un article sur dreuze infos remet les pendules à l'heure. « fake news ? » écrit-il. Le journal Le Monde se pose en censeur, avec une idée simple : toute information que Le Monde décide de vous cacher, il l'appelle Fake News. Lui ? Il est blanc-bleu, pur et innocent... Quoi de plus compatible avec l'esprit de la gauche et de la presse de gauche que de se poser en arbitre entre le vrai et le faux - ou plutôt entre ce que vous avez le droit de savoir et de ne pas savoir, dire et ne pas dire, penser et ne pas penser - et de décider à la place des citoyens et des internautes ? Est-ce le travail de la presse que de couper court aux argumentations et à la réflexion des lecteurs ? oui, si on vit sous une dictature, oui encore quand la presse est de gauche. Pour entrer par le grand portail de la chasse aux Fake News, mais surtout pour contrer la désaffection des lecteurs et éviter que ne s'effrite le mur politiquement correct et de la pensée unique, érigée contre l'information libre par les tenants de la gauche morale et bien pensante, - mais battu en brèche par la « fachosphère (l'endroit où l'on s'informe) » et Internet -, le journal Le Monde croit avoir trouvé sa parade. »(4)
« La police de la pensée est à l'oeuvre avec son permis à points : Orwell au secours, ils étaient fous, ils sont devenus hystériques. Ce qui nous reste encore d'espace de liberté de penser et de dire sera décortiqué, étiqueté, classé par codes couleurs, par idéologie, et actionnariat... grâce au Decodex une sorte de boîte à outils de sensibilité de gauche qui sera mise en ligne le 1er février sur le site du Monde, et fournira aux internautes un « système » de classification censé leur donner les moyens de juger du degré de fiabilité des sites d'information et des partis pris sous-jacents aux informations qu'ils relayent sur le Net. Autant dire que plus le site donnera des infos que Le Monde ne veut pas diffuser, plus la note sera mauvaise. Et si vous dénoncez une Fake News du Monde, là ce sera le zéro pointé ! La censure de la réflexion, de la pensée et de la pensée critique a de beaux jours devant elle. La pensée unique aussi. (..) A l'école du dénigrement et du sectarisme, grâce au Monde, ce nouveau lavage de cerveau formatera encore un peu plus les jeunes.... À moins qu'ils ne se détournent ? » (4)

Décodex : Le Monde pris d’hubris pour dicter la norme !

 Pris par l’ivresse d’une réputation surfaite , celle perdue de Hubert Beuve Mery , Jacques Fauvet et Autre André Fontaine , L’équipe actuelle du monde qui a perdu son âme pour continuer à perdurer se veut détentrice de la norme de ce qu’on nous appris , celle du magister dixit indiscutable et infaillible. De ce fait elle s’intronise comme un Torquemeda des temps modernes appelant l’anthème sur les thèmes de tout ceux qui ne sont pas dans la ligne de ses bailleurs de fond qui tiennent le journal à flot…
Pour nous rendre compte de la cocasserie de la situation qui ressemble à une vaste canular je rapporte l’appréciation de Éric Verhaeghe fondateur du cabinet Parménide et président de Triapalio rapporté par le du site Arrêt sur Info jugé par Le Monde comme non fiable. : « l’analyse touchant le classement du Monde Décodex. Arrêt sur Info – un site d’information et d’opinion indépendant de tous pouvoirs, qui s’efforce de relayer une information sérieuse, fondée sur des sources plurielles, mettant en évidence les mensonges par omission ou les nouvelles biaisées relayées par des médias traditionnels financés par des entrepreneurs privés et subventionnés par les Etats – est concerné par les accusations du Monde. En effet, Décodex Monde classe le site Arrêt sur Info avec la couleur orange (site peu sérieux) – parmi quelque 600 sites et blogs non « fiables » à ses yeux – en ces termes  : Nous pensons que Le Monde est fort mal placé pour juger autrui. Il a perdu toute crédibilité. Il ne doit sa survie qu’aux subventions de l’Etat, soit plus de 5 millions € par an. Depuis 2013 nous dénonçons sa désinformation touchant la guerre en Syrie, sa couverture mensongère. [Silvia Cattori] »
« Juge, accusé, et enquêteur à la fois, Le Monde est dans une position déontologique fort difficile à défendre avec son nouveau gadget Decodex. Surtout quand ils se permettent de juger les autres. Le Monde a lancé le Décodex, un site qui indique quelles sont les bonnes publications à lire sur Internet, et quelles sont celles dont il faut se méfier. Dans la pratique, tous les sites subventionnés par le ministère de la Culture employant des journalistes titulaires d’une carte de presse (selon les conditions de remise de laquelle il faudra un jour se pencher : ce sera pas triste !) sont renseignés comme fiables. Tous ceux qui sont indépendants sont suspects de complotisme ou de diverses turpitudes dès lors qu’ils ne délivrent pas la parole officielle »

Le Monde, une société commerciale qui reçoit des subventions publiques »

« Rappelons, poursuit l’auteur, d’abord un point que le petit milieu connaît bien : Le Monde est abondamment subventionné par l’Etat. Selon les chiffres cités par Le Monde lui-même (mais minorés cette année par le ministère de la Culture), cette société de presse reçoit chaque année plus de 15 millions € pour rester en vie. Quand on se souvient que le quotidien, qui réalise un chiffre d’affaires autour de 350 millions €, est détenu par le trio Bergé-Pigasse-Niel, on mesure une fois plus que le budget de la Culture ne profite pas aux plus pauvres. Bien au contraire ». (5)
"Car, soyons clairs, le fameux Decodex n’est pas un outil financé par le Monde, mais par le contribuable. Sans les subventions de l’Etat, on imagine mal que les actionnaires du journal aient accepté de payer de leur poche cette opération, alors que le titre perd de l’argent. Donc, maintenant, tu paies directement des outils qui te prennent pour un crétin ou qui t’explique que ton site est nul. Mais on rêve là ? Et en plus, ce sont des journalistes payés par des militants du PS qui viennent t’expliquer ce qu’il faut lire ou pas. (…) Imagine-t-on Coca-Cola dresser la liste des boissons bonnes ou pas pour la santé ? Imagine-t-on Coca-Cola lancer un site Internet qui recommande de ne pas boire du Breizh Cola ou du Corsicola parce que ces boissons seraient dangereuses, ou contrefaites ? Imagine-t-on Renault lancer un site déconseillant de rouler en Volkswagen parce que le moteur des voitures allemande serait plus polluant ? » (5)
« Bien entendu, conclut Eric Verhaeghe ces marques peuvent toujours s’essayer à dénigrer leurs concurrentes sur des bases qui leur sont propres. Mais elles auront rapidement à faire à quelques procédures juridiques. S’agissant du Monde, le dénigrement est si massif, et la mauvaise foi des auteurs est si caractéristique, qu’une action de groupe de tous les sites victimes de cette pratique toxique mériterait d’être menée. Ne serait-il pas amusant que toutes les victimes se coalisent et demandent in fine au Monde une réparation du préjudice qui mettrait le journal en faillite ? Je m’en réjouis par avance ». (5)

Qu'est-ce que la vérité ?

On l'aura compris tout tient à la définition de la Vérité ? Est celle de l’infaillibilité du pape qui a tenu pendant plus de 18 siècles les Chrétiens dans la peur d’être excommunié au nom d’une sainte terreur Extra Ecclesiam nulla salus (« Hors de l'Église il n'y a pas de salut ») de Cyprien un évêque maghrébin … Mutatis mutandis nous nous retrouvons devant une nouvelle errance , à la recherche de la vraie Vérité qui nous permette de trier dans la somme fantastique des informations tendancieuses celle qui rapporte les faits, rien que les faits mais tous les faits sans faire dans la manipulation des demie-vérités, des mensonges par omission.
 « Drôle de monde écrit Guillaume Berlat dans un article magistral sur justement, la vérité, que celui dans lequel nous vivons aujourd'hui ! Par une occupation permanente du terrain médiatique, les dirigeants politiques impriment durablement les cerveaux des citoyens, progressivement nourris de leurs messages en 140 signes et autres joyeusetés du moment. Qu'importe ce qui est dit, et peu importe que cela soit contredit, l'essentiel est de s'arroger le « monopole de l'apparence. » Au centre du débat, figure une question centrale aussi vieille que le monde et dans un monde qui change : qu'est-ce que la vérité, en règle générale, et dans les relations internationales, en particulier ? La vérité, la vraie vérité comme disent les enfants, existe-t-elle dans cette discipline qui relève de la science humaine ? Est-elle atteignable ? (...) Après de multiples vicissitudes, le monde passe insensiblement d'une vérité singulière, unique à une vérité plurielle et multiforme. Mais au juste, qu'est-ce que la vérité, concept pris dans son acception la plus générale ? (...) Ses synonymes sont, parmi d'autres, les suivants : exactitude, justesse, vraisemblance, certitude, sincérité... La vérité est souvent comparable au bonheur, inatteignable. La vérité est évolutive dans le temps et dans l'espace (« vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà » nous rappelle Pascal dans ses Pensées). En un mot, la vérité est relative. Elle dépend fortement du point de vue suivant lequel on se place (...) » (6)
"Après le temps heureux de la pré-vérité qui annonçait la fin du monde des bobards, vient malheureusement, celui moins glorieux, du choc de la « post-vérité » ou règne des craques et autres fantaisies du même acabit. A défaut de parvenir en tout lieu et en tout temps à cerner la vérité, nous sommes nourris de la fable de la fin de l'Histoire et autres coquecigrues développées dans les meilleurs « think tanks » d'Outre-Atlantique. À quoi bon se mentir désormais alors que le paradis, une sorte de monde des bisounours, nous est promis ! À quoi bon se mentir alors que le mensonge est inexorablement traqué par les sheriffs des temps modernes que sont les réseaux sociaux ! Nous sommes désormais parvenus dans celui de la pré-vérité, de la quasi-vérité, du manichéisme établissant la distinction entre le Bien et le Mal (...) L'Amérique se présente comme le phare de la liberté, de la défense du droit, au premier rang duquel figure la liberté d'expression. Qui dit liberté d'expression dit vérité. (...) » (6)
Guillaume Berlat nous donne ensuite quelques exemples de vérités. Quelques exemples éclairent notre propos. On nous annonce, comme un fait acquis, le départ imminent du tyran Bachar Al-Assad (Laurent Fabius, août 2012) et le président syrien est toujours fidèle au poste (janvier 2017). On nous annonce, sans l'ombre d'un doute, la victoire du « Brexin » et c'est le « Brexit » qui l'emporte. On nous annonce, avec la plus grande assurance, la victoire d'Hillary Clinton et c'est Donald Trump qui l'emporte. On nous annonce la reconquête de Mossoul en quelques jours et quelques mois après le compte n'y est pas. (...) Le monde n'est pas celui que l'on nous annonçait à grands coups de flamboyants communiqués concluant les sommets de l'information et sur la bonne gouvernance. (...) Une fois encore, à toute chose, malheur est bon. L'élection de Donald Trump pourrait être salutaire pour tous, voire être salutaire pour les médias de qualité. Là encore, une distance salutaire, froide s'impose face à l'évènement quel qu'il soit pour démêler le vrai du faux dans le fatras des « fake news » et « faits ». » (6)

Y a-t-il une presse libre en France ? Les donneurs de leçons à géométrie variable

Dans une rétrospective de la capacité de nuisance du journal le Monde René Naba a décrit la longue descente aux enfers de ce journal qui était un journal de référence du temps de Hubert Beuve-Mery à qui De Gaulle avait confié au sortir de la guerre, de concevoir un journal de référence, ce fut ensuite Jacques Fauvet, André Fontaine pour arriver aux atlantistes enragés que furent Jean-Marie Colombani et Nathalie Nouagayrède avec un intermède météorique d'Edwy Plenel. Nous lisons : « Le Monde se veut non le centre du Monde, mais le nombril du Monde. De ce privilège il use souvent avec discernement, le plus souvent, sans discernement. Ainsi Jean-Marie Colombani décrétera un beau jour de septembre 2001, sans crier gare, que nous étions tous Américains, s'arrogeant abusivement le droit de prendre en otage l'opinion française, négligeant les méfaits des États-Unis au Vietnam et les ravages de l'effet orange sur sa population civile, la vitrification nucléaire de cibles civiles au Japon, la transformation de l'Amérique latine en vaste République bananière pour le seul profit de la compagnie United Fruit. Sans compter le soutien américain aux dictatures d'Augusto Pinochet (Chili), de Jorge Videla (Argentine) et de Ferdinand Marcos (Philippines), ainsi que la déstabilisation du tiers-monde avec à la clé deux millions de communistes indonésiens exécutés. »(7)
Dans le même sens j'avais décrit la capacité de nuisance du journal Le Monde en la personne de Nathalie Nougayrède qui appelle à la punition [terme utilisé de façon péremptoire par les dirigeants en France pour punir les faibles]. Dans un éditorial intitulé : « Syrie : le crime de trop appelle une riposte » appelant au meurtre et à la curée, Natalie Nougayrede du Journal Le Monde, ne laisse aucune place au doute. « La crédibilité des pays occidentaux, qui avaient parlé à des degrés divers de ligne rouge´´, est en jeu. C'est toute la perspective d'un XXIe siècle doté d'un minimum d'organisation internationale qui est aujourd'hui testée. Ne rien faire reviendrait à donner un blanc-seing aux crimes contre l'humanité et à ruiner l'édifice de normes internationales élevé en rempart contre l'emploi d'armes de destruction massive. (7) »
Plus largement s'agissant de la liberté de la presse, notre intime conviction est qu'il n'y a pas de presse libre quand l'intérêt n'est pas loin. C'est le cas de la presse main-stream, au service des pouvoirs de l'argent, de la puissance en général. De ce fait, la presse « désintéressée » est là pour déconstruire constamment, rétablir la vérité même à nos dépens. C'est Montesquieu qui disait : « Il faut dire la vérité, même quand notre propre parti est en cause, chaque citoyen est tenu de mourir pour son pays, mais nul n'est tenu de mentir pour lui ! » Il a mille fois raison ! Si nous devons combattre les fake news pour établir la vérité, ce n'est pas avec la censure ou la certitude du magister dixit qui n'a plus sa raison d'être dans un monde profondément dynamique où il n'y a plus de certitudes gravées dans le marbre, mais des probabilités de certitude à l'instar de ce que nous a appris l'équation de Schrödinger en physique s'agissant de la position d'un électron autour du noyau... 
Seule compte la probité celle de l’honnête courtier qui rapporte les faits, rien que les fait, tous les faits, laissant le « consommateur » se faire sa propre religion à partir d’une réflexion personnelle et non à partir d’un gavage d’une information tronquée diffusée en boucles qui devient de guerre lasse, une fausse vérité…

-------------------------------

 
 
 

Petite chronique de la Présidentielle 2017

$
0
0
Petite chronique de la Présidentielle 2017


Bayrou rallie Macron

Alleluia ! Sous l'effet de ce ralliement, des foules électorales immenses vont se mettre en mouvement , et telles un tsunami balaieront sur leur passage l'extrême droite, la droite, et le camarade Méluche qui s'obstine inconsidérément à ne point vouloir suivre le corbillard. Les joyeux fêtards de la noce Bayrou-Macron continueront leur danse de Saint Guy. Aux législatives prochaines, Jadot-le bon- apôtre se verra offrir quelques sièges en forme de strapontins. Ce seront les deniers de sa collaboration.


Macron le séducteur

Si j'étais sculpteur ( Las ! Ce que je ne suis pas),  je le représenterais en éphèbe chevauchant le veau d'or.

Hamon le conquérant
 
Hamon n’est qu’un leurre pour gogos, jocrisses, benêts, gourdiflots, jobards ,nigauds et coquebins.
Cet apparatchik élevé dans le sérail du PS est désormais missionné pour une opération survie de son parti.
Nous devrions assister en outre dans les prochains jours à une autre phase de la manœuvre, consistant à détacher, avec l’appui des hiérarques du P.C résiduel, préoccupés par les législatives ultérieures, un partie de l’électorat communiste.


Les médiacrates et Mélenchon

Comparer sans cesse le programme de JLM à celui de MLP afin de mettre en exergue leurs similitudes pour effrayer le commun du tiers-état, est devenu  une pratique récurrente chez les adversaires de Mélenchon.
A la place de Méluche, au lieu de tenter de me disculper (en pure perte de temps) devant les procureurs lucarniers ou radiophoniques, je laisserais ces derniers agiter leur épouvantail sans me soucier outre mesure de leurs émois surjoués et de leurs vapeurs théâtrales.
P.S : inutile de préciser que je suis fort éloigné de l'idéologie lepéniste.


Les nuances de rose du P.S   (01/03/17)

 
Il y a au moins deux nuances de rose au P.S :
- les rose saumon, qui rêvent d'aller nager dans la piscine de Macron,
- les rose bonbon, qui prétendent être aussi rouges que les cerises du verger de Mélenchon.

 
Le drame des militants PS  (01/03/17)
 
Ne dites pas à ma mère que je suis chez Hamon, elle me croit révolutionnaire.
Vous pouvez lui dire que je suis chez Macron : elle est de droite.
 




 
______________________________________


DU TRAITEMENT  MÉDIATIQUE

Au risque d'ôter à cette  chronique l'imprudent  qualificatif de "petite ",  je ne puis résister au plaisir de reproduire in extenso deux articles relatant la déconfiture des journalistes de France 2 préposés à l'exécution des (basses) oeuvres de cette chaîne nationale.  Qu'on en juge :


 
Philippe Torreton trolle la séquence à buzz de "L'Emission politique" face à Mélenchon

Par Bruno Rieth
Publié le 24/02/2017
MARIANNE 2
 
Invité à venir "interpeller" par surprise Jean-Luc Mélenchon dans "L'Emission Politique" sur France 2 ce jeudi 23 février, l'acteur Philippe Torreton n'a eu que des amabilités pour le candidat, malgré l'insistance des journalistes en plateau. Un troll à l'envers…
En faisant de Philippe Torreton son "invité surprise" face à Jean-Luc Mélenchon ce jeudi 23 février sur France 2, la production de L'Emission Politique espérait sans soute une franche explication entre les deux. Un beau moment de télé qui pourrait peut-être faire le "buzz" pendant quelques jours. Son choix allait en tout cas en ce sens : l'acteur avait eu des mots acides dans le passé à l'encontre du candidat de la France Insoumise, considérant par exemple que "Mélenchon n'est pas de gauche, il est mélenchoniste !". Le candidat idéal, donc, pour la fameuse séquence de l'"invité mystère" censé apporter du piquant dans l'émission.
Le comédien est donc lâché sur le plateau de France 2, entrant d'un pas décidé, la mine grave. Mais rien ne va se passer comme prévu (par France 2). Dans sa besace, l'ancien sociétaire de la Comédie française a apporté au candidat un livre de Jean Giono, L'homme qui plantait des arbres, pour lui faire lecture d'un passage. Auparavant, il demande à Jean-Luc Mélenchon s'il l'a déjà lu, lequel lui répond : "Oui, c'est un livre profondément immoral""Immoral ? Eh bien on va en parler...", grince Torreton. On imagine déjà la montée d'adrénaline en coulisses. Mais en fait, c'était là le pic de tension entre les deux hommes.
"Quand on a préparé cette émission, vous nous avez dit…"
Car après la lecture du fameux passage, Jean-Luc Mélenchon reprend tranquillement la discussion littéraire : "Je peux dire mon mot sur ce livre, qui est magnifique ?" Torreton contourne alors David Pujadas et Léa Salamé pour lui offrir l'ouvrage, donnant déjà l'impression physique que les deux journalistes ne contrôlent plus leur émission. De fait, ils auront beau se démener, la guerre des deux n'aura pas lieu. Revenant à la politique, Torreton explique bel et bien que l'accord - tout chaud sorti du four - entre Yannick Jadot et Benoît Hamon lui "donne espoir". Il explique également, à l'inverse, à quel point le duo restant de candidatures à gauche le désespère de voir enfin sa sensibilité écologiste, qu'incarnent à la fois Hamon et Mélenchon, accéder au pouvoir…
Les journalistes frémissent : va-t-il réclamer à Mélenchon, les yeux dans les yeux et en direct sur leur plateau, son retrait de la course ? Non, il ne le fait pas. Sentant venir la concorde, Léa Salamé tente : "Mais là, qu'est ce que vous demandez à Jean-Luc Mélenchon, que vous avez devant vous ?". Hein, qu'est-ce qu'il lui demande ? Eh bien rien, toujours rien. Pujadas relance, soulignant que le comédien n'a pas encore vraiment "interpellé" son interlocuteur comme il était prévu, mais Torreton l'arrête : "Mais on est là pour discuter, pas forcément pour s'interpeller". Au désespoir, les deux finissent par demander en chœur au comédien quelle était sa question. Réponse : "J'ai pas de question, je suis pas venu avec des questions, je suis venu pour discuter !". Dans le public des soutiens de Mélenchon, on se bidonne face à l'agacement des deux journalistes.
Maldonne sur le deal de départ, s'indigne alors le maître des lieux, qui n'hésite pas à tancer son invité décidément très surprise : "Quand on a préparé cette émission, vous nous avez dit 'je voudrais que Jean-Luc Mélenchon mesure bien la responsabilité qui est la sienne, et peut-être que c'est à lui de faire le premier pas'". Réponse de l'intéressé : "Ah non, j'ai pas dit ça !" L'entourage de Mélenchon passe aux applaudissements, la situation devient grotesque, théâtralement burlesque. Cela tombe bien, il y a un comédien sur le plateau, qui d'ailleurs justifie pour Mélenchon son changement de pied : "Je n'aurais pas entendu de votre part, comme vous l'avez dit tout à l'heure, que la discussion était toujours possible, la porte toujours ouverte (avec Benoît Hamon, ndlr), oui, le ton de mon intervention aurait certainement changé". Et voici donc la clef : les propos de Mélenchon pendant la première partie de l'émission l'ont rassuré, le bougre… Satanées portes ouvertes, et foutues discussions possibles ! Pris le bec dans l'eau, France 2 jurera peut-être, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendra plus.

__________________________________
 
 
Conjurer Mélenchon par Le Pen: le jeu dangereux de Pujadas et sa clique
 
Face à Jean-Luc Mélenchon, hier 23 février, Pujadas et sa clique ont exécuté tous les pas de leur danse habituelle : Poutine, Cuba et surtout, à toutes les sauces et jusqu’à l’écoeurement, Marine Le Pen. Que l’on soutienne ou non le candidat de la France Insoumise, chacun devrait s’inquiéter que France 2 se risque, pour l’abattre, à faire le jeu du Front National. Retour sur une sale soirée.
Hasard ou connivence, l’émission  tombait au bon moment puisque Yannick Jadot venait d’annoncer au journal de 20h qu’il se retirait de la campagne présidentielle au profit de Benoît Hamon, concluant par un appel vibrant à Mélenchon : parlons-nous, rejoins la grande aventure ! Sous-entendu : Mélenchon refuse de parler. Jadot se mettait ainsi d’emblée au service de la stratégie du PS qui n’a bien sûr jamais eu l’intention de faire alliance avec Mélenchon – on imagine l’apoplexie des Valls, Cazeneuve et autres Cambadélis. Depuis le début, la mise en scène du rassemblement ne vise qu’à marginaliser Mélenchon en le faisant passer pour un mégalomane irréductible. Pujadas et Salamé se font les relais complaisants de cette stratégie mais Mélenchon s’en tire bien : il lui suffit de souligner que c’est lui qui a fait à Hamon, par écrit, une proposition précise à laquelle celui-ci n’a pas répondu. Une lettre « un peu rude » s’empresse de commenter Pujadas. Le coup ne porte pas mais Pujadas prévient : « On en reparlera tout à l’heure, vous verrez ». Il fait référence à l’intervention de Philippe Torreton, proche de Jadot, dont il s’attend à ce qu’il redouble d’exhortations à Mélenchon.
Torreton avait visiblement souscrit à la thèse médiatique selon laquelle le problème réside dans l’égo surdimensionné de Mélenchon : c’est pourquoi il avait prévu de lui lire une page de Giono sur l’altruisme, trait caractéristique des grands hommes. Mais Torreton n’est pas en service commandé : les explications de Mélenchon l’ont convaincu. Puisque ce n’est pas lui qui empêche le rassemblement, il devient inutile de l’y exhorter. Pujadas et Salamé ne l’entendent pas de cette oreille et poussent Torreton à faire la besogne pour laquelle ils l’ont invité avec une telle impudeur que le public éclate de rire. Un coup dans l’eau pour les torpilleurs. Pas de panique, il reste deux cartouches : le binôme Castro/Poutine et surtout l’atout maître, Marine Le Pen.
La séquence Castro/Poutine est introduite par un tour de bonneteau si grossier qu’on peine à y croire. Mélenchon est invité à choisir entre trois images : Castro, Poutine et Amnesty International. S’il avait choisi la première, Pujadas l’aurait bien sûr tancé sur les violations des droits de l’homme à Cuba. S’il avait choisi la deuxième, sur leurs violations en Russie. Mais s’il choisit la troisième – ce qu’il fait – cela revient au même, puisqu’Amnesty International défend les droits de l’homme. Pujadas commence par accuser Mélenchon de n’avoir pas d’intérêt pour les droits de l’homme, ce qui est quasi diffamatoire. Mélenchon proteste et Pujadas d’enchaîner : pourquoi, dans ce cas, ne condamne-t-il pas Poutine ? Bravo l’artiste ! Pour la millième fois, Mélenchon expose sa conception des relations entre la France et la Russie, condamnées à être des partenaires pour préserver l’équilibre du continent.
C’est à François Lenglet qu’il reviendra d’ouvrir la séquence lepéniste. Il arrive avec une paire de Nike pour développer un argument proprement sidérant contre le programme économique de Mélenchon. Ce dernier veut augmenter les salaires mais, la France ne produisant plus rien, les Français n’achètent plus que des produits étrangers ; si l’on augmente les salaires, on ne fera donc qu’augmenter les importations. Jamais Shaddock n’a aussi bien tiré les conséquences de la mondialisation ! Il faut, nous dit Lenglet, se faire une raison : pour préserver la balance commerciale, les Français ne doivent pas acheter davantage à l’étranger qu’ils ne produisent en France et comme il ne s’y produit plus rien, ils ne doivent rien acheter. Il faut donc les maintenir dans la pauvreté pour les en empêcher.
A cela, Mélenchon aurait pu répondre que 80% de l’économie Française est dans son marché intérieur : on ne va pas au restaurant, ni ne se coupe les cheveux, ni ne prend le train, ni ne va au cinéma en Chine. L’augmentation des salaires permettrait donc principalement de relancer l’économie française, d’autant plus que Mélenchon ne se contenterait pas d’augmenter les salaires, il développerait une politique d’investissement dirigée directement vers les TPE/PME : il prend pour exemple le plan « zéro obstacle » pour les handicapés. Certes, l’augmentation des salaires ferait également augmenter les importations de certains produits, mais cette augmentation serait compensée par la diminution d’autres importations, notamment énergétiques, puisque la politique d’investissement de la France Insoumise vise à augmenter l’indépendance énergétique de la France. Lenglet n’y comprend rien. Navré, il agite sa paire de Nike et lève les yeux au ciel. Enfin, à court d’arguments, il dégaine sa carte maîtresse : un comparatif des programmes économiques de Le Pen et Mélenchon qui sont, dit-il, identiques. Question puissante : « Comment expliquez-vous ces similitudes ? »
Mélenchon tentera tant bien que mal de montrer que Le Pen s’est contredite d’innombrables fois sur les questions économiques, ce qui n’est pas surprenant. Le programme de Le Pen vise à accomplir une improbable quadrature du cercle : emprunter des mesures à la gauche pour séduire les classes populaires tout en conservant les mesures de droite qui correspondent à son électorat naturel de commerçants et petits patrons. Eh oui M. Lenglet, ce n’est pas difficile à comprendre : si les programmes de Mélenchon et Le Pen se ressemblent superficiellement, c’est parce que vous avez choisi dans le second ce qu’elle a copié sur le premier. Ce que vous ne dites pas, c’est que Le Pen, prisonnière de son électorat de droite, ne pourrait jamais annoncer qu’elle financera ses mesures sociales par une révolution fiscale : elle est donc réduite à dire qu’elle les financera par la suppression de l’aide médicale aux étrangers, par leur exclusion des minima sociaux et l’exclusion de leurs enfants des écoles. Or cela représente des sommes dérisoires comparées aux dépenses qu’elle annonce. Dites-moi : quand avez-vous entendu pour la dernière fois un journaliste pointer cette incohérence dans le programme du Front National ? Pour moi – et je suis assez masochiste pour regarder les interviews de Le Pen et Philippot – j’ai beau fouiller dans ma mémoire, je n’en ai aucun souvenir.
Lenglet ne voulant rien comprendre, Mélenchon prend le problème par un autre bout : Quand bien même Le Pen et lui auraient le même programme économique, et alors ? La différence fondamentale entre Le Pen et Mélenchon n’a jamais tenu à l’économie mais à la conception de la République. L’une est l’héritière idéologique d’un pétainiste tortionnaire de l’OAS et défend une vision ethniciste de la France fondée sur un racisme qu’elle voile juste assez pour que ses partisans le devinent mais que les journalistes ne l’en accusent pas. L’autre est l’héritier de la conception politique de la nation née de Révolution française, fondée sur l’universalité des droits humains. C’est ce que finira par rappeler Mélenchon à un Lenglet qui ne semble trouver à cela aucune importance. C’est que pour Lenglet comme pour toute la clique des libéraux hallucinés qui règnent sur les radios et les télés, une seule chose compte : êtes-vous pour le libre-échange ? Aller contre les lois naturelles de la mondialisation, c’est un crime d’une telle gravité qu’aucune différence éthique entre ceux qui les contestent n’a plus d’importance à leurs yeux.
Une grossière inexactitude dans le parallèle établi par Lenglet révéla son idéologie dans toute sa pureté : selon lui, Mélenchon comme Le Pen veulent faire racheter la dette de l’Etat par la Banque de France. Mélenchon le corrige. C’est vrai de Le Pen qui est décidée à sortir de l’euro ; pour sa part, il veut changer le mandat de la Banque Centrale Européenne. Lenglet s’écrie : « C’est la même chose ! » La Banque de France et la BCE, c’est la même chose ? Bien sûr que non puisque changer le statut de la BCE doit permettre de sauver l’Europe, tandis que se rabattre sur la Banque de France n’a de sens que dans le contexte d’une sortie de l’euro. C’est en quoi Mélenchon diffère de Le Pen : il a un plan A et un plan B, elle n’a qu’un plan de sortie. C’était si absurde que j’ai mis du temps à comprendre. En définitive, peu importe à Lenglet de quelle banque on parle : ce qui lui fait pousser les hauts cris, c’est la planche à billets. Le diable de Lenglet, c’est la création monétaire qui permettrait l’investissement public, libérerait les Etats de la tutelle des marchés et provoquerait peut-être même une légère inflation qui aurait pour saine conséquence de réduire la valeur réelle de la dette – mais aussi du capital, au service duquel s’exprime M. Lenglet.
Après Lenglet, entre en scène Karim Rissouli dont la détermination à promouvoir Le Pen fut évidente lorsque Mélenchon fut confronté à madame Valérie Gloriant, restauratrice qui dit avoir fait faillite à cause des migrants. Le choix de cette française lambda ne devait rien au hasard puisqu’elle était déjà apparue à la télévision dans un reportage sur les électeurs frontistes. Malheureusement, madame Gloriant, ayant raconté son histoire, omet l’essentiel ! Cela ne va pas. Karim Rissouli prend donc sur lui de le révéler : de parents communistes, madame Gloriant s’apprête à voter Le Pen.
Il faut mesurer tout ce que la pression exercée par Karim Rissouli a de choquant. Il fut un temps, le Front national était un parti tabou, pour l’excellente raison que c’est un parti fasciste. Ceux qui votaient pour lui n’osaient guère s’en vanter et cette autocensure réduisait la capacité du Front national à s’étendre. Il restait un peu de cette pudeur à Mme Gloriant qui le dit elle-même : son cœur n’est pas avec le Front national. Elle avait envie d’interpeller Mélenchon mais n’était pas venue faire la promotion de Le Pen. Mais Karim Rissouli s’en charge : allons, dites-le que vous votez Le Pen ! N’ayez pas honte ! C’est humain, trop humain, dans les circonstances catastrophiques où nous vivons ! Qui n’en ferait pas autant à votre place ? M. Rissouli, chacun a droit à ses convictions, quelles que soient ses origines. Je ne devrais donc pas vous le dire mais il faut que ça sorte : je trouve désolant de voir un Arabe passer les plats au Front National. Savez-vous que depuis le Brexit, les racistes Anglais se croient tout permis et cassent du Pakistanais au coin des rues? Imaginez-vous ce qui attend les Français d’origine maghrébine si Le Pen l’emportait?
Je veux bien croire que ni Karim Rissouli, ni Léa Salamé, ni David Pujadas ne votent pour le Front national. Je comprends bien que le but de l’émission était de torpiller Mélenchon – Karim Rissouli lui refera pour conclure le petit numéro du rassemblement que Mélenchon qualifiera à juste titre de comédie. Il faut refermer le cercle de la raison : Fillon, Macron et Hamon – car tout le monde sait bien qu’Hamon ne renégociera pas les traités européens et qu’ayant ainsi échoué à se donner les marges de manœuvre nécessaires à une politique écologique et sociale, il finira en piteux avatar de François Hollande. En un sens, qu’une telle énergie soit déployée contre le candidat de la France Insoumise est plutôt bon signe. Mais en utilisant le Front national comme arme contre Mélenchon, Pujadas et sa clique jouent un jeu dangereux : ils contribuent à l’invisibilisation de son fascisme et à la banalisation du racisme et du repli nationaliste qu’ils prétendent combattre.
Et tout ça pour sauver l’Europe du libre-échange ! Mais ils ne se rendent pas compte que l’Europe qu’ils défendent est, sauf transformation profonde, indéfendable. Le Brexit ne leur a pas fait comprendre que plus personne n’accepte de se rendre à la fatalité de la mondialisation malheureuse. Ils ne réalisent pas qu’il n’y a plus aujourd’hui, à plus ou moins long terme, que deux possibilités : voir l’Europe radicalement refondée par la gauche ou la voir dissoute par l’extrême droite. Si la seconde est si prêt de l’emporter, leur aveuglement en est une cause majeure.
 
 
 
 

 

Le mouton, vers l'abattoir

$
0
0
Le mouton, vers l'abattoir

Les temps modernes - Charlie Chaplin




Les deux textes qui suivent, dont les auteurs sont des chroniqueurs d'AGORAVOX vont à contre courant de la doxa dominante diffusée par le pouvoir et orchestrée par les médias mainstream.
A ce titre ils m'a paru opportun de les retranscrire intégralement ci-après.


 
Le mouton vers l’abattoir
par christophecroshouplon  (son site)  
dimanche 26 février 2017

 
Au lendemain de l’attentat contre Charlie, nos médias se sont bien gardés, en marge du sensationnel et de l’hystérie émotionnelle qui leur tient lieu de ligne éditoriale, de répondre à une question toute simple : pourquoi ?
Pourtant il y en eut des experts et des spécialistes de tous horizons, faisant semblant d’opposer des points de vue antagonistes. Mais bizarrement, les quelques uns que nous avons en stock, ceux-là même dont je suis assidument les travaux, ceux qui auraient pu nous apporter quelques éléments de réponse une fois l’émotion retombée - bref aucun d’entre eux ne fut invité sur les plateaux. Comme si leur parole n’existait pas.
Le premier à l’ouvrir (et avec quel fracas) quelques mois plus tard fut Emmanuel Todd, avec un petit ouvrage retentissant qui jeta un pavé dans la mare et conduisit le premier de nos ministres à l’admonester publiquement. Injure à laquelle Todd répondit cinglant en traitant Valls de crétin.
Donc : pourquoi ? A t-on souvent entendu ceci ?
Que les frères Kouachi avaient reçu leur formation en Syrie au sein d’Al Nosra, équivalent syrien d’Al Quaida ?
Que cet Al Nosra avait été armé et financé sous le vocable de « rebelles » au pouvoir de Bachar el Assad par notre ministre des affaires étrangères Laurent Fabius, lequel avait reçu leur visite, les avait écoutés, avait avalisé leurs thèses en les prenant naïvement pour de gentils démocrates pressés d’en finir avec un odieux dictateur.
Que quelques mois après leurs prises de territoires en Syrie où ils avaient commencé à entamer des exactions sur les populations locales, chrétiennes mais pas seulement, le même Fabius avait déclaré : « Al Nosra fait du bon boulot » ?.
Que depuis des années, suite à la destruction de l’Iraq par les néo-conservateurs US puis de la Libye par la force occidentale (au premier rang de laquelle le glorieux tandem BHL Sarkozy), à son tour la Syrie d’Assad était dans le collimateur.
Qu’on nous vendait cette guerre comme à chaque fois, importer un système démocratique pour de nobles desseins, sauver le peuple syrien (qui ne nous avait rien demandé), placer à leur tête des « amis » (les fameux rebelles djihadistes), chasser un fou sanguinaire (à propos duquel de jolies fictions avaient été montées de toutes pièces puis diffusées par moult canaux dans nos médias pour faire passer la pillule) ?
Que par en-dessous cette main mise sur les pays du Proche Orient, décidée de longue date par les Etats Unis d’Amérique (la fameuse liste des 7 pays à renverser qu’avait en ses mains Dick Cheney), dictée par la nécessité absolue de faire une razzia sur leur pétrole, leurs matières premières et leurs sources d’énergie, répondait à l’obligation de tout entreprendre, même le pire, pour enrayer le déclin d’une superpuissance aux abois, que l’irrésistible montée de la Chine et le sursaut russe effrayait ?
Que la ré-entrée dans l’OTAN de la France décidée par Sarkozy, ce machin dont De Gaulle avait claqué la porte (rappelons que De Gaulle, grand réaliste, parlait et avec les Etats Unis, et avec la Chine de Mao Tsé Toung, et avec l’URSS de Staline à équi-distance sans jamais se lier à aucun des trois) nous transformait de facto en commando pro-US aux ordres, dépendants d’intérêts supérieurs et distincts des nôtres ?
Que le bloubiboulga droit-de-l’hommiste mis en avant par cette gauche pro-guerre pour vendre la sauce à leurs opinions se heurtait à une contradiction de fond si évidente que presque personne sur nos antennes ne la relevait : quid de nos amitiés avec les monarchies du Golfe et les dictateurs africains ?
Si vraiment nous souhaitons importer le modèle démocratique dans des régimes forts que nous qualifions de dictatures, pourquoi ces choix biaisés par nos intérêts économiques bien compris ? Et quelle est la valeur ajoutée réelle pour celui que Sarkozy appelle « peuple de France » ?
Nos médias nous ont-ils quelques mois plus tard, au moment des attentats du Bataclan, alerté sur l’incroyable paradoxe de la géostratégie de caniche de notre diplomatie consistant à d’un côté soutenir ceux qui tiraient à Paris sur notre peuple (les tireurs venaient pour beaucoup de Syrie, les donneurs d’ordre étaient bel et bien Al Nosra) tout en créant à l’intérieur un état quasi policier censé protéger cette même population attaquée depuis l’intérieur par des hommes et des armes financés par les contribuables français ? En l’occurrence, notre diplomatie ne fut une fois de plus que le fondé de pouvoir d’intérêts ô combien supérieurs à des vies humaines de parisiennes et de parisiens.
Car à qui profite doublement la guerre, sinon aux multinationales US et européennes, impliquées et dans la destruction des pays du Proche Orient, et dans la captation de leurs ressources naturelles, et dans la reconstruction à venir, et dans l’ouverture de nouveaux marchés, et dans les vagues migratoires en Europe réclamés en sous main par le patronat, trop heureux de disposer d’une main d’œuvre à très bon marché disposant d’une excellente formation payée par ces régimes qu’il entend mettre à plat ?
En outre, la montée des populismes, ces ersatz de guerres civiles nationales, les petits français contre les pouilleux campant sur nos trottoirs, à qui cela profite-t-il encore ? Excellente fondée de pouvoir des grands intérêts industriels de son pays, Angela Merkel eut beau jeu d’habiller ces derniers sous le voile d’une générosité de façade et d’ouvrir grand ses bras aux futurs exploités. Il semble assuré que le dindon de la farce ne soit le salarié allemand.
Sur le champ de ces médias mensonges additionnés, tandis que les peuples s’écharpent contre les plus miséreux d’entre eux, l’âne peut continuer à regarder le doigt, et les profits explosent. Les cycles de guerre et de crises sont les périodes les plus fastueuses pour les oligarchies financières. Et les pantins à la tête de nos états émasculés par la commission européenne à qui ils ont offert le volant comme leurs opposants continuent à faire semblant de défendre des visions du monde différentes au sein d’un aquarium invariant.
Pendant ce temps-là, le bon peuple, décervelé par les fausses pistes déversées dès la première heure dans son cellulaire via la presse de 9 milliardaires s’en va de bonne heure prendre en courant son métro. Maintenu dans l’ignorance du danger s’approchant de lui et l’encerclant sur de nombreux théâtres d’opération. Un peu comme un mouton qu’on promet à l’abattoir et à qui l’on tend chaque matin sa gamelle pour le faire bien grossir pour l’occasion ultime.
Qu’on ne s’étonne pas de la montée irrésistible des partis populistes en Europe : ceux-ci, enfant adultérin des deux grandes forces politiques nous ayant collectivement conduit au bord du précipice, risquent bel et bien de poursuivre leur essor sur les cendres de la démocratie.
(Remerciements à Michel Collon, Bruno Guigue, Emmanuel Todd, Jacques Sapir et quelques autres désignés par le journal Le Monde dans son « outil DECODEX » comme faisant partie des penseurs et journalistes à excommunier par le silence et le mépris)
 
 
 
 ________________________
 
 
 
Attentats de Paris - Conséquences du double jeu des pays occidentaux !
http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/attentats-de-paris-consequences-du-174049

Attentats de Paris - Conséquences du double jeu des pays occidentaux !
par eau-du-robinet  
samedi 14 novembre 2015


La France est de nouveau plongée dans un deuil.
Les attentats, la prise d'otages à Paris dans la soirée du vendredi 13 Novembre 2015, lesquels ont fait plus de 120 morts et plus d'une centaine de blessés, étalés sur plusieurs lieux d’attentats différents, est un nouveau traumatisme pour le pays, un nouveau traumatisme pour le monde occidental.
Cet article va essayer de dévoiler voire de dénoncer l'origine du terrorisme qui vient à nouveau de frapper la France.
Le constat
Le président français F. Hollande annonce la fermeture des frontières suite aux attentats / la France est dans un état d'urgence / ceci malgré le programme Vigipirate qui avait été élevé au niveau maximum suite aux attentats de Janvier 2015.
Des refugiés des guerres qui affluent par millions en Europe en cette année 2015, essentiellement en provenance des pays du proche et moyen orient (pays en guerre).
Des frontières sont établies voire fermées dans un bon nombre des pays européens mettant en cause l’accord de Schengen.
Des pays du proche et moyen orient sont mis à feux et à sang, les uns après les autres, par divers groupes terroristes.
Des groupes terroristes qui se sont multiplié ces dernières années.... Terrorisme qui ne s'arrête plus devant nos portes !
Puis il y a la propagande des médias occidentaux pour diaboliser la Russie suivie d'un boycott prononcé de la part de l'Europe envers les Russes suite à la crise / guerre en Ukraine.
Les Questions que les grands médias occidentaux devront se poser :

-   Malgré le renforcement du plan Vigipirate, malgré les écoutes de la NSA (surveillance généralisé), comment se fait-il que l'état français, ses services secrets n'ont pas pu éviter ces attentats ?

-   Existe-t-il un lien entre tous ces événements dressés dans mon constat, et si OUI quel est-il ?

-   Comment se fait-il qu'il y a des groupes terroristes qui « fleurissent - prospèrent » durant ces dernières années au proche et moyen orient ?

-   Qui finance voire soutient ces groupes terroristes ?

-   Les pays occidentaux jouent-ils un double jeu en prétendant vouloir combattre les terroristes tout en les soutenant, par des "canaux secrets", notamment par l'intermédiaire des pays vassaux comme l’Arabie-Saoudite et le Qatar (les Wahhabites), assurant le financement et l’approvisionnement en armes des terroristes ?

-   Les lois liberticides en France sont-elles adaptées pour combattre le terrorisme et ne serviront-elles pas d'autres intérêts, des intérêts de l’oligarchie financière ?
Une des revendications des terroristes à Paris avait rapidement donné l'orientation des attentats !
"Nous sommes là pour venger nos frères en Syrie" annoncent-ils.
 
Retour vers l'origine du "terrorisme islamique"
Depuis le terrible échec de la guerre américaine au Vietnam, les Etats Unis ont décidé à ne plus se faire piéger dans ce type de conflit et d'employer d'autres stratégies pour déstabiliser les états pour combattre leurs "ennemis" dans le monde pour rétablir soi-disant leur vision de "démocratie".
Au lieu d'affronter directement les ennemis en envoyant des soldats américains dans des zones de conflit les américains ont décide de soutenir des groupes "dits d'opposition", des groupes terroristes ! Les Etats-Unis ont ainsi ouvert la boîte de pandore.
Zbigniew Brzezinski : "Oui. Selon la version officielle de l’histoire, l’aide de la CIA aux moudjahidine a débuté courant 1980, c’est-à-dire après que l’armée soviétique eut envahi l’Afghanistan, le 24 décembre 1979."
"Mais la réalité gardée secrète est tout autre : c’est en effet le 3 juillet 1979 que le président Carter a signé la première directive sur l’assistance clandestine aux « opposants du régime prosoviétique de Kaboul ». Et ce jour-là j’ai écrit une note au président dans laquelle je lui expliquais qu’à mon avis cette aide allait entraîner une intervention militaire des Soviétiques."
http://www.voltairenet.org/article165889.html
Remarque : Brezinski est d'origine polonaise, il déteste les Russes."
Le terrible aveu d’Hillary Clinton
Nous avons créé et financé Al-Qaïda !
Zbigniew Brzeziński à Poutine : « Arrêtez de frapper NOTRE Al-Qaïda, ou bien c’est la troisième guerre mondiale »
http://www.alterinfo.net/Brzezinski-a-Poutine-Arretez-de-frapper-NOTRE-al-Qaida-ou-bien-c-est-la-troisieme-guerre-mondiale_a117806.html
Toutes ces guerres au proche et moyen orient sont initiées par une politique du "Chaos contrôle", Chaos contrôlé par les les États-Unis et Israël (projet de balkanisation du proche et moyen orient => démantèlement des états par des guerres / des attentats / la division des états en ethnies religieuses les affaiblissent ainsi) !
Toutes ces guerres au proche et moyen orient sont également soutenues par des pays vassaux des Etats Unis ....
La France avait agressé en 2011 un pays souverain, la Libye en le bombardant (quand N. Sarkozy été président). C’est sans être mandaté par personne que BHL s’est attribué un rôle diplomatique officiel !
http://rue89.nouvelobs.com/2012/04/07/libye-quand-bhl-engageait-la-france-sans-laval-de-sarkozy-230933
Mais, soixante ans après son décès, certains gouvernements ne semblent pas avoir intégré cette vérité et persistent à commettre les mêmes fautes sur la base des mêmes calculs erronés s’attendant, à chaque fois, à des résultats différents.
.
Il est prouvé que l’ingérence étrangère dans les affaires intérieures des États ne mène qu’à leur destruction, engendrant opportunément les crises humanitaires et le chaos, les transformant en usines de fabrication d’extrémistes et de terroristes.
.
C’est exactement ce qui s’est passé quand ils ont détruit l’Irak, la Libye, en Syrie, au Yemen et d’autres pays. C’est exactement ce qui se passe depuis qu’ils nous ont expédié Daech, Jabhat al-Nosra, Khorassan et d’autres encore ; le terrorisme possédant désormais un État ou un Khalifat, comme certains se plaisent à le qualifier.
Malgré cela, les mêmes gouvernements ayant enfreint la logique qui veut que les mêmes causes produisent les mêmes effets, insistent à appliquer la même recette empoisonnée en Syrie et à user des mêmes slogans mensongers, en dépit des dévastations consécutives à leur ingérence, dont l’ampleur est reconnue par tous, y compris les planificateurs. Témoin en est la dernière sortie de l’ex-premier ministre de Grande Bretagne, Tony Blair, nous avouant vingt-deux ans après l’invasion de l’Irak par les États-Unis qu’elle s’était fondée sur des « informations fausses » et mensongères.
Et nous voici, quatorze années après l’attaque terroriste sur le World Trade Center à New York, bien obligés de constater que les stratégies appliquées dans le cadre de la « Guerre contre le terrorisme » ont créé cent Ben Laden au lieu d’un, et des dizaines d’organisations ayant adopté l’idéologie d’Al-Qaïda dans plusieurs pays au lieu d’une seule en Afghanistan, le terrorisme s’étant propagé jusqu’aux pays de ses créateurs et promoteurs jusqu'à en France, jusqu'à Paris !
Zbigniew Brzeziński fait partie des gens qui ont élaboré entre autres le projet américano / sioniste de la balkanisation du proche et et moyen orient ...
Lisez Zbigniew Brzeziński [ “Le Grand Échiquier”, 1997.]
Il se vante, notamment, d’avoir fait tomber l’Union Soviétique grâce aux légions islamistes d’Al-Qaïda en Afghanistan financé par les États-Unis dans les années 80.
.
L’Occident, en tête de liste États-Unis et Israël, a inventé le terrorisme islamique globalisé et l’instrumentalise en fonction de ses objectifs géostratégiques.
Michel Collon - L'OTAN est une association de criminels
Parce que la paix n’est pas assez capitaliste, parce que la paix contrarie les rêves de grandeur d’une élite paranoïaque dont les citoyens n’ont manifestement jamais la possibilité de se débarrasser, que ce soit ici en Occident ou en Orient, les États-Unis et Israël cherchent à précipiter le monde dans une guerre permanente et généralisée, dont la Syrie, après la Libye et avant le Liban et l’Iran, n’est que la préfiguration accablante de ce qui nous attend : un monde où l’Empire règne sur le chaos, « car il vaut mieux dominer des ruines que ne pas dominer du tout » !?!
D’un coté, le gouvernement étasunien de Barack H. Obama a transgressé ouvertement le droit international en soutenant d’une manière active et en l’armant une insurrection et une guerre civile contre le gouvernement de Bachar el-Assad en Syrie. De l’autre, ce même gouvernement étasunien fait mine de considérer illégitime l’organisation terroriste de l’État Islamique (EI), soutenue de l’extérieur par la mouvance sunnite, et déclare vouloir la “dégrader et la détruire” à l’aide de bombardements.
.
Si un gouvernement étranger voulait détruire un pays et le mettre en ruines, ce serait probablement la chose à faire, car c’est ce que le gouvernement étasunien a fait au cours des dernières années en soutenant les protestations contre le gouvernement syrien et en fomentant un soulèvement contre ce même gouvernement, selon le modèle des révolutions colorées que la CIA a parrainées dans plusieurs autres pays (révolution des roses en Géorgie en 2003, orange en Ukraine en 2004 et en 2014 et des tulipes au Kirghizistan en 2005, etc.). Pour cette raison, on peut dire que le gouvernement américain a facilité, directement et indirectement, la montée de l’extrémisme islamique au Proche Orient, dans l’espoir que ce dernier réussisse à renverser le régime séculier de Bachar al-Assad.
http://www.mondialisation.ca/la-situation-confuse-en-syrie-face-a-letat-islamique-ei/5476863

La France a été frappé dans son cœur, à Paris, des innocentes victimes sont de nouveaux morts, …. des victimes qui allongent la longue liste des victimes qui fuyant les zones des guerres et mettant l'Europe et l'occident devant ses responsabilitées.

Il est important pour moi de dénoncer les instigateurs, les causes, qui ont permis que le terrorisme se développe dans le monde et qui risque de bientôt frapper la Russie, pays qui combat le terrorisme depuis le soutien de Al-Qaïda par les américains en Afghanistan.
« La folie c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent  », disait Einstein.
L’occident doit arrêter sa politique du pompier pyromane dont les grands médias sont co-responsables !
 
 
 

La revendication kabyle : quelques similitudes avec la Corse

$
0
0

...... Quelques similitudes avec la Corse

Extrait du journal algérien " El watan"




 

Hamou Boumedine. Coordinateur du Rassemblement pour l’autonomie de la Kabylie (RPK)

 

«Pour nous, la Kabylie fait partie de l’Algérie et doit y rester»

Taille du texte normale Agrandir la taille du texte

le 27.02.17 |   EL WATAN

   	Hamou Boumedine, un des membres fondateurs du RPK   	 

                   Hamou Boumedine, un des membres fondateurs du RPK  
 

 

Votre mouvement s’inscrit dans une démarche visant à obtenir un statut particulier pour la Kabylie. Pouvez-vous nous expliquer votre projet ?

Notre projet s’inscrit dans une perspective d’appropriation de la Kabylie d’un pouvoir institutionnalisé en vue de sauvegarder son identité, développer sa langue et sa culture.

Cela suppose une refondation de l’Etat algérien qui permettra d’accorder à la Kabylie, et à toutes les régions qui le souhaitent, une large autonomie politique, comme c’est le cas dans tous les pays qui ont opté pour un système régionalisé ou de type fédéral. L’Algérie est une société plurielle qui demande à revisiter, de manière sereine, sa diversité et adapter l’Etat à la nation multiculturelle.

Quand on dit large autonomie politique, cela implique l’établissement d’un parlement et d’un gouvernement régionaux. Ils auront des compétences quasi similaires à celles d’un pays, en dehors bien sûr de ce qui relève des domaines de la souveraineté nationale, à savoir  la défense, la diplomatie et la monnaie. Pour dédramatiser peut-être ce terme d’autonomie, il faut comprendre que ce n’est pas une invention kabyle, mais un système largement établi dans les pays qui n’ont pas été victimes du système jacobin français.

Quels sont les points communs ou de divergence entre votre mouvement politique et  le MAK de Ferhat Mhenni ?

Le point de convergence avec le MAK est surtout la Kabylie, nous avons la même préoccupation pour la sauvegarde de notre identité face aux menaces réelles de disparition. Ce qui nous différencie, c’est l’Algérie. Pour nous, la Kabylie fait partie de l’Algérie et il faut tout faire pour qu’elle y reste. Nous avons des liens historiques, culturels, humains avec le pays de Larbi Ben M’hidi et de Kateb Yacine. Par contre, le MAK est dans une vision indépendantiste, ce qui peut conduire, de notre point de vue, à des risques dont on ne mesure pas les conséquences.

Et avec le RCD et le FFS qui prônent respectivement les projets de la régionalisation modulable et le fédéralisme ?

Le FFS et le RCD sont des partis qui se veulent nationaux, même si leur base électorale est essentiellement ancrée en Kabylie et dans l’Algérois. Leurs préoccupations sont nationales et celles-ci n’intègrent pas la demande de reconnaissance des droits collectifs des peuples et communautés constituant l’Algérie. Pour ces deux partis, la question de la nation ne se pose pas, alors que pour nous elle est primordiale.
C’est en revisitant la nation dans une conception multiculturaliste qu’on pourra réellement faire avancer le débat sur la régionalisation, comme le suggère, et il faut le reconnaître, le RCD.

Comment estimez-vous l’impact suscité par l’annonce de la création de votre mouvement, notamment en Kabylie ?

Les réactions sont largement favorables, mais nous acceptons que des avis contraires s’expriment sur notre initiative. Nous avons construit un mouvement, le RPK, pour rassembler les forces vives de la Kabylie pour le meilleur et non pour rentrer en compétition avec les uns et les autres. Nous sommes des démocrates et nous croyons que le débat, l’acceptation de la liberté d’opinion sont les meilleurs voies pour faire avancer notre région, et par la même toute l’Algérie.

Les assises constitutives de votre mouvement sont prévues pour l’été prochain, le RPK participera-t-il aux élections après l’obtention de son agrément ?

D’abord, la question de l’agrément reste posée, puisque la Constitution algérienne  ne reconnaît pas les partis et mouvements politiques sur la base régionale. C’est une bataille politique et juridique que nous aurons à engager avec détermination pour que avoir accès à l’exercice d’un droit politique. Pour les élections, la question sera posée à la direction du RPK, qui sera issue des assises que nous comptons organiser l’été prochain.



A défaut de revenu universel ESPIONNAGE UNIVERSEL avec Grandes z'oreilles

$
0
0
A défaut de revenu universel  ESPIONNAGE UNIVERSEL avec Grandes z'oreilles
u zinu :

L'article ci-après, ô miracle, va totalement "à contre-courant" de la pensée que nous sommes quotidiennement invités à partager par une presse dont « Le Monde » est le fleuron, mais auquel nous pourrions aisément adjoindre d’autres atlantistes distingués comme Libé ou Médiapart.
Ne parlons pas de l’incongruité de cette contribution par rapport aux commentaires et analyses que nous infligent avec insistance, redondance et persistance les radios et télés du paysage médiatique, qu’il soit d’État ou appartenant à des actionnaires bien identifiés.
Il n'est pas sûr que dans la rédaction même de Marianne l'on s'accorde sur l'opportunité de ce petit brûlot.
Quoiqu’il en soit, saluons ce papier qui nous invite à ne pas pratiquer béatement la liturgie ordinaire de l’orthodoxie dominante.

 

La CIA prise la main dans la sac de l'espionnage


Publié le 08/03/2017 - MARIANNE
Jack Dion
Directeur adjoint de la rédaction
Auteur du livre Le mépris du peuple (LLL).

 
Wikileaks a publié près de 9.000 documents de la CIA confirmant que les services américains pratiquent l’espionnage à grande échelle. Mais la presse s’en moque. Et si c’était les Russes, que dirait-on ?
Depuis des semaines, on nous rebat les oreilles avec les histoires d’espions venus des neiges, équipés du dernier cri de l’arme technologique. Comme au bon vieux temps de la guerre froide et des romans de John Le Carré, on voit la main de Moscou partout : derrière l’élection de Donald Trump, dans les difficultés d’Angela Merkel à la veille des législatives allemandes, et même dans la présidentielle française.
Tous les journaux, à de rares exceptions, ont repris la même antienne. Ils ont redécouvert l’ours russe, décrit comme s’il était toujours soviétique. Ils ont raconté avec moult détail les campagnes de déstabilisation attribuées au Kremlin. Signe particulier de ce dossier : aucune preuve tangible n’est jamais avancée, si ce n’est la mise en scène des informations fournies par les services de renseignement du grand frère américain, que l’on peut croire sur parole puisqu’ils se situent dans le camp du Bien.

Parlons-en, des services américains. Wikileaks a publié 8.761 documents provenant de la CIA. Il s’agirait de la plus importante publication de matériels secrets du renseignement jamais réalisée.
Interrogé sur leur validité, un porte-parole de la CIA, Jonathan Liu, n'a ni confirmé ni démenti l'authenticité de ces documents, ni commenté leur contenu, ce qui est une forme de confirmation par l’embarras.
De son côté, le porte-parole de la Maison Blanche, Sean Spicer, a déclaré lors de son point de presse : « C'est quelque chose qui n'a pas été entièrement évalué ». Quant au président la commission du Renseignement à la Chambre des représentants, Devin Nunes, il a affirmé que ces révélations semblaient « très très sérieuses », avant d’ajouter « Nous sommes très inquiets ».
Il y a de quoi. Le site créé par l'Australien Julian Assange parle d’une « collection extraordinaire, qui représente plusieurs centaines de millions de lignes de codes »dévoilant « la totalité de la capacité de piratage informatique de la CIA ». Ces archives auraient circulé parmi d'anciens pirates du gouvernement américain et sous-traitants, et l’un d'entre eux en aurait remis une partie à Wikileaks.
La CIA peut transformer n’importe quel poste de télévision en appareil d'écoute.
On apprend ainsi que la CIA peut transformer n’importe quel poste de télévision en appareil d'écoute, contourner les applications de cryptage et même contrôler le véhicule de monsieur tout le monde. Ces programmes ont pris pour cible en particulier des iPhone, des systèmes fonctionnant sous Android (Google), le populaire Microsoft ou encore les télévisions connectées de Samsung, pour les transformer en appareils d'écoute à l'insu de leur utilisateur. La CIA se serait également intéressée à la possibilité de prendre le contrôle de véhicules grâce à leurs instruments électroniques.
En piratant les smartphones, la CIA parviendrait à contourner les protections par cryptage de célèbres applications comme WhatsApp, Signal, Telegram, Weibo ou encore Confide, en capturant les communications avant qu'elles ne soient cryptées. Ce qui fait écrire à Wikileaks : « De nombreuses vulnérabilités exploitées par le cyber-arsenal de la CIA sont omniprésentes et certaines peuvent déjà avoir été découvertes par des agences de renseignement rivales ou par des cyber-criminels ».
Dans un communiqué, Julian Assange estime que ces révélations prouvent des « risques extrêmes » en raison de la prolifération hors de toute supervision des « armes » de cyberattaque, sans que les fabricants des appareils visés n’en soient informés. De son côté, Edward Snowden, ex employé de la NSA réfugié à Moscou a affirmé sur Twitter que ces documents semblaient « authentiques ».
Certes, il faut se méfier. En matière d’espionnage, on ne sait jamais qui manipule qui, et on ne peut jamais exclure un coup de billard à plusieurs bandes. On se gardera donc de tirer une conclusion définitive de cette troublante affaire. On rappellera cependant que la CIA, sans apporter le moindre élément de preuve, fait partie des agences qui avaient accusé la Russie d’ingérence dans la campagne présidentielle américaine, via le piratage du parti démocrate et la diffusion, par Wikileaks, des emails d'un proche conseiller de Hillary Clinton.
On remarquera enfin que ceux qui accusent Moscou tous les matins (et qui ont peut-être raison de le faire) devraient être un peu plus circonspects, a fortiori lorsque l’on prétend se méfier des « fausses nouvelles » (pardon : des « fake news »). Ce n’est pas parce que le président américain nage dans les eaux de la post vérité qu’il est le seul à goûter l’exercice.
A ne voir que l’espionnage russe, certains ont fini par oublier qu’il en existait un autre, largement sous estimé et peut-être autrement dangereux. On sait déjà que les services américains ont espionné leurs principaux alliés en piratant leur téléphone, à commencer par Angela Merkel et François Hollande. Tout le monde a passé l’éponge sous prétexte qu’on lave son linge sale en famille et qu’il est plus facile de taper sur Moscou.
Visiblement, l’affaire mériterait d’être examinée avec un peu plus d’attention et un peu plus de sens de l’indépendance nationale, si ce n’est trop demander. Or, pour présenter les dernières révélations de Wikileaks, Le Monde s’est contenté d’un modeste article technique titré : « Iphone, Android, télés : comment la CIA espionne ». On croirait lire des conseils pour des placements financiers ou pour un achat d’appartement. Pas une remarque critique, pas une once de protestation, pas la moindre accusation, pas de commentaire.
On imagine ce qu’aurait écrit Le Monde si c’était la Russie qui était mise en cause. A moins que l’on ne vienne nous expliquer que Julien Assange est un espion au service de Poutine ? Chiche ?

 



Poutou dans la marmite de Ruquier

$
0
0
Poutou dans la marmite de Ruquier


 extrait de :   http://www.lesinrocks.com/2017/02/news/pretentieux-philippe-poutou-revient-invitation-a-onpc/

La séquence a pris sa place dans l’anthologie de la condescendance à la télévision. Samedi dernier, Philippe Poutou, candidat du NPA à la présidentielle [...] était l’invité politique d’On n’est pas couché (ONPC), l’émission de Laurent Ruquier sur France 2. Mais au moment où Vanessa Burggraf tente de poser une question sur sa mesure phare, l’interdiction des licenciements, elle bute et part dans un fou rire encouragé par Laurent Ruquier, et prolongé par les invités Doria Tillier, Nicolas Bedos ou Michel Cymes. Cette hilarité déplacée a été très commentée sur les réseaux sociaux, qui l’ont globalement désapprouvée.

 


Commentaire " u zinu" 
 
 
La bêtise de la belle, la suffisance de l’amphigourique et le jacassin de l’histrion se sont rencontrés pour humilier Poutou avec la facilité que leur offrait la détention de l’ordonnancement médiatique.
Mon idéologie personnelle (libertaire) m’a toujours tenu éloigné du trotskisme en ses diverses composantes groupusculaires, mais le sympathique Poutou en donne pour sa part une image avenante. J’ai donc été écœuré par le comportement de nos trois comparses, qui se seraient sans doute montrés moins cruels s'ils avaient eu affaire au commanditaire de Poutou, le loquace et futé Besancenot.
Mieux que moi d'autres téléspectateurs ont décrit la soirée et dénoncé la turpitude du maître de céans et de ses deux préposés aux basses oeuvres. Je leur laisse donc la parole (et l'écrit) : 



 
 

Pitié pour Poutou

Je n'ai pas l'intention de voter Philippe Poutou, le candidat du NPA, au premier tour ni au second. Et je pense d'ailleurs qu'il sait très bien qu'il n'y sera pas. Mais je trouve que les médias, les éditorialistes dans la ligne et les journalistes le traitent avec un mépris à peine dissimulé en disant long sur le « progressisme » concret de ces gens et leur véritable ouverture à l'autre. Cela me conforte dans la conviction de l'existence d'une coupure abyssale entre les nantis du système et les petites gens. Et je ne pense pas seulement à Vanessa Burggraf et Yann Moix se retentant à peine de rire grossièrement face au candidat d'extrême gauche lors de la dernière livraison de l'émission de « On n'est pas couché ».

On a vu pleinement leur manque totale de correction élémentaire. Mais pourquoi auraient-ils été corrects alors que Poutou ne sera jamais de leurs maîtres, de ceux qui distribuent les -bonnes- places, qui maintiendront ou non leurs « ronds de serviette » et le salaire -confortable- allant avec. Ils ne sont pas fous, ils ne se permettraient jamais un tel comportement avec Bolloré ou Pinault, Arnault, Charles Beigbeider, Dassault voire Pierre Bergé. Ils ne se le permettraient pas non plus avec un politique des partis dits « républicains », ceux qui se partagent le pouvoir en alternance depuis une cinquantaine d'années selon une mécanique bien huilée.

Du moins jusque là...

Quoi ? Ils n'allaient pas bouder leur plaisir ainsi que la totalité des journalistes interviewant Philippe Poutou. Ils ont en face d'eux un de ces « métallo », un ouvrier qui travaille à la chaîne chez Ford, un de ces « prolos » dont ils parlent tant dans les salons, parfois avec des sanglots hypocrites dans la voix. Il peut même arriver que cela ait donné lieu à des débats enflammés lors des rassemblements de « Nuit debout ». Mais enfin bon, ils ne s'abaisseraient pas à en fréquenter un dans la vraie vie même s'ils leur arrivent d'en croiser, même si les jeunes filles de bonne famille aiment bien s'encanailler avec avant de se trouver un bon reproducteur gagnant bien sa vie.

C'est pour eux, pour elles, un genre de huron de Voltaire, on songe aussi au personnage de Charles Berling dans « Ridicule ». Si ça se trouve il ne va même pas à la FIAC chaque année ! Si ça se trouve il se fiche complètement de l'audace ou non de la programmation au théâtre de l'Odéon ! On n'est même pas certain qu'il se soucie de commerce équitable ou de développement durable le bougre, ces concepts « gadgets » inventés par les bourgeois de gauche sociétale pour se donner bonne conscience.

Il est de ces « petites » gens qui est moins intéressant que les autres car il n'appartient pas à une « communauté » exotique, n'est pas un de ces « bons sauvages » tellement utiles pour se fabriquer un alibi social. Il n'a pas de coutumes bizarres et étranges, il n'est pas issu de la diversité selon le terme hypocrite. Il n'a aucune revendication communautariste sur des pratiques ou des coutumes obscurantistes. Il en remontrerait même aux bourgeois pédagogues que l'on soit d'accord ou non avec lui quant à son sens du progrès, de la laïcité ou du souci du Bien Commun, notion qu'ils ont abandonné depuis longtemps.

La seule chose les intéressant, les passionnant, c'est la défense de leurs propres intérêts et de combler l'Ennui profond, au sens baudelairien du terme, qui leur sert d'idée de la liberté...

Philippe Poutou lui constate « de visu » les ravages de la mondialisation réputée heureuse sur les vies de ces copains de chaîne. Il voit ce que ça donne des politiques sociales-libérales ou libérales-libertaires ou libérales-conservatrices ce qui revient à chaque fois au même à l'exception de quelques détails cosmétiques superficiels. Il ne peut que percevoir les conséquences des « sacrifices » que les nantis n'hésitent jamais à demander aux plus précaires mais dont curieusement ils s'exemptent toujours, à commencer par la destruction méthodique des services publics de l'État depuis déjà des décennies par « souci » d'économie et de rentabilité des institutions.

Lui en tire des conclusions et un vote qui ne sont pas les miens. Mais je me sens plus proche de lui que tous les autres candidats...


__________________

 

J’ai été comme l’auteur particulièrement choqué par les gloussements hystériques de Vanessa Burggraf, incapable pendant de longues minutes de formuler une question simple à Mr Poutou pourtant invité sur le plateau pour donner une vision de la société d’un œil un peu différent de la doxa officielle représentée dans les médias.

Ajoutons le sourire complice et un peu niais de Yann Moix et les trépidations clownesques de Ruquier.

En l’occurrence, en gardant son calme et en adoptant une attitude souriante malgré l’insultante parodie à laquelle il devait participer, c’est finalement lui qui est sorti grandi de cette affaire.

Il faut dire que Madame Burgraff est coutumière de ce genre de palinodies agressives où elle martèle ce qu’elle veut faire passer pour des évidences et qui ne sont que la feuille de route qu’elle est contrainte de respecter pour respecter la pensée dominante dont elle n’est qu’une médiocre porte-parole.

Déjà il y a quelques mois, elle s’était fait remettre à sa place par Jean Luc Mélenchon dont elle moquait le programme en répercutant tous les poncifs dont l’affligeaient ces fameux experts qui, avec la morgue de ceux qui n’arrêtent pas de se tromper et à qui nous devons la crise systémique qui nous accable depuis des décennies, n’arrêtent pourtant pas de condamner du haut de leur médiocrité militante tout ce qui remet en cause la doxa dominante.

S’il y a bien un problème dans l’univers médiatique, c’est que l’audience de ces jean-foutre est directement proportionnelle à la croissance de l’’étalage de leurs erreurs d’analyse. Plus ils se trompent et mieux on les considère.

Au fond la question que veulent imposer tous ces chiens de garde, c’est celle qui consiste à refuser toute légitimité à se présenter à la Présidentielle à ces petits candidats dont le système entrave de toute façon l’élection.
Folleville, amusons-nous entre nous et les lingots continueront d’être bien gardés...


Asselineau, Dupont Aignan, Mélenchon et Le Pen ou LES QUATRE CAVALIERS DE L'APOCALYPSE

$
0
0
   Asselineau, Dupont Aignan, Mélenchon et Le Pen ou LES QUATRE CAVALIERS DE L'APOCALYPSE

Asselineau, Mélenchon, Dupont Aignan et Marine Le Pen proposent aux électeurs de la Présidentielle, à des degrés divers et sous des formes différentes, une sorte de Frexit.
Étant partisan d’une sortie de l’Europe, l’auteur des lignes qui suivent ne saurait cacher son adhésion aux thèses de Mélenchon, voire à celles d’Asselineau.
Sans partager l’idéologie que développent par ailleurs les deux autres candidats, il faut bien admettre qu’ils font également l’objet d’une formidable campagne de dénigrement et de diabolisation  de la part des médias mainstream et du pouvoir en place.
Les quatre contempteurs de  l’Europe de Maastricht sont volontiers présentés comme de dangereux "cavaliers de l'apocalypse" ou, à tout le moins, comme des populistes chevauchant de dangereuses chimères.
Le texte qui suit résume en quelque sorte les diatribes qui sont quotidiennement développées à l'encontre de ces  hérétiques qui "hors du sens commun" affichent une pensée iconoclaste en matière d'inféodation à l'Europe, et au-delà , à l’Amérique.
Attention !  Il s’agit ci-après d’une parodie qui doit être lue comme telle, et qui  détourne un célèbre discours de Charles De Gaulle. Sa bonne compréhension exige qu'il soit lu jusqu'au bout .... et ne soit surtout pas interprété au premier degré.



PARODIE

 


Asselineau, Dupont Aignan, Mélenchon et Le Pen fustigés par la "bien pensance" .


Ce groupe a une apparence : un quarteron de prétendants à la Présidence de la France ; il a une réalité : une cohorte de militants écervelés ou fanatiques. Cette cohorte et ce quarteron possèdent un savoir-faire limité et expéditif, mais ils ne voient et ne connaissent la nation et le monde que déformés au travers de leur frénésie.
Ce groupe et leur entreprise ne peuvent conduire qu'à un désastre national ; car ils veulent inverser l'abaissement de la France réalisé par le Président sortant, ils veulent combattre sa dépendance à l’Europe, une Europe elle-même heureusement soumise à la grande et fière nation américaine ; il cultivent le rêve inepte de reconstituer notre puissance, de rétablir notre rang au dehors.  Toute notre œuvre risque d'être rendue vaine, par l'odieuse et stupide prétention qu’ils portent et qu’ils affichent. Voici que notre démocratie, pour factice qu’elle soit, est bafouée, notre puissance mise en danger, notre prestige international abaissé, notre rôle et notre place dans le monde compromis. Et par qui ? Hélas ! Hélas ! Hélas ! Par trois hommes et une femme dont c'était le devoir, l'honneur, la raison d'être de servir et d'obéir aux injonctions des commissaires européens, des stratèges de l’OTAN, des tenants de l'euro, des chantres de la mondialisation, des ultras du libéralisme et des néo-cons.
Au nom de la France, faisons en sorte que tous les moyens, je dis tous les moyens, surtout médiatiques, soient employés partout pour barrer la route à ces insensés, en attendant de les réduire.
Ainsi parla Charles De Gaulle.
 


LA RUSSIE des candidats aux Présidentielles

$
0
0
LA RUSSIE  des candidats aux Présidentielles
 


Les opinions exprimées par les différents candidats aux présidentielles à propos de la Russie révèlent clairement leurs divergences et leurs antagonismes.
Il est également possible de relever, à travers les déclarations ou les programmes des candidats, certaines « lignes de force » ancrées dans une tradition politique, ou au contraire de curieuses évolutions par rapport à cette dernière.
En tout état de cause, les débats laissent apparaître entre les candidats des clivages assez nets, et des rapprochements surprenants.
S’agissant de la problématique des rapports avec la Russie, résumons donc, au risque d’une simplification outrancière, la pensée respective des principaux compétiteurs.
 
 
Commençons par évacuer le positionnement de Nathalie ARTHAUD et de Philippe POUTOU, que leurs convictions trotskystes placent dans une attitude résolument hostile à la Russie d’aujourd’hui, considérée comme capitaliste, réactionnaire, néo-impérialiste, et fort éloignée de la démocratie prolétarienne qu’ils désireraient voir s’instaurer en Russie.
 
Faisons un sort particulier à Benoît HAMON, qui clame en permanence à travers meetings et médias son aversion pour une Russie où régnerait un Poutine ennemi de l’Europe, parfait autocrate et coupable de diaboliques visées expansionnistes.
Laissons-le s’exprimer, tant ses propos sont clairs et sans équivoque. « […]Nous avons là un impérialisme agressif de la part de la Russie qu'il faut traiter avec fermeté et certainement pas avec complaisance ». Il faut noter que Benoît Hamon s’élève ici contre la politique menée par Hollande à l’égard de la Russie, la jugeant trop timorée, ce qui ne laisse pas de surprendre, Hollande s’étant distingué durant tout son mandat par une russophobie ordinaire et simpliste autant que constante et acharnée.
Hamon  reprend les éléments de langage d’un PS qui semble en  être resté aux riches heures de la guerre froide ; il agite le spectre d’une vassalisation de la France par rapport à la Russie, juge inacceptable un dialogue avec elle,  et présente volontiers Poutine comme un  épouvantail.
« Annexion de la Crimée, remise en cause de la souveraineté de l’Ukraine, et qu’est-ce qu’il y a derrière ? Une multitude de petites républiques qui vont être directement menacées […] »
Il n’y a rien de surprenant à voir Hamon s’exprimer ainsi à l’égard de La Russie. En bon petit apparatchik sectaire et dogmatique d’un parti dans le sérail duquel il a été idéologiquement nourri depuis plus de vingt-cinq ans, il récite simplement le catéchisme atlantiste de son parti, hérité de la SFIO de la guerre froide et perpétué avec le P.S.
 
Passons à  Jean Luc MELENCHON, qui vient précisément de s’opposer nettement à Benoît Hamon sur la Russie lors d’un débat consacré aux Présidentielles :
« En Europe, la première chose à faire, c'est une conférence de sécurité de l'Atlantique à l'Oural, parce que toutes les tensions viennent du fait que, quand l'empire soviétique s'est écroulé, personne n'a négocié les frontières avec qui que ce soit […] C'est le moment de négocier les frontières, pas la guerre, la négociation », a déclaré Mélenchon.
Ce à quoi, dans la logique de son hostilité à la Russie, Hamon a cru bon de répliquer :  « C'est extrêmement dangereux […] Je considère aujourd'hui qu'il y a des accords qui sont mis en œuvre, qui doivent respecter la légalité internationale [...] mais qu'il n'est pas acceptable de la part de Poutine qu'il annexe un territoire d'un autre État souverain, qu'il considère aujourd'hui légitime d'entretenir une guerre chez un pays voisin ».
Régulièrement attaqué dans les médias à propos de sa complaisance « coupable » envers les régimes castriste et vénézuélien, et volontiers taxé d’inclinations « répréhensibles » à l’égard du régime russe, Mélenchon s’efforce, à propos de ce dernier, de prendre officiellement quelques distances, et de se montrer assez prudent dans la formulation de ses opinions.
Si on peut le ranger aisément dans le camp de ceux qui réclament un équilibre dans la politique française à propos des rapports entre l’Est et l’Ouest, il n’en reste pas moins que ses rappels des dénis de démocratie du régime russe  et de sa politique « réactionnaire » en matière sociétale ne peuvent accréditer l’idée d’une sympathie démesurée à l’égard du pouvoir russe.
Seuls des « extrémistes » de la pensée unique tels que les « Décodeurs » du Monde et les éditorialistes de « Libé » peuvent pousser l’outrance jusqu’à en faire un ami de la Russie, en écrivant par exemple, arguant de ses positions sur  la Syrie :  « Mélenchon prouve son amour pour Vladimir Poutine », ou encore : « Jean-Luc Mélenchon soutient Vladimir Poutine et la Russie ».
 
Il est possible de situer François ASSELINEAU dans une ligne voisine de celle de Mélenchon, et peut-être même de lui accorder, par rapport à la Russie, un positionnement totalement contraire à la « bien-pensance » des cercles de la Gauche atlantiste et des européistes forcenés de la Droite et du Centre.
Se défendant d’être souverainiste et réclamant le droit pour la France d’être indépendante par rapport aux États-Unis et à  l’OTAN, Asselineau dénonce les traités européens, veut résolument sortir de l’Europe et prône l’abandon de l’euro.
Il réclame une politique d’amitié tant avec la Russie qu’avec la Chine, les BRICS, le monde arabo-musulman, une coopération égalitaire avec l’Afrique subsaharienne et une politique planétaire pacifiste.
 
 
Accusé lui aussi d’être souverainiste, comme s’il s’agissait d’un crime impardonnable, Nicolas DUPONT AIGNAN est clair et net dans ses déclarations publiques. Pour lui, il faut quitter l’OTAN et retrouver une politique étrangère indépendante. Il a plaidé pour une levée urgente des sanctions contre la Russie instituées par l’Europe et réclamées par François Hollande ; il prend parti pour la Russie plutôt que pour l’Ukraine issue de la « révolution » de Maïdan, et il dénonce opportunément une guerre froide latente susceptible de déboucher sur les pires dangers, si ce n’est sur un cataclysme nucléaire.
Mais laissons-le résumer sa pensée : « Il y a une russophobie ahurissante en France. Je ne suis pas un soutien de Poutine, je demande juste que la France ait une politique indépendante des États-Unis ».


Le cas de François  FILLON laisse perplexe. Son « tropisme » russe est avéré. Il est certainement le dirigeant politique français le mieux averti des choses de ce pays, mais il ne peut, dans le contexte de la campagne, faire état des bonnes relations qu’il entretient avec les sphères dirigeantes russes et singulièrement avec Poutine.
Un ami très proche de lui, Igor Mitrofanoff, descendant de Russe blanc émigré de la révolution de 1917, au demeurant plume brillante, ainsi que d’autres relations russophiles et russophones, comme Jean De Boishue, ont dû largement contribuer à l’excellente connaissance qu’il a de la Russie traditionnelle et actuelle.
Ses déboires du moment et son désir d’élargir en vue d’un second tour éventuel le champ de ses suffrages, le contraignent à ne pas trop se prévaloir d’une amitié qui serait vite jugée coupable, voire même à porter sur Poutine des jugements plus que mitigés.
Il serait en effet cloué au pilori s’il s’aventurait à manifester quelque affinité que ce soit envers un Président russe voué aux gémonies par tout ce que la France compte de  russophobes distingués portant le faux nez de l’exigence démocratique.
 
 
Marine LE PEN n’a guère, pour sa part, des « pudeurs de gazelle » comme dirait son meilleur ennemi Mélenchon, lorsqu’il s’agit en pleine campagne présidentielle, de rendre visite à la Russie et à Poutine.
Son voyage en forme de défi, destiné en l’occurrence à accroître sa stature internationale, a fait pousser des cris d'effraie à tous les chantres du « droit-de-l'hommisme » qui peuplent les organes médiatiques dominants.
Au-delà de la conjoncture électorale, les raisons de l'indulgence manifestée par Marine Le Pen à l'égard de Poutine sont, semble-t-il, alimentées à la fois par un héritage idéologique, celui de l'anti-américanisme traditionnel de l'extrême droite française, par les conceptions sociétales de Poutine, par sa défense des valeurs de la Chrétienté (fût-elle orthodoxe), et surtout par sa lutte contre l’Islamisme djihadiste (notamment en Syrie).
Ces sympathies de Marine Le Pen ne paraissent pas « contrariées » par le bouleversement intervenu à la suite de la « révolution » fomentée par l’OTAN et ses « services » en Ukraine, qui a vu, avec l'appui de l'Europe Merkelienne, s'installer à Kiev un régime dans lequel des groupes ouvertement nazis ont plus que leurs entrées.
Ce positionnement de Marine Le Pen constitue, en la matière une sorte de « distanciation » par rapport aux thèses « anciennes », voire traditionnelles du FN.
Il est vrai que, par un renversement de valeurs assez paradoxal, les fascistes et les antisémites qui tiennent le haut du pavé à Kiev ne semblent pas gêner outre mesure les E.U et leurs valets atlantistes européens.
 
 
Passons à Jacques CHEMINADE, qui s’obstine depuis des lustres à émerger de la zone d’ombre où le relèguent ces mêmes médias dominants, ainsi que leurs « experts » et commentateurs attitrés, lesquels ajoutent la bassesse à la condescendance méprisante en le présentant  volontiers comme un farfelu perdu dans un univers d’utopies futuristes délirantes ou comme un candidat perpétuel affligé de pourcentages ridicules.
La lecture de son programme et l’écoute de ses interventions laissent apparaître une toute autre image de l’intéressé. Mais comme il s’agit simplement ici de découvrir son opinion au regard de la problématique russe, voyons en quels sens elle s’exprime.
Cheminade, en dehors des options qui peuvent le faire cataloguer comme un gaulliste de gauche, donc comme un homme politique largement enclin à faire sortir la France de l’OTAN, s’avère être, pour qui se donne la peine de lire ses écrits ou d’écouter ses interventions, un fin connaisseur de l’âme profonde et de la culture russes.
Il inscrit d’ailleurs le destin de la Russie dans une perspective basée sur des données historiques difficilement contestables, voyant en elle un lien naturel entre l’Europe et l’Asie dans le cadre du concept géopolitique de l’Eurasie.
 
 
Il en va tout autrement d’Emmanuel MACRON, qui en européiste déclaré, confirmé, assumé, ne voit la Russie qu’à travers les lieux communs dont nous abreuvent quotidiennement la presse, les radios et les télévisions qui chantent sa louange.
Dans la logique de ses soutiens politiques et de ses financeurs, dans la logique des banques, dans la logique de son pygmalion Hollande, dans la logique de sa propre idéologie, Macron dénonce  « la fascination délétère de Fillon, Le Pen et Mélenchon pour la Russie de Poutine »  (http://lelab.europe1.fr/).
Son nouvel ami et conseiller Bayrou va jusqu’à déclarer pour sa part, si l’on en croit un titre du Figaro : « Fillon et Le Pen font allégeance à Poutine ».
Chez Macron et ses amis, l’épouvantail Poutine tient donc lieu de repoussoir utile pour les électeurs qui seraient tentés d’accorder leurs suffrages à Fillon, Mélenchon ou Le Pen. C’est dire si dans ce camp, on s’embarrasse peu de scrupules pour présenter la Russie sous un jour défavorable, voire détestable.
Les lieutenants de l’intéressé s’évertuent même à dénoncer des attaques informatiques ou autres provenant directement ou indirectement de Russie qui viseraient à déstabiliser Macron comme le fut Clinton lors des Présidentielles américaines.
 
Laissons donc Macron et ses lieutenants à leurs délires et terminons avec le sympathique  Jean LASSALLE, qui à propos de la Russie ne semble pas s’être exprimé de manière catégorique.
Par contre les médias « bien pensants » ( toujours eux) se sont déchaînés contre lui à la suite d’un voyage en Syrie où il a rendu visite à Bachar El Assad en compagnie notamment  de Thierry MARIANI , ami incontestable de la Russie.
Nous laisserons donc le lecteur aller plus avant dans l’exploration de la russophobie ou la russophilie de ce candidat, en estimant pour notre part que son bon sens paysan, enraciné dans les valeurs de son terroir, ne saurait l’amener à porter des jugements partisans frappés de mauvaise foi.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

LES TROIS CARRIÈRES DE CHARLES ANDRE POZZO DI BORGO, LE CORSE DU TSAR

$
0
0
LES TROIS CARRIÈRES DE CHARLES ANDRE POZZO DI BORGO, LE CORSE DU TSAR
Avertissement :  

L'auteur de ce texte (Jean Maïboroda) n'est pas historien, et ne saurait avoir la prétention de l'être. Son seul désir est de contribuer, dans la mesure de ses moyens, à faire sortir de l'ombre un contemporain de Napoléon, Charles André Pozzo Di Borgo, auquel l'origine et la carrière confèrent, du point de vue de l'Association Corse-Russie, une "valeur" emblématique. 
 
LES TROIS CARRIERES DE CHARLES ANDRE POZZO DI BORGO
 
 
  JUIF ERRANT DE L'ANTI-BONAPARTISME ET FOSSOYEUR DE NAPOLEON 

 
 
Les hagiographies consacrées au génie de Napoléon se comptent par milliers. Mais il est un autre personnage de son époque largement moins honoré par  les historiens, et quasi inconnu  des Français. 
Il s'agit de Carlo Andrea Pozzo Di Borgo, qui fut l'ami de jeunesse du petit Buonaparte avant de devenir son rival dans le contexte "étriqué" de leur île natale, puis son ennemi implacable dans le vaste champ de l'Europe d'alors. 
Charles André Pozzo Di Borgo fut surnommé, pour avoir été pourchassé à travers l'Europe par les séides et les sbires de Napoléon lancés à ses trousses "le Juif errant de l'anti-bonapartisme". 
Afin d'assouvir sa "vendetta" à l'encontre de son compatriote corse devenu empereur des Français, Pozzo Di Borgo se mit au service de la Russie avant de revenir en France à la chute de Napoléon, une chute dont il fut l'un des artisans les plus acharnés. 
Charles André Pozzo Di Borgo, fait "comte héréditaire de toutes les Russies" par oukaze du  Tsar Nicolas 1er, pour services rendus à la Russie en qualité de diplomate et d'ambassadeur, termina sa carrière comme comte, pair, et ambassadeur de France en Angleterre sous la restauration. 
Quelques ouvrages seulement peuvent être répertoriés concernant ce personnage de légende qui poursuivit son compatriote d'une "haine de Corse" , haine au demeurant largement partagée.
Le dernier ouvrage en  date, dû à la plume de l'éminent historien VERGE FRANCESCHI donne à  Charles André Pozzo Di Borgo sa juste place dans le contexte corse, dans le contexte français et dans le contexte européen de son époque.
 

____________ 
  
Mais avant de nous intéresser à celui qui fut un diplomate prestigieux au service d'une Europe coalisée contre Napoléon, il n'est pas inutile ou inopportun de "revisiter" Napoléon à la lumière des écrits qui le dépeignent de manière moins complaisante ou laudative que ne le font ceux qui chantent sa geste. 
En la matière, deux historiens iconoclastes ont fortement relativisé ses mérites et ses exploits. 
  
Je citerai en premier lieu Roger Caratini, (1924 - 2009), natif de Corse comme l'empereur. 
Roger Caratini, par ailleurs rédacteur des 23 volumes de l'encyclopédie Bordas, a consacré à Napoléon en 2002 un ouvrage incisif (et controversé), intitulé "Napoléon, une imposture" dans lequel il n'a pas hésité à le comparer à Hitler, ce qui a fait quelque bruit dans le Landerneau local et lui a valu l'indignation, voire une sorte d'excommunication de la part des historiens faisant autorité dans le docte cénacle de ses confrères "établis". 
L'éditeur (Archipel – 2002) présente ainsi l'ouvrage incriminé: 
" La première dictature militaire des temps modernes, la liberté bafouée par une police secrète d'État, la censure de la presse, le rétablissement de l'esclavage aux Antilles, les "décrets infâmes " contre les juifs, la mort de près de deux millions de soldats français, le mensonge du Code civil. [….] Roger Caratini démonte, pièce par pièce, la plus monumentale construction "mythologique" de l'Histoire de France". 
  
_______________ 
  
En dehors de Caratini, un autre iconoclaste a fortement "écorné" la légende de l'empereur. Il s'agit d'Henri Guillemin, historien plus difficile à contester, encore qu'il ait été accusé d'esprit partisan du fait de ses engagements politiques, engagements d'ailleurs parfaitement assumés.
Henri Guillemin (1903-1992), briseur de statues vénérées (notamment celles de Jeanne d'Arc et de Napoléon), ou thuriféraire excessif (notamment de la Révolution française et de la Commune de Paris), fut un "vulgarisateur" honni par les historiens élitistes,  un talentueux narrateur, un conférencier aussi brillant que démystificateur, et un auteur prolifique. ***
Il eut le mérite, dans le tsunami hagiographique consacré à l'empereur, de nous décrire un personnage moins reluisant et "merveilleux" (au sens littéral du terme) que celui décrit et chanté dans les  panégyriques et les dithyrambes consacrés à Napoléon. 
Ses diatribes féroces à l'encontre de ce dernier  lui ont valu d'être "gratifié" d'une commisération dédaigneuse de la part de ses confrères installés dans l'académisme de l'historiographie nationale, d'être frappé d'ostracisme par les "bien pensants" de l'histoire officielle, et de soulever l'indignation (souvent doublée de furieuse colère) des "Bonapartistes" insulaires, toujours inconditionnels en leur béate glorification de l'Empereur. 
  
Lire Caratini et écouter les diatribes de Guillemin constituent donc une sorte d'antidote à la "napoléomania" qui a inondé et inonde toujours la France, et à fortiori la Corse. 
Ceci étant, l'objet premier de notre propos n'est pas de mettre en évidence le fait que l'aventure napoléonienne peut se décrire à la manière de Syméon Metaphraste, mais de contribuer modestement à sortir de l'ombre un personnage volontiers oublié : Charles André Pozzo Di Borgo. 
  
__________ 
  
Napoléon et Carlu Andria Pozzo Di Borgo symbolisent respectivement, de manière spécifique, le lien entre la France, la Corse et la Russie. 
Il est inutile de rappeler la façon dont le petit Corse devenu Empereur des Français s’est inscrit dans l’histoire de ces relations: la  tragique campagne de Russie est dans toutes les mémoires. 
Par contre, Charles André Pozzo Di Borgo (1764 -1842) est curieusement mal connu en Corse, et moins encore connu en Russie, sauf dans des cercles d'initiés. 
En Corse, le "bonapartisme" ambiant l’a, jusqu'à nos jours, présenté comme un traître; en France, une telle vision n'est pas inexistante, tandis qu’en Russie, le serviteur des Tsars, quasi oublié, s’efface largement devant un Napoléon presque mythifié.  
Or, Charles André Pozzo Di Borgo a, pour ainsi dire, vécu trois carrières différentes mais relativement imbriquées : 
• une carrière corse, 
• une carrière européenne, pour ne pas dire internationale, sous le règne de deux Tsars. 
• une carrière française au service de la monarchie restaurée. 
  
  
LA CARRIERE CORSE 
  
  
Carlu Andria POZZO DI BORGO, né à ALATA en 1764, mort à Paris en 1842, était de quatre ans plus âgé que Napoleon Bonaparte, dont il a été  le voisin domiciliaire, si ce n'est l'ami, avant de devenir son ennemi acharné. 
Napoléon était de lointaine origine italienne. Pozzo Di Borgo était, lui, de souche corse plus avérée. 
Leur extraction nobiliaire relativement modeste et leur qualité de Corses leur valurent d'ailleurs d'être traités avec une certaine condescendance, voire avec un certain mépris par la "grande" noblesse française.
 
Les deux hommes ont, dans leur jeunesse, été séduits par le charisme et les idées de Pascal PAOLI, éphémère dirigeant d'une nation corse indépendante, libérée du joug génois en 1755 mais tombée sous la domination française en 1769. 
Tandis que le "paolisme" de Bonaparte a cessé dès 1792/93, celui de Pozzo a perduré au moins jusqu'en 1796. 
La vie politique de Charles André Pozzo di Borgo a été largement induite par la haine qu'il vouait à Bonaparte devenu Napoléon. 
Leur rupture, officialisée en 1792, s'explique notamment : 
• par la différence de leur formation (le premier ayant fait ses études successivement au couvent de Vico, au collège d'Ajaccio puis à l'université de Pise, et le second ayant été dès l'âge de neuf ans élève d'une école militaire française). 
• par des raisons provenant de leur ambition personnelle, "qui les portait simultanément à s'affirmer dans le petit cadre (si étroit) de la Corse" (Yvon Toussaint - "L'autre Corse")  
On peut dire à ce propos que Bonaparte avait opté plus rapidement pour une carrière française et que Pozzo est resté plus longtemps fidèle aux idéaux paolistes. 
• par leurs choix respectifs concernant la révolution française et le sort de la monarchie, Bonaparte ayant choisi le camp des jacobins et Pozzo celui des monarchistes modérés (il fut notamment l'ami de Mirabeau). 
- Carlo Andrea Pozzo di Borgo est à l'âge de 25 ans, secrétaire en charge de la rédaction des cahiers de doléance au titre de la noblesse insulaire (États généraux de 1789). 
- Il est député extraordinaire à la constituante française avec l'aval de Pascal Paoli (Consulta d'Orezza- 1790). 
- De nouveau député (à l'assemblée législative française) avec la bénédiction de Paoli (1791) mais dès lors en opposition idéologique avec Bonaparte, qui choisit pour sa part le camp des jacobins. 
- Grâce à Paoli, il devient en 1792 "Procureur général syndic" de la Corse (équivalent de nos jours de Président de conseil général et de Préfet). 
- Toujours avec Paoli, il est un acteur très engagé dans la rupture de "tous les liens avec la France". Lors de la consulta du 10 juin 1794 il compte parmi les instigateurs d'une libre association avec l'Angleterre et il est corédacteur de l'acte constitutionnel voté le 19 du même mois, instituant un royaume anglo-corse. 
Durant l'éphémère royaume anglo - corse (1794-1796),  Pozzo se voit confier la présidence du Conseil d’État, devenant ainsi le premier personnage politique de l’île. 
Carlo Andrea Pozzo di Borgo a connu avec Pascal Paoli des relations complexes, allant de l'attitude féale du début à des comportements moins empreints de fidélité lors de l'épisode anglo-corse. On le soupçonne d'avoir quelque peu trahi son mentor vieillissant, ce dont il s'est toujours défendu. On peut effectivement penser que Le Vice-roi Elliot favorisait Pozzo au détriment de Paoli, qui lui inspirait moins confiance du fait de son passé "indépendantiste". 
Quoi qu'il en soit, lors de l'évacuation de l'île par les Anglais (25 octobre 1796), tous deux, à la faveur du retour de la France, étaient proscrits et pourchassés. Tandis que Paoli rejoignait l'Angleterre, Pozzo fuyait à travers l'Europe à la recherche d'un asile sûr. 
  
LA CARRIERE RUSSE ET EUROPEENNE 
  
La France ayant rétabli sa présence en Corse, Pozzo di Borgo, exclu de toute amnistie, était contraint d'émigrer. Après avoir séjourné à Vienne et Rome, poursuivi par la vindicte napoléonienne, il aboutit à Saint Petersbourg en 1804, où, remarqué par le Tsar Alexandre 1er, il se voit confier une série de missions diplomatiques délicates. 
Après un court intermède anglais (1812-1814) il est de nouveau au service d'Alexandre 1er, servant même dans son armée (colonel peu après Austerlitz, il a grade de général  lorsqu'il assiste à la bataille de Waterloo) tout en poursuivant des activités de diplomate chargé de missions secrètes ou officielles. Il participe au Congrès de Vienne (octobre 1814 - juin 1815) qui redessine la carte de l'Europe postnapoléonienne et où il s'active à durcir les clauses défavorables à Napoléon. 
Il est nommé ambassadeur de Russie en France en 1814 et le restera jusqu'en 1834. 
Il est fait "comte héréditaire de toutes les Russies" par oukase du Tsar Nicolas 1er (1827) 
  
LA CARRIERE FRANCAISE 
  
A la faveur de la défaite napoléonienne et de l'entrée des Alliés à Paris (1814), il devient membre du gouvernement provisoire. Il participe au retour de Louis XVIII exilé à Londres et le soutient activement lors de la première restauration. Durant les "cent jours" il suit Louis XVIII en Belgique et reprend sa place auprès de ce dernier lors de la seconde restauration en 1815 (chute définitive et exil de l'Empereur). Il est fait comte en 1816 et Pair de France en 1818. Sous le règne de Charles X  (1824-1830) il perd un peu de son influence, qu'il retrouve avec Louis Philippe. Pozzo est nommé en 1835 ambassadeur de France en Angleterre. Mais il abandonne ce poste en 1839 pour des raisons de santé et rentre définitivement en France où il meurt le 15 février 1842, à l'âge de 78 ans. 

____________________
 

***   Cf. Radio Télévision Suisse archives      https://www.rts.ch/archives/dossiers/henri-guillemin/3477989-napoleon.html 


OUVRAGES CONSACRÉS A CHARLES ANDRÉ POZZO DI BORGO


 
POZZO DI BORGO | L'ENNEMI JURE DE NAPOLEON -  Michel Vergé-Franceschi et Anna Moretti
Préface de : Jean TULARD
Collection : Biographie Payot  
Grand format  | 416 pages.  | Paru en : Octobre 2016  |
Editions : Payot
Sur la base d’archives inédites en Corse, à Londres et à Saint-Pétersbourg, Michel Vergé-Franceschi est parti sur la trace de ce personnage infiniment romanesque, dont Karl Marx dit qu’il fut « le plus grand diplomate russe de tous les temps ».
____________________
 
Mais, dans l'ordre de parution :
 
Pierre ORDIONI,  "Pozzo Di Borgo. Diplomate de l'Europe française", paru en 1935, qui, ironie du sort, renvoie à la fois Napoléon et Pozzo di Borgo à leurs sentiments anti-français de jeunesse.
Citons l'auteur : "Les deux grands champions de la Révolution [Bonaparte] et de la contre-Révolution [Pozzo di Borgo] échappèrent à la nationalité française (…)        Bonaparte et Pozzo di Borgo ne s'expliquent que comme étrangers."
____________________
 
Yvon TOUSSAINT, journaliste et écrivain belge, a écrit une biographie romancée du comte Charles André Pozzo di Borgo. Cet ouvrage, intitulé "L'autre Corse" (éditions Fayard - 2004) par référence à son rival Napoléon, a le mérite de faire revivre "le destin stupéfiant et injustement méconnu" du comte Charles André Pozzo Di Borgo. La présentation de l'ouvrage d'Yvon TOUSSAINT faite par l'éditeur est la suivante :
" Une haine de Corse ", dit Talleyrand pour définir la " passion unique " qui anime le comte Charles-André Pozzo di Borgo à l'égard de Napoléon.
 
____________________
 
"Napoléon et Pozzo di Borgo, 1764-1821", préfacé par le Prince Charles Napoléon, et traduit de l’anglais par Reynier, comte Pozzo di Borgo -  de J.MP. McErlean, professeur d’histoire et chercheur à l’Université de Toronto (Canada).
https://ahrf.revues.org/10790
de Malcolm Crook - ‎2009  - p. 240-242

Longtemps professeur d’histoire à l’Université de Toronto, John McErlean a publié ce volume en anglais il y a une dizaine d’années, chez un petit éditeur du pays de Galles dont les livres se vendent très cher (Napoleon and Pozzo di Borgo in Corsica and After, 1764-1821. Not Quite a Vendetta, Lampeter, Edwin Mellen Press, 1996). C’est sans doute grâce à l’aide des afficionados contemporains de Bonaparte que cet ouvrage paraît désormais en français, quelque peu abrégé et dans un format plus accessible. N’est-il pas doté d’un préface du prince Charles Napoléon et traduit par les soins du comte Pozzo di Borgo, qui prouve que des liens entre ces deux familles corses existent encore et semblent plus amicaux que sous la Révolution et l’Empire, quand Napoléon et Pozzo sont devenus des adversaires redoutables ? Comme le sous-titre de la version anglaise l’indique bien, le célèbre ressentiment qui a divisé ces deux jeunes hommes, amis devenus ennemis, n’était pas vraiment de l’ordre de la vendetta, et offre un sujet irrésistible qui a déjà attiré d’autres écrivains.
 ____________________
 
"Une haine de Corse : histoire véridique de Napoléon Bonaparte et de Charles-André Pozzo di Borgo".
Marie Ferranti - Gallimard - 2012   
 
http://www.decitre.fr/livres/Une-haine-de-Corse.aspx/9782070136056  :
 
La " haine " du titre désigne celle que voua toute sa vie durant Charles-André Pozzo di Borgo à Napoléon Bonaparte.
Marie Ferranti retrace l'histoire de cette relation entre deux êtres brillants, ambitieux et fougueux, qui se connurent dès l'enfance. Alors que Bonaparte embrasse la carrière militaire, Pozzo di Borgo devient avocat, il participe à la révolution et sera député des Corses, mais il assistera à l'ascension de Bonaparte avec méfiance, avant de s'opposer à lui au point de se mettre au service du Tsar de Russie, dont il sera un puissant conseiller - rôle dont Napoléon reconnaîtra l'importance décisive après sa chute.
A partir de ce parallélisme de destins, Marie Ferranti a composé un livre qui est plus une évocation de Pozzo qu'un récit historique, puisqu'elle se sert autant de la littérature (Chateaubriand, Stendhal, Hugo, Tolstoï, Balzac) que des Mémoires du temps (Las Casas, Talleyrand, Marbot) ou des historiens actuels. Afin de mieux cerner Pozzo di Borgo, Marie Ferranti choisit non pas la linéarité historique mais des va-et-vient, des boucles entre le passé et le présent, et elle n'hésite pas à s'impliquer dans l'affaire, en tant que Corse, notamment par le biais d'une conversation avec sa mère.
Consacré à deux très fortes personnalités, l'une trop connue donc mal connue, l'autre méconnue, ce livre d'une grande vivacité se lit avec un intérêt et un plaisir constants.
 
_______________

LA GUERRE DU RIF N'A PAS EU LIEU

$
0
0
LA GUERRE DU RIF N'A PAS EU LIEU
 
LA GUERRE DU RIF N’A PAS EU LIEU
 
 
Dans la déferlante médiatique dont nous avons été gratifiés à l’occasion des tragiques événements de Barcelone et de Cambrils, il est curieux qu’une information ait à peine été évoquée, ou qu'elle ait été ignorée, voire occultée par la nuée d’experts, de spécialistes, de personnes autorisées, « d’informés » et d’exégètes qui ont commenté les attentats. Il s’agit de l’origine de leurs auteurs, qualifiés sans plus de précisions d’Islamistes ou de Djihadistes espagnols ou marocains.
Or il apparaît que nombre d’entre eux sont (ou étaient), de par leur famille, originaires du Rif, haut lieu de la berbérité, comme les monts de l'Atlas, et région qui connut voici pratiquement un siècle, (1921-1926) lors de la révolte conduite par Abd el Krim, deux guerres sanglantes, l’une menée initialement par l’Espagne, l'autre par une France venue au secours d’un Sultan "sous protection" dont le trône était menacé.
L’insurrection dirigée par Abdelkrim s’est traduite dans un premier temps par de lourdes défaites espagnoles, par l’instauration d’une "République" rifaine sous l’égide de ce même Abdelkrim, puis par l’écrasement des Rifains grâce aux efforts conjugués de l'Espagne et de la France,  à la fois puissances coloniales rivales et alliées circonstancielles.
Deux illustres maréchaux français, Lyautey et Pétain, chacun à sa manière, se sont d’ailleurs distingués au cours des opérations de rétablissement de l’ordre, le premier tentant une pacification négociée, le second n’hésitant pas à mener une guerre totale, caractérisée par une répression impitoyable et l’utilisation d’armes chimiques.
Si, pour les commentateurs actuels des événements de Catalogne, qui en matière de considérations historiques, se complaisent à rappeler les visées folles  de djihadistes rêvant de rétablir dans la péninsule ibérique les "charmes" d’Al Andalous, les guerres du Rif n’ont pas eu lieu, il y a de fortes chances pour que cela ne soit pas le cas s'agissant des petits- enfants et des arrières petits-enfants des Rifains de l'insurrection, chez  lesquels les séquelles mémorielles de l’Histoire s’ajoutent vraisemblablement aux préconisations coraniques radicales prêchées par le premier imam venu inspiré par le salafisme ou inféodé à l’E.I.
Rappelons le au passage : Rippol en Catalogne et Molenbeek en Belgique comportent des communautés marocaines originaires du RIF.

DE L'INDÉPENDANCE CATALANE

$
0
0
DE L'INDÉPENDANCE CATALANE
La réponse à l’organisation par les indépendantistes d’un referendum permettant l’expression libre du peuple catalan s’est caractérisée, de la part d’un pouvoir central espagnol largement adossé à une monarchie obsolète,  par un matraquage policier et des violences rappelant les riches heures des répressions franquistes.
Cette violence s’est exercée au nom du respect de « l’état de droit » mais elle s’appuie sur une Constitution largement "questionnable" du fait de ses origines et de son contenu.
À propos du refus du referendum, les juristes sont d’ailleurs partagés entre ceux qui estiment que le droit à l’auto-détermination des peuples est un principe du droit international et ceux pour lesquels le principe de l’intégrité territoriale des États-Nations doit prédominer.
Nous observerons au passage qu’à propos du Kosovo un arrêt du Tribunal de la Haye a légitimé en quelque sorte les déclarations unilatérales d’indépendance : "Nous déclarons qu’aucune règle interdisant les déclarations unilatérales d’indépendance n’existe en droit international. Nous déclarons que lorsqu’il y a une contradiction entre la légalité constitutionnelle d’un état, et la volonté démocratique, cette seconde prévaut, et nous déclarons que, dans une société démocratique, contrairement à une dictature, ce n’est pas la loi qui détermine la volonté des citoyens, mais c’est elle qui crée et modifie la légalité en vigueur ". 
Le gouvernement Rajoy et son parti, le Parti Populaire, héritier d’une Droite ultra conservatrice, centralisatrice et nationaliste, comptent sur le soutien de tout ce que l’Espagne compte de réactionnaires et de nostalgiques du régime franquiste, mais ils bénéficient aussi de l’attitude ambiguë du parti socialiste espagnol (PSOE) et des sociaux-démocrates catalans, qui prônent la conciliation tout en rejetant catégoriquement l’indépendance.
Ce gouvernement a constamment refusé toute négociation, tout dialogue pouvant aboutir à un compromis avec les autonomistes catalans. Pire, il a fait annuler par une cour constitutionnelle inféodée le statut d'autonomie renforcée de la Catalogne qui avait été voté en 2006. Devant une telle attitude, les nationalistes catalans sont donc passés progressivement d'une demande d'autonomie réelle à une volonté de totale indépendance.
 
En France, une campagne médiatique indécente orchestrée par la presse mainstream et les organes officiels s’est développée pour excuser sinon légitimer le refus de tout compromis en évoquant la "nullité" constitutionnelle du referendum et le "jusqu’auboutisme" coupable  des Catalans indépendantistes, volontiers présentés comme des "extrémistes radicalisés" pour avoir, en dépit du cadre constitutionnel espagnol, organisé une consultation démocratique.
Les mêmes milieux français, qui ont délibérément ignoré voici quelques années le résultat d’un referendum pourtant "constitutionnel" et sont passés outre au vœu majoritaire de la population,  s’érigent aujourd’hui en défenseurs sourcilleux d’une légalité invoquée de manière aussi contradictoire que circonstancielle.
Des "experts" aux ordres et des économistes volontiers présentés comme patentés se sont succédé dans les lucarnes pour tenter d’effrayer, comme pour le Brexit, une opinion publique heurtée par la violence de la réaction madrilène et prête, pour une part non négligeable, à considérer comme justifiée la revendication catalane.
Ils ressassent à l’envi que le patronat et les banques quitteront, en cas de sécession, une Catalogne indépendante, tout en prédisant un chaos économique et financier généralisé.
Toujours en France, une sorte d’union sacrée se forme pour rejeter ou condamner les velléités indépendantistes des nationalistes catalans. On ne distingue plus ici la Droite, la Gauche et le Centre, l’extrême droite et l’extrême gauche, les Européistes convaincus et les souverainistes affirmés. Tous invoquent l’unité nationale et le principe d’indivisibilité de la nation. Dans ce contexte, la perspective d’une sécession de la Corse est évoquée comme une sorte de prélude au délitement de la France.
 
Pour sa part, l’Europe de la finance, des technocrates et des multinationales, entité supranationale de surcroît largement soumise aux intérêts de l’imperium américain, est écartelée entre son désir secret de voir les États-Nations se désagréger en régions plus faciles à contrôler, et la crainte dans laquelle elle se trouve de voir se démembrer les États-Nations qui la composent.
 
Au niveau international enfin, il est frappant de voir que le principe de la géométrie variable s’est, en matière d’auto-détermination des peuples, des ethnies et des régions, appliqué avec une régularité singulière. Les sécessions sont condamnées ou soutenues selon qu’elles concernent telle ou telle nation, tel ou tel État, tel ou tel camp, telle ou telle sphère d’influence. En la matière, la liste est longue à dresser des justifications contradictoires et des légitimations spécieuses. Sans faire référence aux indépendances relevant de la libération d’un joug colonial, les exemples abondent,  dans les dernières décennies, en Europe même, de pays  ayant acquis leur indépendance au détriment de l’État-Nation tutélaire avec ou sans la bénédiction des instances internationales et, de manière concomitante,  avec ou sans l'autorisation de l'Etat central. 


1921 - De la Russie à la Corse - L'odyssée du navire "RION"

$
0
0
1921 -  De la Russie à la Corse - L'odyssée du navire
 
RUSSES ET UKRAINIENS EN TERRE CORSE 
L'ODYSSEE DU "RION"
 


La Corse compte un certain nombre d'habitants d'origine russe et ukrainienne. Ce sont les enfants et petits enfants d'émigrants qui, fuyant le régime bolchevique, se fixèrent en terre corse. 
En effet, le 15 mai 1921, un transport de troupes ayant à son bord 3.800 personnes a mouillé en rade d'Ajaccio. Il y est demeuré jusqu'à la fin juin 1921. La plupart des passagers étaient des soldats de l'armée du général WRANGEL. Mais il y avait également à bord des civils : familles d'officiers, commerçants, fonctionnaires, propriétaires terriens, et paysans ukrainiens ayant choisi le parti des blancs. 

Le navire venait de Turquie, où avait échoué la majeure partie de l'armée WRANGEL, vaincue par les Rouges et repoussée vers les rives de la mer noire en novembre 1920. 
Rappelons que la révolution ne s'est pas imposée immédiatement en Russie, et qu'elle ne se limite pas aux "journées d'octobre" qui ont vu Lénine, par un putsch audacieux, s'emparer du pouvoir à Petrograd (devenue Leningrad sous l'URSS). 
De 1917 à 1921, plusieurs armées dites "blanches" (par opposition à l'armée rouge), ont mené avec l'appui de corps expéditionnaires américain, anglais, français et tchèque une "contre-révolution" qui a pris les allures d'une véritable guerre civile. 
Ces armées, composées de tsaristes mais également de républicains fidèles au gouvernement provisoire, ou de Russes effrayés par les excès des révolutionnaires, ont notamment combattu en Sibérie (amiral Koltchak), en Ukraine (Général Denikine), sur le Don (Cosaques de Kaledine), et en Crimée (Général Wrangel). Le pouvoir des soviets ne s'est durablement installé qu'avec la disparition des dernières forces blanches en Mongolie et au Turkestan, en 1921. 
De 1917 à 1921 la guerre civile a causé d'innombrables pertes humaines, dues aux exactions respectives des troupes blanches et rouges, et aux méthodes des bolcheviques, adeptes de la dictature du prolétariat et de la "terreur de masse". 
L'armée Wrangel, dernière armée "organisée" des tsaristes, a réussi sous la protection des marines française et anglaise, à embarquer dans l'ordre à Sébastopol et à quitter la Russie. 
Près de 120 navires, essentiellement russes, mais également une dizaine de navires français et quelques bateaux italiens et grecs, ont amené en Turquie, environ 110.000 soldats, dont nombre de cosaques du Kouban, et 30.000 civils, Ukrainiens pour la plupart. 
La marine anglaise, pour sa part, s'est contentée de rapatrier ses ressortissants. Seul un capitaine anglais, désobéissant aux ordres, a accepté des réfugiés, ce qui, pour l'anecdote, lui a valu une promesse de cour martiale de la part de l'amiral commandant la flotte britannique, promesse néanmoins accompagnée de félicitations pour sa générosité. 

Le "RION", transport de troupes mixte, parti de Gallipoli, en Turquie, alors occupée par les troupes alliées après leur victoire sur l'Allemagne durant la guerre 14-18, a fait escale à Messine puis a terminé sa course à Ajaccio, victime d'une grave avarie de moteur. 
Sa destination finale devait être le Brésil, où comptaient s'installer les migrants. Seuls 600 d'entre eux seraient finalement parvenus à destination (Etat de Sao Paulo) en empruntant un autre navire. Les autres (près de 3.000) sont restés momentanément en terre corse. 

En 1924 on ne dénombrait plus dans l'île que deux à trois cents émigrés (chiffres variant selon les sources), les autres ayant choisi de gagner le continent français, où le marché de l'emploi se révélait moins étroit que celui de l'île, qui conserva quelques dizaines de migrants devenus "garçons de ferme" dans les villages de l'intérieur, quelques fonctionnaires contraints d'exercer des métiers n'ayant qu'un lointain rapport avec leur activité initiale, et certains techniciens (industriels, ingénieurs, commerçants) qui, à quelques exceptions près, ne retrouvèrent pas leur qualification d'origine. 

Nombre d'émigrés demeurés célibataires disparurent dans un certain anonymat au fil des ans. D'autres épousèrent des insulaires et fondèrent famille. 
Ils ont vraisemblablement incité d'autres émigrés russes et ukrainiens de leur connaissance dispersés en Europe à venir en Corse,  île dont ils vantaient certainement le charme et l'hospîtalité, car on note des arrivées individuelles jusqu'à la veille de la seconde guerre mondiale. 
C'est ainsi que Constantin Maiboroda, père de l'auteur de cet article, ayant fui l'Ukraine en 1920/21, est arrivé en Corse en 1929 après avoir terminé des études techniques (électricité) en Tchécoslovaquie. Il y a épousé, peu après, une insulaire originaire du village d'UCCIANI, Catherine Mariaccia. 
 

Nous retrouvons donc actuellement en Corse des Amolsky, Aparine, Baranovsky, Bikodoroff, Borodine, Gourinovitch, Ivanov, Kotchef, Maïboroda, Mironenko, Voropaief, Pimenof, Popov, Seleznef, Serdukof, Tarrassenko, Teletsine, Kugeloff, etc. 
Notre île ayant la faculté historique pourrait-on dire, de "phagocyter" ceux qui débarquent sur ses rivages, la génération suivante s'est pratiquement fondue dans le peuple corse et seuls les patronymes révèlent désormais l'origine de ces insulaires "insolites". 

Ajoutons, pour terminer, que le prince Youssoupov, connu pour avoir participé à l'élimination de Raspoutine, s'était installé en Corse, à CALVI, en 1924, où il avait fait l'acquisition d'une demeure, ⃰  et que notre île compte aujourd'hui parmi ses habitants permanents ou temporaires des descendants du général WRANGEL. 

 
_____________________________________________________________________________________________________________________________________


 



 
En Corse : des Russes "blancs" devenus " rouges"
 




 
En Corse : des Russes "blancs" devenus " rouges"



En Corse, durant la guerre 39-45, nombre de " Russes blancs" arrivés en 1921 sur le navire "Rion" devinrent ….. "rouges". 
Leur amour de la Russie (et de l'Ukraine) et leur indignation devant la barbarie allemande, les conduisirent en effet à adhérer au parti communiste local.  
Jean Louis GASTAUD, ajaccien particulièrement attaché à son quartier de naissance et d'existence, avait fait paraître, peu avant sa disparition,  un ouvrage intitulé :  " M'arricordu ( je me souviens) . Ballade dans Castelvecchio"
Nous reproduisons quelques photos tirées de son ouvrage, qui mettent en exergue la présence des "Russes" , dont certains épousèrent la cause communiste et lui restèrent fidèles. 

La légende de la photo est la suivante :
 

"Je me souviens, non sans émotion, des chants magnifiques qui montaient, le soir, des caves, ces chants si profonds qu'ils donnaient la chair de poule , et que les voisins écoutaient avec surprise et admiration (Kalinka, Stenka Razine, Otchi tchornia....). 
Je me souviens de Joseph, le Russe, l'allumeur de réverbères, avec sa canne allume-feu sur l'épaule, allant d'un lampadaire à l'autre, laissant derrière lui un chapelet lumineux. 
Je me souviens des familles russes de Castelvecchio : Amolsky, Aparine, Baranovsky, Borodine, Gourinovitch, Ivanof, Kotchef, [....] Mironenko, Voropaief, Pimenof, Popov, Seleznef,Serdukof, Tarrassenko, Joukoff, Borissof, Eletzky, etc.
 



 
 
 
En Corse : des Russes "blancs" devenus " rouges"
 
 
 
En Corse : des Russes "blancs" devenus " rouges"
 
 
 
En Corse : des Russes "blancs" devenus " rouges"
Précisons que Nicolas Ivanoff n'est pas devenu communiste, et qu'il n'était pas, au départ, paysan, mais officier et ingénieur.  

Précisons aussi que monsieur Gastaud, dans l'élan de la rédaction de son ouvrage, accompagne d'un extrait de la chanson "Potemkine" la photo d'une famille de Russes blancs, ce qui peut plonger le lecteur dans une certaine perplexité.



 
 
  
 
_______________________________________________________________________________________________________________________________    

 
CORSE-RUSSIE EN 1921 : UN CHOC CULTUREL





Relatons ici en quelques images et quelques lignes la rencontre entre les émigrés "Russes blancs" de 1921 et la population locale.


Trois photographies illustrent la « rencontre » entre les émigrés russes de la révolution de 1917 jetés  par le destin sur les rivages de Corse, et une frange de  la population locale de l’époque : 
  
- La première représente Vania Baranovsky, jeune officier d’artillerie, et ses soeurs, à la veille de la révolution. 
Vania Baranovsky, après avoir quitté  à la nage le RION, mis en quarantaine en mai 1921 dans la rade d’Ajaccio, épousera plus tard une Corse du village de Caporali, fondera une famille, et créera un garage qui deviendra la concession FIAT, une « institution » ajaccienne. 
  
- la seconde représente la famille Mariaccia, d’Ucciani. 
On peut y voir madame Veuve Mariaccia Marguerite, née Pantaloni, entourée de 5 de ses 7 enfants, dont  Catherine Mariaccia à l’âge de 8 ans. 
Catherine Mariaccia épousera  en 1931, à l’âge de 23 ans, Constantin Maiboroda. Ce dernier  n'était pas un passager du RION. Il est arrivé en Corse en 1929 sans doute suite à des contacts établis avec des compatriotes ukrainiens qui lui avaient vanté l’hospitalité locale. 
Il créera une entreprise d’électricité dont la « publicité » reproduite ci-après, datant des années 30, témoigne de la « modernité » de son auteur. 
- La troisième photo représente MARIACCIA Jean Dominique, époux de Mariaccia Marguerite, alors qu'il était bûcheron "expatrié" en Amérique et qui aurait été le 
 beau-père  de Constantin  Maiboroda s'il n'était décédé quelques années avant 1931. 


 
FAMILLE RUSSE "BLANCHE" : BARANOVSKY
FAMILLE RUSSE "BLANCHE" : BARANOVSKY
 
 
FAMILLE CORSE : MARIACCIA
FAMILLE CORSE : MARIACCIA


Famille MARIACCIA 
Sur cette photo figure une mère de famille, veuve MARIACCIA, avec 5 de ses 7 enfants, dont une petite fille, âgée de 8 ans à l'époque, Catherine MARIACCIA. 
Cette dernière épousera en 1931, à l'âge de  23 ans, un émigré "russe blanc", Constantin  MAIBORODA, né de Pierre Maiboroda et Hélène Melnikov (autre patronyme très répandu à l'Est). 
Une remarque s'impose à propos de l'ascendance de Constantin Maiboroda : elle est à la fois russe et ukrainienne, ce qui témoigne de l'imbrication des deux nations au début du XX° siècle.
 
 
Arrivée de « Russes blancs » en Corse : un choc culturel.
Jean Dominique Mariaccia, père de catherine Mariaccia,  bûcheron en Amérique à la veille de la guerre 14-18.
 
 
Arrivée de « Russes blancs » en Corse : un choc culturel.
Installation d'électricité dans ... villas et chateaux en Corse  ( !!! )  
Constantin Maïboroda n'hésitait apparemment pas à "forcer le trait" en  matière de publicité.
 


 
 
Arrivée de « Russes blancs » en Corse : un choc culturel.




Constantin Maiboroda et son épouse Catherine Mariaccia
 


 
Arrivée de « Russes blancs » en Corse : un choc culturel.
L'origine des MARIACCIA 

Certes, la famille Mariaccia est originaire d'Ucciani. Mais à y regarder de plus près, il y a de fortes chances qu'elle provienne d'un hameau qui se situe plus en amont  sur les hauteurs qui dominent l'actuel village. 
Ce hameau, aujourd'hui disparu s'appelait "A Mariaccia" .
Il vient d'être en quelque sorte tiré de l'oubli et de la luxuriance du maquis corse par une équipe de volontaires attachés à faire revivre le passé du village et son histoire séculaire. 


L'origine des MAIBORODA 


Maiboroda est un patronyme ukrainien. 
- La France compte 3 familles (issues de l'immigration)  portant ce nom. 
- Les Etats Unis et le Canada en comptent quelques dizaines. 
- L'Ukraine et la Russie en comptent des centaines.  Le nom de Maiboroda est très connu dans ces pays pour avoir été porté, dans l'histoire, par des célébrités du monde des arts et de la science (musique et mathématiques notamment). 

A l'heure où , en Europe "occidentale" , certains contestent les liens traditionnels entre l'Ukraine et la Russie et l'interpénétration des deux peuples, il plaît à l'auteur de ces lignes de rappeler que son père était Ukrainien issu lui-même d'un père ukrainien et d'une mère russe .
 



 
______________________________________________________________________________________________________________________________

 

Nicolas Wickelson, l'officier du tsar ​
devenu photogrape ambulant à Ajaccio


 
 
NICOLAS WICKELSON 
L’OFFICIER DU TSAR DEVENU PHOTOGRAPHE AMBULANT A AJACCIO 


Nicolas WICKELSON est arrivé à Ajaccio en 1927, vraisemblablement à la suite d'informations favorables sur l'accueil corse émanant de compatriotes réfugiés en France continentale. 
C'est précisément son odyssée que nous vous proposons de connaître à travers le récit du périple qui l'a conduit de la lointaine ESTONIE aux rivages insulaires. 

Nicolas WICKELSON est né à REVAL (actuelle TALLIN, capitale de l’ESTONIE) le 23 juillet 1892. 
L’ESTONIE était alors possession russe depuis 1721. Il n’est donc pas étonnant de voir la famille WICKELSON mêlée aux épisodes tragiques de la révolution de 1917. 
Cette famille , composée de Pierre WICKELSON, le père, d’Alexandra CHMELEF, la mère, comprenait sept enfants, quatre garçons : PAVEL, DIMITRI, MICHEL, NICOLAS, et trois filles : OLGA, TATIANA et ELISABETH. 
Le patronyme WICKELSON n’est pas précisément russe, convenons en. Nous pensons qu’à l’origine il s’orthographiait WICKELSEN ou WICKELSOHN, selon que l’on prête des racines finnoises ou germaniques au père de famille. 
L’ESTONIE, en effet, vieille terre finnoise a été également longtemps occupée par des conquérants germaniques. C’est ce qui explique d’ailleurs son actuelle composition pluriethnique. 
Il s’agirait donc, concernant la branche paternelle, de Baltes "russifiés", au moins culturellement et politiquement. 
A l’heure où éclata la révolution russe, en 1917, la famille ne se trouvait plus en ESTONIE, mais en RUSSIE même. Elle avait quitté la vaste demeure ancestrale des environs de REVAL. Début 1916 en effet, Pierre WICKELSON avait choisi de s’installer non loin de PETROGRAD, sans doute pour assurer un avenir prometteur aux quatre fils, qui servaient déjà dans l’administration ou dans l'armée du tsar, sans doute aussi pour permettre aux jeunes filles de s’épanouir dans la bonne société de la capitale impériale tout en vaquant aux occupations ménagères et en aidant aux travaux des champs composant le domaine. 
A partir des journées dites de février 1917, qui virent l’émeute triompher à PETROGRAD, la famille WICKELSON vécut un véritable cauchemar, dont le paroxysme fut atteint lorsque les bolcheviques prirent le pouvoir (journées d’octobre) et exercèrent une terreur systématisée à l’encontre des "bourgeois" et autres "ennemis de la révolution". 
Depuis les injures et les actes de maltraitance pour crime d’appartenance de classe jusqu’aux lynchages dans la rue, en passant par le saccage des domiciles, et l’obligation d’accomplir des besognes dégradantes, la violence se déchaînait quotidiennement contre ceux qui étaient censés appartenir à la classe dirigeante. 
La famille WICKELSON se terrait donc dans son domaine, évitant de s’attarder dans PETROGRAD, livrée à l’anarchie et à la fureur des soviets. 
Nicolas, alors âgé de 25 ans, servait comme jeune officier dans une armée en pleine ébullition, une armée où les révoltes, accompagnées de meurtres d’officiers étaient monnaie courante. Il était bien placé pour juger des dérives de la révolution. 
En sa qualité d'officier, précisément, il avait été affecté à l'Etat Major du 6ème régiment de réserve des cosaques du Don, à Ouroupinskaia Staritsa, territoire du Don, où il servit du 7 février 1916 au 12 janvier 1918, date de l'occupation momentanée du Don par les armées rouges. Il quitta ce territoire le 5 février 1918 et participa sans doute à la retraite de l'armée blanche du général KORNILOV vers le Kouban. 
Sachant que sa famille était considérée comme "contre-révolutionnaire" du fait de sa fidélité au tsar, son principal souci était de la mettre à l’abri en lui faisant quitter la Russie. 
Avec l’accord de son père, il vendit les quelques biens mobiliers et les bijoux qui devaient permettre la fuite salvatrice. Mais , dans le désordre ambiant, la famille ne put quitter à temps un domaine désormais "inspecté" régulièrement par les milices populaires, les gardes rouges, et autres zélés défenseurs du nouveau pouvoir. 
Un soir de juillet 1918, peu après le massacre de la famille impériale à IEKATERINBOURG (16 juillet), le jeune NICOLAS, entrant chez lui, découvrit lui-même toute l’horreur tragique de la violence : sa famille avait été littéralement décimée : le père, la mère, le grand père, la grand mère, les trois sœurs, gisaient dans des mares de sang, tandis que la demeure avait été saccagée et pillée. Les trois frères, absents, étaient momentanément épargnés. 
Nicolas se fit un devoir d’enterrer dignement ses parents, puis se décida à quitter les lieux, n’emportant avec lui qu’un seul souvenir : une photo des jours heureux, représentant l’ensemble de la famille, photo qu’il conserva toute son existence comme une pieuse relique. 
Décidé à retrouver ses frères, il pensa à l’un des ses amis d’enfance et de collège, passé du côté des rouges, et qui détenait quelque pouvoir dans les instances révolutionnaires. 
Il put obtenir une entrevue avec cet ami, dont il gardait le souvenir d’un garçon charmant, affable, souriant et serviable. Hélas, ce dernier avait déjà bien changé : il vit arriver, en voiture décapotable conduite par un chauffeur à casquette à visière et chemise rouge, un personnage aux traits durcis, coiffé d’un étrange bonnet à pointe et portant des lunettes de motard. Etant descendu de voiture, ce dernier reconnut tout de même son ex-ami NICOLAS et consentit à lui adresser quelques mots. Mais ce fut pour lui annoncer que ses trois frères étaient détenus à la forteresse Pierre et Paul, et lui déconseiller vivement de s’y rendre, car selon ses propres dires, on y entrait vivant mais on en ressortait mort. 
Nicolas comprit que son ami YOURI V….. venait malgré tout de lui laisser la vie sauve. 
Il n’eut d’autre idée, dès lors, que de combattre ce régime cruel qui lui avait ravi toute sa famille. 
- Fin juillet 1918 Nicolas WICKELSON servit à bord du torpilleur "BRAVY", de l'escadre impériale d'extrême Orient, basée à VLADIVOSTOCK. 
- Puis il fut transféré à bord du navire de transport OULYSSE, toujours dans la marine impériale, où il exerça du 1er février au 2 juin 1919 les fonctions d'officier premier mécanicien. Il " exécutait son travail consciencieusement et avec une grande connaissance de son métier ", dit le certificat délivré en fin de service. 
- Libéré et rendu à la vie civile en Juillet 1920, il demeura vraisemblablement à VLADIVOSTOCK, où avaient débarqué depuis août 1918 des troupes américaines, japonaises, anglaises et françaises venues au secours du régime déchu. 
La région de VLADIVOSTOK, précisément grâce aux troupes de la coalition des puissances anti-bolcheviques, fut la dernière à être contrôlée par le pouvoir des soviets. 
C'est ce qui explique qu'une photographie nous montre Nicolas WICKELSON revêtu d'une tenue de l'armée américaine, dans laquelle il a pu s'engager quelque temps, ou dont il a revêtu l'uniforme pour l'occasion. 
C’est ce qui explique surtout que dans les archives personnelles de Nicolas WICKHELSON figure une attestation de la "Régence Provinciale" certifiant que l’intéressé a exercé l’emploi d’instituteur à l’école primaire du village de DOMACHLINO, commune d’OLGA, dans la "Province maritime" du 1er août 1920 au 6 novembre 1921. 
- Lorsque WLADIVOSTOCK fut elle même rendue aux rouges par les coalisés, il ne restait plus à NICOLAS qu’à fuir vers des cieux plus cléments pour lui. 
La frontière chinoise n’était pas loin. Il la traversa et s’efforça de gagner le sud. 
- Nous retrouvons sa trace en août 1924 grâce à un passeport établi en anglais par les autorités chinoises. Ce passeport fait état d’une autorisation de résidence à SHANGAI valable six mois pour monsieur WICKELSON, sujet ESTONIEN en provenance d’AUSTRALIE. 
- En novembre 1926, un second passeport établi en anglais et en russe, fait état cette fois d’une installation à SHANGAI en provenance d’ARGENTINE via le JAPON et HONG KONG. 
Nous supposons donc que NICOLAS WICKELSON a couru le monde à la recherche d’une installation matérielle sûre et d’un havre de paix après les évènements tragiques de sa jeunesse. 
- Enfin, en 1927, un certificat établi par l’Office des Réfugiés Russes à MARSEILLE, atteste que Nicolas WICKELSON, muni d’un visa d’entrée en France délivré par le Consulat de France à SHANGAI, venant de cette même ville par le vapeur Général Metzinger, demeure en CORSE , à AULLENE, chez monsieur BENEDETTI Antoine. 
Ainsi que nous le précisions précédemment, Nicolas WICKELSON a dû entendre parler de la Corse en termes très favorables par des compatriotes du RION, rescapés de l’armée WRANGEL, avec lesquels il était entré en contact. 
C’est donc en Corse que jette l’ancre, dans un dénuement total, Nicolas WICKELSON, alors âgé de 35 ans. Il a embarqué à Marseille sur le Liamone, de la Compagnie Fraissinet. Le prix du billet "sur le pont" est alors de 31 F 25, somme qui représente pour notre fugitif une vraie fortune. 
Installé en Corse, il y exerce d'abord divers "petits boulots" soit chez des particuliers soit dans des entreprises locales. 
- Il travaille initialement comme jardinier à AULLENE, chez monsieur BENEDETTI (25 mars-22 juin 1927). 
- Du 23 juin 1927 au 03 septembre de la même année, il travaille à la station électrique de Baracci, près de PROPRIANO, où ses connaissances en mécanique sont sans doute appréciées. 
- Du 04 septembre au 20 novembre il est employé par l’entreprise FRICHE, à SARTENE, où il exerce en qualité de plombier. 
- Nous le retrouvons comme ouvrier agricole chez monsieur GIUDICELLI à OLMETO (24 novembre 1927-15 mars 1928). 
- Le 19 mars il est embauché par la Compagnie Méridionale, où il ne restera que trois mois. 
- De juin à septembre 1928 il travaille à AJACCIO, à l’hôtel de France. Il semble avoir connu dans cet emploi des conditions de travail assez dures pour un salaire étriqué. 
- L’un de ses compatriotes émigrés le fait alors venir auprès de lui à l’Hôtel Continental, où il bénéficie de la qualification "d’argentier". 
Il y est relativement bien rémunéré, y est nourri et logé. Ce qui explique qu’il y reste jusqu’en 1937, soit près de dix années. 

Il est vrai aussi, qu’entre temps Nicolas Wickelson s’est marié et a charge de famille. Il a connu sa future épouse le 14 juillet 1928. 
Ajaccio est en fête. Il y a grand bal populaire sur la place du Diamant. C’est là qu’il rencontre celle qui devait devenir la compagne de sa vie, Sophie Catherine Adèle MUSSI. 
Entre le jeune émigré russe issu de famille bourgeoise et la petite paysanne corse d’un village des environs d’Ajaccio, CALCATOGGIO, c’est le coup de foudre réciproque. En dépit des convenances de l’époque, Nicolas et Sophie louent un petit appartement au n° 42 rue Fesch à Ajaccio, appartement qu'ils occuperont toute leur existence. 
En mai 1929 naît le premier enfant du couple, Didier. 
En 1935 le mariage est célébré à CALACATOGGIO. En 1937 naît le second enfant, Pierre. 
Cette année là (7 juillet) Nicolas quitte le Grand Hôtel Continental de son plein gré, nanti d’un certificat très élogieux établi par le directeur de l’Etablissement, monsieur ZOPPI. 
Il a en effet décidé de travailler pour son propre compte comme photographe ambulant. 
Comment lui est venue cette idée ? 
Durant sa longue fuite, dans son périple à travers le monde, et devant la nécessité d’avoir à fournir constamment pour circuler, des photographies d’identité, il avait eu souvent recours à des photographes ambulants. Le dernier dont il avait sollicité les services était précisément un émigré russe installé à Marseille, sur la Canebière. 
Celui-ci lui avait amicalement donné des explications détaillées sur le métier et sur la drôle de machine, fabriquée de ses propres mains, qui lui servait d’appareil. 
De ce jour, Nicolas se dit qu’il pourrait lui aussi s’installer à son compte et faire fi des dures contingences de la condition salariale. 
En 1937, à l’issue de ses bons et loyaux services à l’Hôtel Continental, il avait enfin les moyens de devenir travailleur indépendant en faisant l’acquisition d’un appareil, qu'il acheta chez Joseph CARDINALI, photographe installé cours Grandval, à AJACCIO. 
Il s'agissait d'une "chambre photographique portable", dite "chambre de foire", avec ses trépieds, les objectifs, le papier et les produits pour la préparation des bains, ainsi que les divers éléments nécessaires à la réalisation des photos "en plein air". 
Ultérieurement, il prit soin de l’étudier à fond …. et en fabriqua même deux "copies" agrémentées de quelques perfectionnements jugés opportun. 
Nicolas obtint son inscription au registre du commerce en Août 1937. 
Nicolas et Sophie son épouse choisirent comme point fixe le large trottoir bordant le cinéma Impérial (actuel Monoprix), non loin du parvis de l’Eglise Saint Roch. A partir de cette date, Nicolas et Sophie partirent travailler ensemble, chaque matin. Nicolas portait la lourde chambre, munie de son trépied. Sophie transportait des seaux contenant les bouteilles de révélateur et de fixateur, l’eau pure pour le rinçage, et bien sûr la chaise pour la pose des clients. Dans l’attente des clients, Sophie s’y reposait tandis que Nicolas faisait les cent pas ou bien s’appuyait sur l’appareil. 
"Faites vous photographier par Nicolas, officier du Tsar" était son invite favorite lorsque des gens passaient sur le trottoir. 
Cela fonctionnait. Et Nicolas avait une bonne clientèle. D’autant qu’il ajoutait à ce stationnement fixe des déplacements pour des mariages et des communions. Parfois on lui demandait de venir photographier des défunts sur leur lit de mort. Sophie, alors, ne l’accompagnait pas, car elle avait une certaine réticence à participer à ce genre de photographie. 
En novembre 1942 les autorités d’occupation italiennes et la Préfecture de la Corse interdirent à Nicolas d’exercer sa profession de photographe ambulant sous peine d’arrestation et d’emprisonnement pour espionnage. 
Durant onze mois Nicolas ne travailla donc plus sur le Cours Napoléon, mais "à domicile", avec un Exacta 4 ½ x 6, en prenant garde de n’être " repéré ", car Ajaccio était quadrillée par les soldats italiens et la ville comptait quelques délateurs mal intentionnés. 
Ce n’est que le 13 septembre 1943, à la libération de la Corse, que Nicolas et Sophie purent reprendre leur activité normale de photographes ambulants. 
Le travail n’allait pas manquer. 
Les Américains surtout adoraient se faire photographier prenant la pose avec de belles Ajacciennes. De plus, Nicolas parlait leur langue, et ils prenaient grand plaisir à écouter ses récits d’Extrême Orient. 
L'après-guerre ne changea pas les habitudes de Nicolas. Nous le retrouvons toujours "installé" près de l'église saint Roch. Il est désormais bien connu des ajacciens, et fait partie de leur univers. 
Et c’est pratiquement à ce poste que la mort le surprend le 1er juin 1971. Il était âgé de 79 ans. Il était devenu pour les Ajacciens un personnage connu, aimé, apprécié tant pour ses qualités humaines que pour son professionnalisme. Et finalement, il avait passé dans sa terre d’asile la majeure partie de son existence. 
Sa compagne dévouée, collaboratrice fidèle autant que discrète, celle qui l'avait accompagné durant de longues années, fut profondément attristée par la disparition de son époux. 
Elle se cloîtra pratiquement chez elle jusqu'à ce jour de 1982 où elle rendit l'âme, entourée de l'affection des siens, après un court séjour à l'hôpital Eugénie, à l'âge de 86 ans. 
Et c'est ainsi que disparurent du microcosme ajaccien deux figures familières de l'avant et l'après-guerre, deux photographes ambulants qui ont fixé au quotidien l'image des joies et parfois des malheurs de nos concitoyens, et dont les innombrables clichés jaunissent dans les tiroirs des familles d'Ajaccio ou des villages environnants. 

J.C. FIESCHI et Jean Maiboroda. 1999 . A partir d'un texte ayant pour auteur Paul SILVANI. 





______________________________________________________________________________________________________________________________
 



Extraits du journal "La jeune Corse".(1921)
 
 
 
Nous publions ci-après les articles consacrés par le journal "LA JEUNE CORSE" aux péripéties qui ont accompagné l'arrivée du RION en rade d'Ajaccio. 
Ce document relate "au jour le jour" l'accueil réservé aux "réfugiés russes" qui ont débarqué sur le sol corse. 

Ce document présente un caractère historique indéniable, car il reflète assez exactement l'état d'esprit de l'époque. 

Nous aimerions organiser un jour une réunion conviviale rassemblant les descendants des personnes qui se sont montrées dignes de la tradition d'hospitalité insulaire et qui ont généreusement contribué à humaniser l'accueil des réfugiés. 
Mais, pour l'heure, laissons s'exprimer les éditorialistes de "La jeune Corse". 

LA JEUNE CORSE. 
Directeur Administrateur : X.COLONNA D'ISTRIA 
2, cours Grandval Ajaccio 
Directeur Politique : C.CAITUCOLI, député 


 
 
 
Lundi 16 et Mardi 17 Mai 1921. 

LE RIOM EN RADE D'AJACCIO 

Il a à bord 3800 soldats russes. 
Dans la nuit de samedi à dimanche, le grand vapeur français "Riom" commandé par un capitaine russe, a mouillé en rade d'Ajaccio. Il avait à son bord 37 militaires français venant de Cilicie, et 3.800 soldats de l'armée Wrangel. 
Le Riom était parti de Constantinople le 26 avril et avait fait escale à Gallipoli, à Lemnos et à Messine. 
La question se pose, et elle n'est pas encore résolue à l'heure où nous écrivons, de savoir si les soldats russes doivent être débarqués et hospitalisés à Ajaccio. Les autorités locales, croyons nous, s'y opposent. Non pas à cause de l'état sanitaire des passagers, qui est bon : la visite minutieuse faite à bord par le docteur Del Pellegrino, qui a constaté en outre des patentes nettes, et qu'une dernière désinfection générale avait été faite à Messine, en a fait la preuve, sans compter que le navire étant en voyage depuis 19 jours la période d'incubation de toute maladie est largement dépassée. Mais bien à cause du déséquilibre que l'introduction soudaine de cette masse de 3.800 hommes pourrait apporter aux conditions d'existence d'une ville qui ne dépasse pas 20.000 âmes. 
Nous insistons de la façon la plus formelle pour que la masse en question, vraiment trop considérable, ne soit pas hospitalisée à Ajaccio. Tout au plus pourrait-on décider de la loger et de la laisser, en tout ou partie, à Chiavari, à la condition qu'on la destine, si c'est possible, à l'aménagement de l'immense domaine de Chiavari, ou à la formation d'équipes de travailleurs pour nos agriculteurs ou pour les travaux publics. 


Mercredi 18 Mai 1921 

LES REFUGIES RUSSES 

Le "Riom" est toujours en rade d'Ajaccio, avec ses 3.800 réfugiés russes. Les ordres demandés à Paris sur leur destination définitive ne sont pas encore arrivés. Une chose semble acquise : les passagers du "Riom" ne seront pas logés à Ajaccio. On les dirigera hors de Corse, ou bien on les répartira dans l'intérieur de l'île. 
Il y aurait tout de même intérêt à prendre une décision rapide à l'égard de ces 3.800 personnes parquées depuis plus de vingt jours à bord d'un navire qui suffit à peine à les contenir. 


Mercredi 25 Mai 

LES REFUGIES DU RIOM 

Un Comité d'Aide et de Secours aux réfugiés du Riom s'est réuni dimanche matin sous la présidence de Madame Lévie-Andreau et de M. François Lanzi. 
Malgré son grand âge, madame la Présidente de la Croix-Rouge a tenu à assister à cette première réunion et à marquer le souci de son œuvre à s'associer au geste de générosité de la population ajaccienne. Le respect qui s'attache à sa personne est le plus sûr garant des résultats qu'obtiendra le Comité. 
Etaient présentes Mesdames Biélut, Bonavita, Bougue, Muracciole, D'Alché, ainsi que Mlle Muracciole. Assistaient également MM. Poletti, Stefani, Docteur Savelli, Zevaco, Bonelli et Pinelli. 
Obéissant à l'élan d'une bonté instinctive, M. Jacques Stephanopoli à tenu à s'occuper de la mission la plus pénible, celle de ramasser avec M. Exiga les dons alimentaires. Toujours en mouvement quand il s'agit de bonnes œuvres, M. Jean Lanzi a promis au Comité le concours pécunier de la Chambre de Commerce. 
Ce Comité a émis quelques desiderata que ses membres ont soumis à M. le Préfet. M. Mounier qui s'occupe d'une façon effective depuis une semaine de cette délicate question d'une complexité particulière n'a pu accéder momentanément aux désirs du Comité, les ordres venant de Paris paralysant l'initiative dont il aurait voulu faire preuve. Néanmoins, il a promis à M. le Consul de Russie de solutionner au plus tôt la pénible situation de nos alliés. Avec juste raison il estime que ce qui pèse le plus sur ces malheureux c'est l'incertitude d'un avenir sans horizon. On comprend facilement que la charité a des limites, et qu'Ajaccio, ville de peu de ressources ne peut exagérer la portée de ses sacrifices. 
A bord Mme d'Alché qui se dépense sans compter depuis plus d'une semaine a fait procéder à la distribution des choses remises au comité. Notre confrère Marc Salini qui distribuait des choses personnelles a parcouru de fond en comble le Riom. Il a su aller vers les plus affligés. L'éclectisme avec lequel il procédait à une juste répartition prouvait largement la douleur qui l'étreignait à la suite de cette pénible visite. 
Ajoutons que 400 russes seront momentanément débarqués. D'accord avec le Préfet le Commandant d'Armes a tenu à décongestionner le navire. M. Dauvin est un tout jeune capitaine plein d'activité et de finesse. Il a occupé à Constantinople les postes militaires les plus en vue. Très au courant des choses d'Orient il fait preuve de la plus profonde culture. Rien n'échappe à bord à sa perspicacité et c'est là une raison majeure pour que ses avis soient d'autant plus écoutés. Avec de précaires moyens de fortune il a su maintenir à bord une discipline exemplaire et toute à l'honneur des débris d'une armée à bout de peines et de misères. 

Les délégués du Comité. 

Pour le cours Grandval, Boulevard des Etrangers, Rue Maréchal Ornano, Capitaine Livrelli : Mlle Rose Muracciole et M. Roch Pinelli. 
Pour le Cours napoléon, la Barrière, Rue Casalonga : Mlle Eva Muracciole, MM. P. Poletti et P. Siciliano. 
Pour la rue Fesch, St Charles, Diamant, avenue du 1er Consul, Bvd Roi jérôme : MM. Lucien Bonelli et Vincent Zevaco. 
Magasins : MM. Jacques Stephanopoli, F. Exiga et Nicolaï 

Appel aux familles d'Ajaccio 

Confiant dans les sentiments de générosité et de dévouement de la population corse et ajaccienne en particulier, sentiments qui ne se sont jamais démentis, le Comité de secours aux réfugiés russes victimes du bolchevisme adresse aux familles ajacciennes l'appel suivant : 
Plus de 3000 de nos malheureux amis russes sont venus s'échouer dans notre golfe. Parmi eux se trouvent des femmes, des enfants, des orphelins et aussi les débris de la glorieuse armée Wrangel. Tous ces malheureux sont dans le dénuement le plus complet. 
C'est pourquoi le Comité demande à chaque famille ajaccienne de tirer bien vite de l'armoire une chemise d'homme et une chemise de femme en bon état, pour en faire don aux pauvres réfugiés. Chacun de ces malheureux pourra ainsi être muni de ce vêtement indispensable à tout être civilisé. 
Nous comptons sur vous, familles ajacciennes pour accomplir cette bonne action, elle est de celles qui portent bonheur. 
Les dons sont reçus chez Mme Muracciole, 2 Cours Napoléon. 


22 Mai 1921 

POUR LES REFUGIES RUSSES 

Un certain nombre de personnes, désireuses d'apporter leur aide aux réfugiés du Riom, des secours en nature, se présentent journellement à bord, où elles ne peuvent être admises à défaut d'autorisation préalable. 
Le Préfet, en remerciant la population d'Ajaccio de sa solidarité à l'égard des Russes, l'avise : 
1° que personne ne peut être admis sur le Riom sans avoir obtenu une autorisation écrite du Cabinet du Préfet; 
2° que les visites ne peuvent avoir lieu que de 14 heures à 17 heures; 
3° que les dons doivent être "obligatoirement" remis à un Comité composé de femmes d'officiers russes, qui se chargera de guider les donateurs dans la répartition des objets, afin d'éviter le retour de scènes regrettables qui se sont produites à bord entre ceux qui avaient ou n'avaient pas été compris dans les précédentes répartitions. 
Le Préfet : MOUNIER 


Jeudi 26 mai 1921 

A BORD DU RIOM. 

"Riom", nom d'un fleuve qui se jette dans la Mer Noire et du vapeur russe en escale dans la rade d'Ajaccio. 
On sait comment et pourquoi. 
Environ 3800 russes réfugiés, nos amis, se pressent sur le pont et dans les flancs de ce gros navire. Et toutefois l'impression qu'ils nous donnent maintenant que leur subsistance est assurée et leur sécurité aussi, est bien moins pénible qu'aux premiers jours. 
A part les femmes, les petits enfants et les hommes affaiblis qui ont débarqué ce matin à 9 heures et demie pour être hébergés à la caserne Livrelli, on a devant soi des hommes pour la plupart jeunes, forts et bien portants, et mieux que résignés, rassérénés, bien qu'ils aient dû fuir leur patrie et qu'ils manquent encore de beaucoup de choses nécessaires à la vie : de confortable il ne saurait ici être question. Non ! ces vaincus ne sont point déprimés. Et leur vue inspire déjà confiance, elle autorise à espérer le retour de l'ordre en Russie. 
Les réfugiés sont répartis en six groupes ou six strum logés aux différents étages. Et nous avons remarqué qu'il fait chaud dans les compartiments inférieurs surtout le long des machines ou des cuisines. Aussi les hommes qui y sont parqués ne portent-ils en fait de vêtements que le minimum requis par la décence. 
Il va sans dire que les passagers du Riom font à leurs visiteurs en qui ils n'ont pas de peine à reconnaître des amis le meilleur accueil. Hier, quand la distribution de tout ce qui avait été porté à bord a été achevée, les membres du Comité de secours ont été régalés de chants de toute beauté. Et le public ajaccien, qui sera prochainement, croyons nous, en mesure de les entendre, ne nous démentira pas. 

Dimanche 25 Mai 1921 

A LA CASERNE LIVRELLI . Les Russes demandent du travail 

Sortis des flancs de la prison de fer flottante où ils avaient dû s'entasser, fuyant leur patrie, les Russes, hommes, femmes et enfants qu'on vient de loger dans cette vaste et blanche caserne Livrelli, y respirent l'air à pleins poumons, s'y réjouissent la vue de la lumière qui, à bord du "Rion" leur était mesurée. 
Ces terriens ayant repris contact avec la terre, renaissent à la vie. Dans la vaste cour de la caserne où il y a de l'herbe et de l'eau – de l'eau ! – ils vont et viennent, ou s'allongent au soleil, après des ablutions dont ils ont senti la nécessité et apprécient le bienfait. Heureuse accalmie dans la tempête, oasis dans le désert, avec, en plus, le puissant réconfort qu'apporte visiblement à ces réfugiés l'intérêt que leur témoigne notre nation et la sympathie, nous ne dirons pas plus opérante, mais plus visible et plus tangible que leur marque la charitable population d'Ajaccio. 
Qu'adviendra-t-il demain de ces hôtes et de ceux, encore plus intéressants, qui sont restés sur le Rion puisque leur condition à eux est encore si pénible ? Nous l'ignorons. Ce que nous savons, c'est que ces hommes et ces femmes demandent avec instance du travail, ne fût-ce que pour ne pas rester plus longtemps à la charge de leurs amis. Du travail ! Il y en a, en Corse, et nous nous réjouissons grandement d'avance, quant à nous, à la pensée qu'il leur en sera donné pour leur bien et pour le nôtre, et cela sans nuire, bien entendu , aux travailleurs du pays, car nos hôtes ne prendront que les places inoccupées aux champs comme à la ville. Nous comptons bien aussi que la main d'œuvre étrangère, obligée de pourvoir, elle-même, à tous les besoins de la vie, ne travaillera pas au rabais, au risque de provoquer, dans les prix actuellement pratiqués, une baisse que la cherté de tout ne saurait comporter. Il faut que tout le monde vive. Ainsi soit-il. 

M. L. Gomella, consul général de la Russie à Marseille, et M. Wirouboff, délégué du Comité Franco-Russe de Paris sont débarqués hier à Ajaccio. Ils étudient les moyens requis pour le placement des russes qui demandent à travailler en Corse. 

Lundi 30 et Mardi 31 Mai 1921 


LES RUSSES 

On veut continuer à confondre les deux aspects, pourtant très simples, de la question du séjour des réfugiés russes à Ajaccio. 
Mettons, une dernière fois, les choses au point. Ce sera facile. Il n'y a pas deux manières de voir à ce sujet. 
Les réfugiés russes ne doivent, ne peuvent rester à Ajaccio parce qu'ils sont trop nombreux pour un centre démographique et économique aussi peu important que le nôtre. Nos ressources alimentaires de production locale (les seules dont il faille parler) sont, presque toutes, proportionnées aux besoins de la localité. Nous ne faisons pas d'exportation. Un surnombre inopiné d'habitants occasionne donc un déséquilibre du marché. 
Il faut se méfier des gens qui clament que nous allons mourir demain parce que le Rion s'éternise en rade. Ils exagèrent grossièrement, sans doute parce qu'ils y ont tendance. Disons les choses telles qu'elles sont : les augmentations de vivres dues à la présence des russes sont rares et peu sensibles, un ou deux sous sur les fèves? les petits pois et les œufs. Mais il faut considérer à côté le mouvement d'arrêt ou de ralentissement subi sur certains autres produits qui auraient pu baisser. A la longue, la situation peut exiger une attention plus sévère de la part des autorités. 
Du reste, il est inadmissible que les pouvoirs qui, à paris, s'occupent de cette affaire n'aient pas encore décidé cette chose si simple, qui le semble en apparence et qui doit l'être en réalité : une répartition raisonnable de ces réfugiés entre quelques centres et quelques ports du bassin méditerranéen. 
Sous prétexte qu'on étudie une solution, qu'on la prépare, qu'on l'attend, on ne doit pas s'en tenir à celle, qui n'en n'est pas une, ou qui est mauvaise, de laisser ici le navire et les 3800 réfugiés qu'il a apportés. Ce n'est pas très sérieux. Si on a trouvé le moyen de nous passer en douceur une pareille masse, on peut employer le même procédé pour d'autres villes, et il est certain qu'envoyés à Nice, à Toulon, à Marseille, ou dans des centres importants, à défaut d'autres qui le sont moins, les réfugiés seront noyés dans une autre masse et passeront inaperçus. Nous ne doutons pas que le maire n'ait fait ce qu'il avait à faire à ce sujet. Mais il n'y a pas de décision acquise tant que la réclamation persiste. Nous lui demandons d'indiquer par les voies les plus rapides et dans les termes les plus formels, aux représentants de la Corse au Parlement et aux pouvoirs publics que cette situation doit prendre fin dans peu de jours. 
C'est le vœu certain de la population, encore qu'elle se soit prise d'un apitoiement extrême et spontané pour ces réfugiés qu'elle ne veut pas garder non seulement parce qu'ils sont trop nombreux par rapport à sa propre importance démographique, à ses ressources alimentaires limitées, mais aussi, et il faut y insister, parce que les réfugiés ont besoin, grand besoin de secours privés encore plus qu'officiels et qu'elle ne peut y suffire malgré sa……………….généreux élans qui se sont manifestés même et surtout dans le populaire. 
N'y pouvant suffire, elle ne peut supporter le spectacle de ces désarrois individuels et de cette grande misère collective. 
Car, qu'on ne s'y trompe pas : ces fugitifs de la Russie méridionale, de ces pays qui, presque exclusivement, nous envoyaient avant la guerre, notre pain quotidien, sont la proie d'une navrance physique, sans parler de l'autre, trop pénible. Il suffit de bien observer pour deviner que les privations les ont rongés et les tenaillent encore. Une note de presse demandait aux Ajacciens de se priver pour eux de chemises d'hommes et de femmes. Il est visible que beaucoup d'entre eux n'en portent pas sous la blouse ou le pantalon de toile régimentaire, ou d'étoffes rapiécées, vestiges dégradés d'anciens uniformes, qui sont leur seule vêture. Pour l'alimentation, l'intendance fait le nécessaire : mais tendez à un de ces malheureux, pris au hasard, un croûton de pain, il l'avalera avec une avidité qui prouve que ces êtres humains qui sont de grands, et sans doute aussi de bons garçons ne connaissent depuis longtemps de la vie que ses côtés les plus tristes, les plus déprimants, les plus lamentables. 
Il n'y a pas là de bourrage de crâne. Les bourreurs de crâne sont ceux qui crient trop haut pour demander le départ des Russes, ou disent tout bas qu'on pourrait les garder. Les uns et les autres en oublient de donner leur obole. La vérité est que nous n'en mourrons pas, même si nous souffrions dans une sérieuse mesure, de les garder, mais leur départ est exigé par leur propre intérêt. 
Nous aurions ici, dans le même cas, des réfugiés bolchevistes au lieu de débris de Wrangel, que nous courrions à leur soulagement, du même élan. 
L'humanité n'a qu'un visage lorsque la misère la marque à son empreinte. Nous le savons. La plus pauvre des ménagères ajacciennes l'a compris qui a donné ce qu'elle a pu, et sans qu'on l'y invite. Mais, comme nous l'avons dit, notre maison est trop petite pour abriter tout ce monde, nos ressources trop réduites pour soulager tant de misères. Est-ce que d'autres populations refuseraient effectivement d'accepter la charge et l'honneur du si modeste devoir de bonté qui leur incombe ? Et, dans ce cas, le gouvernement hésiterait-il à le leur imposer ? nous lui posons cette question par l'entremise de ses représentants en Corse. 
Léon MAESTRATI 

Jeudi 2 Juin 1921 

LES REFUGIES RUSSES 


Le placement des réfugiés russes s'opère avec une certaine activité. 
C'est par erreur que nous avons dit que M. l'adjoint Nicolaï s'occupait dans ses bureaux du placement des réfugiés en ville. La ville n'a pas besoin de beaucoup de main d'œuvre, le chômage y sévit même, quoique dans une faible mesure. Tous les réfugiés placés par le bureau de la place des palmiers l'ont été dans la campagne et pour les travaux agricoles. Il en est de même de celui de la rue du roi de Rome. 

On continue à lancer des canards au sujet des Russes. Il faut se méfier de ces nouvelles presque toujours fausses. C'est ainsi qu'on a fait circuler le bruit qu'un réfugié avait attenté à la vertu d'une jeune fille et que celle-ci en était morte à l'hôpital. C'est un mensonge et une petite infâmie. 

Le Comité de secours aux russes apprend que sur l'initiative de M. le sénateur-maire de Bastia, des secours vont être réunis dans cette ville pour les réfugiés. Malgré ce que pourra faire Bastia, et l'assistance par le travail qui s'organise, les besoins chez les Russes sont si urgents et si considérables que les Ajacciens ne devront pas ralentir leur effort. 

Ces besoins sont en effet considérables et urgents, mais nous devons rectifier une information qui montre l'intendance maritime faisant aux russes une portion alimentaire vraiment trop congrue. Cette administration, ainsi qu'elle en a reçu l'ordre, attribue aux réfugiés la portion du soldat français en campagne. Cela ne donne aux réfugiés ni linge, ni les quelques sous qui leur pourraient procurer des douceurs, mais la question alimentaire est résolue. 


Dimanche 5 Juin 1921 

La Semaine Ajaccienne 

Le Rion est toujours à l'ancre, dans nos eaux, et cette si troublante question des réfugiés russes n'est pas encore solutionnée à l'heure où nous écrivons… 


POUR LES REFUGIES RUSSES 
Un geste généreux 

Le Comité de secours aux réfugiés russes a reçu la lettre suivante de M. Fraissinet, armateur à Marseille : 
" Ayant lu dans la presse insulaire la détresse des russes embarqués sur le Rion, je me permets de vous adresser 19 colis effets neufs et usagés qui pourront sans doute être utilisés pour ces malheureux. 
Au cours de la guerre, j'avais reçu, en ma qualité de Consul général de Serbie à Marseille, de très nombreux objets de toute nature destinés aux réfugiés serbes. Je vous envoie le solde des vêtements et effets qui n'ont pas été utilisés à la suite de la cessation des hostilités. 
Veuillez agréer…." 
Le Comité reconnaissant a immédiatement remercié par télégramme M. Fraissinet pour son généreux envoi, lequel aidera beaucoiup le Comité dans son œuvre de bienfaisance. 


Lundi 6 et Mardi 7 Juin 1921 


A PROPOS DES RUSSES 

Le journal " La Corse" de Marseille pose au sujet des Russes du Rion diverses questions qui ne manquent pas d'intérêt. Nous avons voulu nous enquérir de ce qui avait pu être fait et nous avons cru devoir, pour cela, demander des précisions à M. Noêl Pontana, qui, en attendant l'arrivée du nouveau préfet, assume la charge de l'administration préfectorale. 
Pourquoi n'a-t-on pas vacciné les réfugiés, demande notre confrère. Ils l'ont tous été, sans exception, peu de jours après leur arrivée. 
En ce qui concerne leur surveillance, non seulement la police spéciale, mais encore la gendarmerie et la police locale ont reçu les ordres nécessaires. 
Un office de placement a été installé et fonctionne à la satisfaction des employeurs et des réfugiés. 
Quant aux russes qui se sont, sans autorisation, répandus dans les communes de l'intérieur, des instructions formelles ont été adressées à la gendarmerie qui a mission de les rechercher, de demander à nos concitoyens qui ont pu les embaucher la déclaration exigée, et, pour les réfugiés non occupés, de les expédier sur Ajaccio. 
Quant à leur état-civil, il est impossible de l'établir, la grande majorité des russes n'ayant absolument aucun papier. 
Il y a sans doute, parmi nos hôtes, un certain nombre d'indésirables. Quelques uns d'entre eux, sur lesquels le commandant du navire a pu avoir des renseignements, sont retenus à bord avec défense expresse de quitter le bateau. Quant aux autres, on ne peut les juger que d'après leur conduite. 
Voici donc satisfaite la curiosité de notre confrère. 
Ajoutons que les employeurs sont tenus, comme nous l'avons dit dans un précédent numéro, de faire à la police ou à la gendarmerie de leur résidence une déclaration précise sur le nombre des ouvriers russes qu'ils ont embauchés. 
Il serait à souhaiter, toutefois, que la question des conditions de travail soit fixée d'une manière précise afin que les ouvriers reçoivent la juste rémunération qu'ils méritent. 


Jeudi 9 Juin 1921 


LA QUESTION DES REFUGIES 


"Il y a des misères qui saisissent le cœur. Il manque à quelques uns jusqu'à des aliments". La poignante remarque de La Bruyère s'est appliquée, devant Ajaccio même, hélas ! aux 3800 russes entassés sur le Rion. 
Ils fuyaient leur patrie, devenue pour eux inhabitable, entre autres raisons, parce que le régime soviétique avait refusé à la Société des Nations de leur garantir la vie sauve. 
Partis de Constantinople, ces vaincus devaient faire escale à Toulon et de là repartir vers le lointain Brésil. Par malheur l'usure des machines a considérablement ralenti la traversée. Il a fallu deux remorques, une de la mer ionienne à Messine et l'autre de Messine à Ajaccio (au lieu de Bastia, d'abord désigné ; Bastia n'a qu'une rade foraine). 
En cours de route il a fallu rationner les passagers, tellement qu'arrivés devant Ajaccio, ils ne manquaient que de pain et d'eau potable… 
Les premiers témoins de cette détresse, des marins et des habitants du populeux Borgo, furent aussi les premiers à essayer d'y apporter quelque soulagement. Après eux l'Etat et la population se sont employés à pourvoir de leur mieux aux divers besoins des pauvres réfugiés. Sept cent d'entre eux ont été débarqués, dégageant d'autant les passagers du navire. De l'argent a été recueilli, ainsi que des dons en nature ; et l'œuvre de secours se continue, du mieux qu'elle peut. 
Mais c'est l'assistance par le travail que les Russes ont déclaré préférer, comme plus digne, et plus efficace, aussi longtemps qu'ils resteraient en Corse. A cet effet deux bureaux de placement ont été ouverts à Ajaccio, et déjà, par leurs soins, un nombre appréciable de travailleurs a trouvé un emploi. L'administration et les particuliers en employeront d'autres, car dans l'intérieur, un peu partout, par suite de la guerre et de l'exode de la jeunesse, la main d'œuvre fait défaut. Il semblerait donc que si le travail donné aux russes leur vient en aide, il n'est certes pas moins profitable au pays et que tout le monde, par suite, y trouvera son compte. 
Tout le monde … c'est beaucoup trop dire ! Il est dans la nature des choses, en effet, que tels travailleurs russes à qui l'inaction pèse autant que la pensée d'être à charge à leurs hôtes, acceptent une rémunération inférieure, notamment, à celle que des ouvriers insulaires, spécialisés dans certains travaux, ont réussi à obtenir de leurs employeurs. Des concessions réciproques devraient amener un nivellement et une stabilisation des salaires ; faute de quoi des mesures de protection en faveur de l'ouvrier indigène supplanté s'imposeraient. Charité bien ordonnée commence par soi-même. 
Oui, mais charité bien ordonnée se continue en autrui. Et – il n'est nul besoin de le prêcher aux Ajacciens, cette charité s'exerce très justement en faveur des réfugiés russes. Nous leur devons notre aide : 
1° comme Corses, amenés par les circonstances à voir et à toucher cette infortune; 
2° comme Français, car le bolchevisme que ces réfugiés ont combattu a fait le jeu de l'Allemagne en consommant la défection de la Russie et il a répudié la dette de cette nation envers les prêteurs français; 
3° enfin comme hommes, à qui rien d'humain ne sera étranger, si nous voulons rester dignes du nom d'hommes, précisément. Ces raisons sont très claires et très fortes. Les Nations et les individus s'ennoblissent et se fortifient dans la mesure des sacrifices qu'ils leur consentent. Entendez par là, non pas que l'intérêt de l'individu doit être immolé à celui de la collectivité, mais qu'il doit lui être subordonné, tout simplement parce qu'il s'y confond. 
Vérité banale, mais sur laquelle on nous permet d'insister, parce qu'il arrive qu'on l'ignore ou qu'on la méconnaisse, quelque lumineuse qu'elle soit. 
Oui, le sacrifice, et non pas le sacrifice contraint et forcé, mais le sacrifice joyeusement ou fermement accepté, est la condition et la loi même de la vie : sacrifice des parents pour l'enfant qui vient de naïtre, de chacun des membres d'une famille pour cette famille, et de tout bon citoyen pour sa patrie. Et, soit dit en passant, le bon citoyen peut légitimement se croire quitte envers l'humanité dès qu'il l'a servie de son mieux dans le groupe national où sa naissance l'a placé. Là où le dévouement, là où le sacrifice font défaut, l'individu, ou la famille, ou la cité périssent; 
Que si l'on objecte que le pauvre ne doit plus être sacrifié au capitaliste, nous répondrons d'abord que c'est une conception inhumaine et anti-sociale que celle qu'oppose la condition du pauvre à celle du riche. Nous prierons ensuite d'observer que l'avarice n'est qu'une des sept mauvaises passions qui mettent les hommes aux prises, et que ce fut pas, sauf erreur, la haute banque internationale qui arma contre Abel le bras de Caïn. 
Il est fort possible que ces considérations touchent médiocrement les gens à qui l'on est en train de persuader, leurs intérêts lésés aidant, que nos hôtes feraient bien mieux de rentrer dans leur pays. Nous avons indiqué en tête de cet article une assez bonne raison qu'ils ont eue de n'en rien faire. Mais il y en a d'autres, qu'un seul mot résume : c'est le trouble profond que l'établissement du régime soviétique a apporté dans la vie de la Russie. Toute réserve faite sur ce que réserve l'avenir, le trouble présent est indéniable ; et nos hôtes le connaissent mieux que personne. A ceux qui, sans doute avec les meilleures intentions du monde, voudraient les y rejeter, ils répondraient vraisemblablement : " nous vous sommes bien obligés ; mais, merci, non ! nous sortons d'en prendre." 
F. de 

Vendredi 10 juin 1921 

LA MAIN D'ŒUVRE RUSSE 

Si l'on prend, pour la ville, les précautions qui s'imposent et qui doivent avoir pour but d'éviter qu'atteinte soit portée aux intérêts des ouvriers Ajacciens, il est maintenant hors de conteste que l'arrivée des réfugiés russes à Ajaccio, d'abord appréhendée, aura entraîné plus de conséquences heureuses que malheureuses. 
Car nous avons besoin de main d'œuvre, et l'on semble trouver, parmi les réfugiés, beaucoup d'éléments pour le travail agricole. 
A l'heure où nous écrivons, les bureaux de placement de la Place des palmiers et de la rue roi de Rome ont fait signer près de 550 contrats de travail, presque tous applicables à l'agriculture, et beaucoup pour de longues durées. Ce chiffre, qui augmente de jour en jour, est une révélation. 
Il laisse apparaître l'importance des besoins éprouvés par nos agriculteurs en main d'œuvre. La plupart d'entre eux possèdent des ressources, soit qu'ils cultivent la vigne, soit qu'ils fassent de l'élevage, deux branches d'activité agricole qui ont bien rendu ou rendent encore. Ces ressources, ils les voudraient utiliser à développer leurs exploitations, dans le même sens, ou dans d'autres. Malheureusement, dans presque toutes les familles, la manie émigratoire sévit, et la main d'œuvre manque. 
On sait, du reste, que vastes sont les surfaces de terrains susceptibles d'être mises en culture. Même si tous les membres d'une famille de propriétaires-exploitants se décidaient à la résidence insulaire, ils ne seraient pas trop nombreux eu égard aux possibilités d'exploitation agricole que présente le pays. Il n'est personne, étranger à la Corse ou non, qui ne s'en soit rendu compte. 
L'utilisation de la main d'œuvre russe est donc possible et peut se faire dans les meilleures conditions, dans de meilleures conditions à coup sûr que celle des Chinois, dont nous avions dernièrement un détachement. 
Les Chinois, bon travailleurs du reste, ne paraissaient pas disposés à s'attacher à une exploitation agricole d'une façon suivie, ce qui comporte évidemment des conditions de rémunération particulières. Ils conservaient la faculté de retourner chez eux, et l'on sait que leur but est d'amasser un pécule déterminé le plus rapidement possible, c'est à dire en travaillant moyennant des salaires journaliers normaux. Les Chinois sont donc plutôt des travailleurs de chantiers, et on les a surtout employés aux entreprises publiques. 
Or, on nous a assuré que le régime que préfèrent les Russes est celui du travail en famille, le travail variant d'après les saisons, qui se pratique plus particulièrement en Corse et qui porte sur des productions assez variées. 
Et c'est précisément sous cette forme que la main d'œuvre est désirée dans l'île, où l'on veut trouver un supplément susceptible de remplacer les activités absentes pour cause d'émigration. 
Bien entendu, la main d'œuvre qui nous est ainsi offerte ne présente pas des garanties de stabilité personnelle complète. Il y a dans la masse des réfugiés, et même parmi ceux qui demandent à s'occuper, de vrais et de faux travailleurs. Certains contrats de travail n'ont pas été respectés par les employés, le hasard ayant fait tomber les employeurs sur des flemmards. Mais il y en a partout, des flemmards, et pour une expérience manquée d'autres réussiront. Lorsque le "Cassel", dont on nous a annoncé le départ prochain pour la Corse, où il doit embarquer à destination du Brésil 1000 ou 1500 russes, aura quitté Ajaccio, et lorsqu'une sélection d'après l'expérience se sera faite parmi ceux qui seront restés en Corse pour y travailler, nous aurons certainement la jouissance de quelques centaines de bons ouvriers agricoles dont l'activité ne sera pas un mal pour le pays, au contraire. 
Eux y trouveront, dans une nature enchantée, la quiétude à laquelle ils aspirent, et, s'ils sont économes, les moyens de se refaire, même en Russie, le cas échéant, une existence indépendante et paisible. 
C'est la grâce que nous leur souhaitons. 
Léon MAESTRATI 

Lundi 13 et Mardi 14 Juin 1921 

RECONNAISSANCE RUSSE 

Hier à 16 heures, plusieurs centaines de Russes conduits par le commandant du Rion se groupaient sur les quais autour d'une immense couronne de fleurs naturelles. Le cortège se mit en marche et s'arrêta devant la statue de napoléon 1er, place du Diamant. 
Les réfugiés russes avaient décidé d'accomplir ce geste en manière de reconnaissance pour l'hospitalité que la ville d'Ajaccio et l'île de Corse leur ont réservée avec une spontanéité dont ils garderont toujours le souvenir. 
Ce sont ces sentiments que, devant une foule accrue de nombreux Ajacciens qui avaient été attirés par le monôme des réfugiés, le commandant du Rion exprima dans sa langue mère. 
Il déclara que voici sept ans que les Russes se battent pour une cause commune, celle de l'ordre dans la liberté. 
C'est, pour en définitive, être chassés de leur pays. Ils ont eu au moins la consolation de trouver ici un havre de paix, une population accueillante qui leur a adouci les amertumes physiques et morales de leur tragique situation. 
Ils ne connaissaient la Corse que par le grand capitaine auquel elle a donné le jour ; ils la connaissent maintenant sous l'aspect de générosité fraternelle qui est encore un des beaux fleurons de sa couronne. Ils n'ont pas cru mieux faire, pour lui témoigner sa reconnaissance, que d'offrir des fleurs au souvenir de Napoléon. 
En parlant ainsi, le capitaine avait les larmes aux yeux, et dès que son discours eut été traduit en français par un réfugié, tous les Russes présents, eux-mêmes étranglés par l'émotion, poussèrent trois hourras pour Napoléon, pour la France, pour la Corse, pour Ajaccio. 
Inutile d'ajouter que la population ajaccienne a été très sensible à cette manifestation courte, sobre et d'autant plus émouvante, des réfugiés russes. 


Lundi 20 et Mardi 21 Juin 1921 

LES RUSSES 

Nous recevons la communication suivante : 
Chers concitoyens, 
Vous avez fait un sérieux et méritoire effort en faveur des hêtes (sic) (êtres ? hôtes ?) qu'un tragique concours de circonstances nous a envoyés. Et nous, trait d'union entre les réfugiés russes et vous, nous avons eu la satisfaction d'appliquer à leur soulagement les sept mille francs environ recueillis à cette fin ainsi que les dons en nature, vêtements, linge, denrées diverses, médicaments, publications que votre charité nous avait confiés. A ces dons une généreuse personne vient d'ajouter une caisse de lait concentré. L'assistance par le travail, d'autre part, avec l'heureux développement que nous lui voyons prendre, est de nature à assurer à ceux des réfugiés qui peuvent cultiver la terre une aide encore préférable. Aussi, sans cesser pour cela d'être vos intermédiaires empressés entre les 1500 passagers restés à bord du Riom et vous, tenons nous à vous exprimer dès à présent au nom des réfugiés russes secourus leur reconnaissance et la nôtre. 
Le Comité de Secours 

Mercredi 22 juin 1921 

LA SITUATION DES REFUGIES RUSSES 

La situation des Russes se liquide peu à peu. Quelle est-elle en ce moment précis ? 
Il en arriva, le 15 Mai dernier, 3800. Une centaine, des enfants réclamés par la Croix Rouge russe de Paris, nous quittèrent presque aussitôt. 
A l'heure actuelle, un millier de réfugiés ont signé, aux deux bureaux de placement ouverts à Ajaccio à leur intention, des contrats de travail, dont, semble-t-il, presque tous ont été respectés. En général, on dit assez de bien de ces travailleurs. Ils sont fidèles et fournissent un rendement assez appréciable. Bien bâtis et solides pour la plupart, ils se plient d'autant plus facilement au labeur quotidien que les conditions d'existence chez les employeurs : salaires, nourriture, climat, sont bonnes, et que, sortant de l'enfer russe, la vie qu'ils mènent ici leur semble un rêve. 
Il y a bien la dedans quelques brebis égarées, qui font en réalité figure de loups dans un troupeau, mais c'est l'exception, la grande exception. On les surveille, du reste. Mais nous en reparlerons tout à l'heure. 
Il a dû également se signer, ailleurs qu'à Ajaccio, d'autres contrats de travail, par l'intermédiaire des brigades locales, car il y n'y aurait plus de 1500 réfugiés à bord du Rion et deux ou cents (sic) à la caserne Livrelli. En réalité, le nombre des réfugiés qui ont trouvé du travail en Corse, la plupart avec des contrats, une plus petite quantité sans les formalités requises, doit s'élever à près de 1800. Il en reste un peu plus davantage qui ne font rien, qui attendent que la bonne ou mauvaise fortune décide à leur égard. 
Que va-t-on en faire ? 
On annonce au moment où nous écrivons que le vapeur "Aquitaine" des transports maritimes, va escaler, à Ajaccio, pour embarquer 400 réfugiés à destination du Brésil. Un représentant du gouvernement brésilien serait à bord, qui se réserverait le droit de choisir sur pièces, sur déclarations verbales ou sur la mine, les 400 partants. 
Il restera donc encore à Ajaccio un millier de réfugiés sans occupations, et qui, pour la plupart, en désirent. Mais tous ces réfugiés ne sont pas aptes aux gros travaux manuels. Il y a là d'anciens fonctionnaires, d'anciens officiers, des commerçants, des industriels, des ingénieurs auxquels on ne saurait imposer de travailler comme des manœuvres. 
D'ailleurs la Corse n'a pas la surface industrielle nécessaire pour occuper tout ce monde. Je crois que si on installait à Bastia un centre de placement comme il en existe à Ajaccio, on pourrait employer dans l'île tous les réfugiés qui sont disposés à travailler aux champs ou à l'usine. Mais il restera toujours un reliquat de plusieurs centaines de Russes dont on ne saura que faire ici. Devra-t-on les y laisser sans emplois et sans ressources ? Car, de leur assurer la subsistance et de leur partager quelques maigres secours, ce n'est point suffisant ; eux aussi ont droit à l'assistance par le travail, et le travail qui s'approprie le mieux à leurs dispositions. Du moins devrait-on tenter quelque chose dans cette direction, leur faciliter un départ de Corse pour des centres plus importants. C'est le vœu le plus cher de ces réfugiés, et on se doit d'essayer de le satisfaire. 
Quant aux indésirables, s'il en existe réellement, qui se sont mêlés à la foule des réfugiés, ce n'est pas également une solution de les laisser ici. Ils doivent pouvoir travailler, par exemple, sur les chantiers de l'administration, et s'ils se conduisent mal, on doit les rapatrier en Russie. 
Mais la situation créée par l'arrivée en Corse de 3.800 Russes doit se liquider complètement. Les employeurs ont fait, de leur propre initiative, en se déplaçant, un gros effort. Maintenant ce sont les pouvoirs publics qui doivent se déplacer et prendre des initiatives qui doivent tendre, dans le délai le plus rapproché, à ne plus laisser en Corse un seul réfugié inoccupé. 
Léon MAESTRATI 

Dimanche 3 Juillet 1921 

LA QUESTION DES RUSSES . Il faut en finir. 

On n'en finit pas de liquider la situation des réfugiés russes. Il est de notre devoir d'insister pour qu'on le fasse, et sans plus tarder. 
Or, il n'y a qu'un moyen d'y arriver, il n'y a qu'une solution décente et pratique, qui donnerait satisfaction aussi bien aux Russes qu'à l'opinion publique elle-même, qui s'intéresse aux Russes et leur veut tout le bien qui est en son pouvoir. L'intérêt des russes se concilie si étroitement avec l'intérêt de la population ajaccienne et de l'île que l'on peut s'étonner grandement qu'on n'ait pas su le distinguer ou le faire prévaloir. 
On annonce que dans quelques jours le vapeur "Provence" va enlever encore 600 Russes pour les emmener au Brésil. Ceci fait, si cela se fait, il en restera encore, en dehors de ceux qui se sont placés et qui travaillent un peu partout en Corse, environ 1500. Que veut-on faire de ces 1500 réfugiés, qui ne peuvent travailler, soit qu'ils ne trouvent pas d'employeurs, soit que leur inaptitude aux œuvres de peine soit trop flagrante ? 
Les administrations intéressées répondent : nous ne le savons pas. C'est une réponse, et ce n'en est pas une. Nous ne nous en contentons pas, en tout cas. 
On répondra aussi : " nous allons les débarquer du Rion, qui est devenu une véritable étuve, et il serait inhumain de les laisser." Ce n'est pas une solution que de les enlever du Rion. Elle ne saurait nous donner satisfaction, en tout cas. 
A notre point de vue, enlever les passagers du Rion pour les placer à Castelluccio est la plus mauvaise des solutions, même s'il avait eu (sic) un caractère tout provisoire. 
Castelluccio n'est pas libre. Un arrêté ministériel crée à Castelluccio, à partir d'octobre, une école d'agriculture de plein exercice comme celle qui y existait avant le guerre. Il ne saurait y avoir de dépôt, même provisoire, et même limité, de réfugiés à Castelluccio sans faire courir à l'Ecole le risque de ne pas ouvrir. 
Cependant, dans un but d'humanité, le Président de l'Office agricole départemental de la Corse avait autorisé l'attribution aux Russes jusque fin août au plus tard, de cinq dortoirs pour le logement de la quantité de personnes susceptibles d'être contenues dans ces cinq dortoirs, soit 3 ou 5 cents russes, au maximum. 
Or, il paraîtrait que l'autorité militaire juge insuffisants les locaux prêtés, émet la prétention de s'emparer d'autres pièces, de placer à Castelluccio plus de mille Russes, y compris 200 indésirables qui mettraient tous les jardins de St Antoine et des Padules au pillage. Comment s'introduirait-elle dans ces locaux ? Par effraction sans doute, car Castelluccio, terrains et habitations, appartient, en vertu d'un bail en bonne et due forme, à l'Office Agricole de la Corse, et s'introduire dans ces locaux mènerait quiconque le ferait sans autorisation du président de l'office, tout simplement en correctionnelle. Nous avons le droit absolu de demander au président de l'Office Agricole qu'il n'accorde rien qui puisse retarder, même d'un jour, l'ouverture de l'Ecole d'agriculture, et si l'arrivée à Castelluccio de 50 (500 ?) réfugiés devait faire craindre la moindre gêne ou le moindre retard, le devoir du président de l'office (nous n'avons pas à le lui indiquer, mais il nous appartient de traduire le sentiment de l'opinion dans une affaire qui est d'ordre public) est de refuser nettement l'entrée du domaine aux réfugiés. Personne ne peut l'y obliger, même pas le ministre. 
Ce que nous en disons, c'est pour bien situer les responsabilités, et non par antipathie pour les Russes, mais au contraire par sympathie pour eux, car il y a longtemps qu'on aurait dû faciliter leurt placement en envoyant le surnombre dans d'autres centres où l'on ne demanderait pas mieux que de les employer. Est-ce qu'on a demandé son autorisation au maire d'Ajaccio avant d'y envoyer 3800 réfugiés russes ? Il n'y a qu'à procéder de même à présent, et diriger les réfugiés qui n'ont pas encore trouvé leur placement à Ajaccio ou dans la région, là où on peut d'abord les faire travailler comme ils le désirent eux-mêmes ; ensuite, faute de travail, là où on peut les loger sans gêner personne et sans changer la destination des locaux. Il y a bien des casernes et des couvents libres en Corse, sans qu'il soit nécessaire de s'arrêter à Castelluccio qui a une affectation déterminée par arrêté ministériel, laquelle destination va être remplie effectivement dans moins de trois mois, et ces trois mois sont nécessaires à l'aménagement de la nouvelle école d'agriculture de plein exercice. 

ARISTARQUE 






______________________________________________________________________________________________________________________________




Un Cosaque fier de ses origines.
 
 

Nous sommes entrés en contact avec monsieur Théo Rodine, dont le père embarqua sur le RION et fit, en conséquence, si l’on ose dire, une escale à Ajaccio en 1921. 
Monsieur Théo Rodine est né à Paris en 1932, et nous dit avoir toujours gardé en lui  la fierté de ses origines, celle de ses ancêtres, les cosaques du Don. 
Mon père, dit-il, « qui est né le 14 novembre 1890, m'a, depuis ma naissance, inculqué non seulement la foi orthodoxe et l'âme russe, mais aussi la cosaquerie ». Il poursuit : « Malgré le temps qui s'effiloche, mon éthique n'a jamais changé d'un iota. Pour moi, la cosaquerie, a toujours été, une grande famille indivisible. C'est ainsi que je le conçois ». 
Théo RODINE aurait voulu transmettre à ses descendants un arbre généalogique leur permettant de cultiver un devoir de mémoire. Hélas, comme pour tant d’autres, tout ce qui a précédé la guerre civile s’est perdu, ne laissant en héritage qu’un « trou noir ». 
Il s’attache à rédiger un livre consacré aux Varègues, peuple qu’il considère comme étant à l’origine de la présence Cosaque en Russie. D’autres auteurs ont une approche différente quant à l’origine des Cosaques. 
Deux LIENS figurant  sur notre site permettront à nos visiteurs, au-delà des choix historiques,  de se faire une idée de ce qu’a été et de ce représente toujours la Cosaquerie. 
Cf.  LES COSAQUES, 
et : " Un site dédié aux Cosaques".
 


Ci- dessous : un document émouvant, attestant du passage à Ajaccio du père de monsieur Théo Rodine. 

 
Un Cosaque fier de ses origines.
 
 


Nous avons en outre reçu de monsieur Théo Rodine ses meilleurs voeux pour la fête de Pâques, accompagnés de cette belle image, représentant son père. (voir ci-dessous)  

Christ est ressuscité. 
A l'occasion des Pâques orthodoxes, j'adresse à tous les descendants du Rion, ainsi qu'à leur descendance encore de ce monde sur leur terre d’accueil tous mes  meilleurs vœux de bonheur. 
Je vous embrasse, tous autant que vous êtes. 
Fiodor Filipovitch Rodine  (théo Rodine)
Un Cosaque fier de ses origines.
 
 
Enfin, monsieur Théo RODINE nous a fait parvenir un CD contenant ses souvenirs familiaux. 
Son ouvrage, qui comporte  5 volumes et près d'un millier de pages, est en cours de transcription. 
Avec  son aimable autorisation nous en reproduirons le contenu s'il ne parvient pas, comme il le désire, à le faire éditer.
 
 
 


LES ANARCHISTES DANS LA REVOLUTION RUSSE DE 1917

$
0
0
RAPPEL : Cf. dans la rubrique IDEOLOGIES du " zinu" les articles :  
1. De la révolution méconnue (Makhnovtchina / Махновщина) à la révolution inconnue (Voline)
2. MAKHNO : un héros ni "blanc" ni "rouge",  mais "vert" 
(Pas celui des écolos)




Mais "U zinu" fait appel à plus qualifié que lui pour évoquer le rôle des anarchistes dans la révolution russe de 1917.
"ALTERNATIVE LIBERTAIRE" consacre un dossier spécial aux anarchistes russes.

Cf.  http://www.alternativelibertaire.org/


"ALTERNATIVE LIBERTAIRE"  
histoire 

Dossier 1917 : Édito : Les anarchistes, leur rôle, leurs choix



 
Un dossier réalisé par Guillaume Davranche (AL Montreuil) et Pierre Chamechaude (Ami d’AL, Paris nord-est) 
De la Révolution russe, les libertaires ne retiennent souvent que deux épisodes épiques et signifiants : la Makhnovchtchina, Cronstadt 1921. La séquence initiale de 1917-1918 est plus mal connue. C’est pourtant là que l’essentiel de la partie s’est joué pour le mouvement anarchiste. 
Quelle était alors sa consistance, quel fut son rôle, quels choix opéra-t-il ? 
En février 1917, après l’effondrement des institutions impériales, émergea une administration alternative – les soviets, les comités d’usines –, base d’un possible pouvoir populaire. Possible, mais pas assuré. Beaucoup dépendrait de l’orientation imprimée par les différents courants politiques à l’œuvre. 
Or, en février 1917, l’anarchisme était la composante la plus minoritaire du socialisme russe. 
Certes, la politisation fulgurante du prolétariat et des conscrits entraîna alors une croissance pléthorique des partis et des syndicats, jusque-là clandestins. Mais comment transformer ce flot de convertis volatils en une force collective, capable de peser sur le cours des événements ? 
Toutes les organisations furent confrontées à cet enjeu, auquel le mouvement anarchiste ne put répondre. Par manque de moyens, assurément ; par manque de volonté aussi, du fait d’un reliquat de spontanéisme hérité de la période « terroriste » de 1905-1906. 
Des années plus tard, bien des militants souligneront ces lacunes. Voline déplorera le manque de « cadres » pour répandre les idées anarchistes et « contrecarrer la puissante propagande et l’action bolchevistes » [1  ]. Makhno en voudra aux « anarchistes des villes » de n’avoir pas épaulé ceux des campagnes [2  ]. Anatole Gorélik jugera qu’« il y avait très peu de militants anarchistes de formation théorique suffisante » et évoquera son angoisse quand, dans le Donbass, il voyait « chaque semaine, des dizaines de représentants et délégués d’ouvriers » qui réclamaient « des orateurs et agitateurs, de la littérature politique, mais surtout une aide morale et théorique » sans que son groupe soit en mesure de répondre à la demande [3  ]. 
Le mouvement anarchiste n’ayant pu surmonter à temps son handicap initial, une large part de sa mouvance fut satellisée, puis aspirée par le Parti bolchevik, que sa supériorité numérique et organisationnelle faisait apparaître comme un outil plus efficace pour parer au plus pressé : vaincre la bourgeoisie et la contre-révolution. 
Que faire pour échapper à cette fatalité, et créer la surprise ? 
Ce dossier raconte comment le ­mouvement libertaire joua sa partition et tenta de rattraper son retard, avant d’être brutalement étranglé par le nouveau pouvoir. 
 



Au sommaire du dossier :

LES ANARCHISTES DANS LA REVOLUTION RUSSE DE 1917

"L'ordre du jour" Prix Goncourt.

$
0
0
S’agissant de la critique du dernier prix Goncourt, décerné à Éric Vuillard pour son roman historique « L’ORDRE DU JOUR », « u zinu » s’abritera (une fois n’est pas coutume) derrière quelques éminents chroniqueurs de la presse mainstream pour évoquer les compromissions de la grande industrie et de la finance allemandes avec Hitler à partir de 1933.

Dans de précédents articles, « u zinu » avait relevé le « virage » intervenu dans l’expression hitlérienne du national-socialisme, passé à partir de 1933 du national-socialisme antérieur à un nationalisme ne conservant de socialiste que l’appellation du parti (National sozialistische Deutsche Arbeiter partei).

L’épisode évoqué par Eric Vuillard évoque en quelque sorte le pacte conclu entre les milieux d’affaires, la finance, et Hitler pour  faciliter et préparer une conquête du pouvoir par ce dernier, conquête sinon pacifique, du moins « légale », et surtout pour évacuer du programme nazi les réformes sociales susceptibles de « contrarier » les grands industriels.

L’organisation paramilitaire du parti nazi, la Sturmabteilung, connue sous l’abréviation de S.A, dirigée par Ernst Röhm, avait depuis 1926 constitué pour Hitler une troupe de choc dans sa politique d’intimidation  civique et de terreur visant à une prise de pouvoir basée sur la violence.

Mais désormais les milieux conservateurs avaient besoin de « paix civile » et l’armée régulière de la République de Weimar, la Reichswehr, désirait retrouver un rôle de garante de l’ordre intérieur.
Milieux d’affaires et grands industriels, appuyés par les conservateurs se sont donc accordés pour aider Hitler dans son ascension, moyennnant entre autres  l'élimination de l’aile  plus ou moins « socialiste » du parti nazi et de son bras armé, la Sturmabteilung.

La « nuit des Longs Couteaux » (fin juin 1934), épisode historique déterminant, marque le point de rupture entre Hitler et ses compagnons de route antérieurs, les populistes partisans d’une révolution sociale autant que nationale.
 
À propos de cet épisode il est permis de relever quelques  légères similitudes entre le changement de ligne idéologique  survenu en 1933 au sein du parti national-socialiste allemand et les évolutions intervenues récemment au sein du Front National en France,  lequel Front national  comporte une aile nettement libérale-identitaire et une aile (amoindrie par le départ de Philippot) à connotation « sociale-populiste », ceci  dit  en précisant, comme il se doit, qu'une telle comparaison comporte des limites, notamment en ce qui concerne l'utilisation de la violence  et les péripéties du changement.
 
Mais revenons à l’ouvrage d’Eric Vuillard et aux commentaires qu’il a suscités dans la presse française. Les médias sont contraints de reconnaître que les milieux d’affaires, la grande industrie et la finance allemande ont largement contribué à la prise de pouvoir par Hitler sur la base d’un compromis, voire d’une compromission historique.
Les quelques extraits qui suivent ne laissent pas d’être éclairants.
 

 
LE FIGARO.fr
REVUE DE PRESSE
Amaury Giraud
Publié le 06/11/2017 à 17:1
 
Dans L'Ordre du jour, Éric Vuillard décrypte la mécanique politique, les petites lâchetés et les compromissions ayant conduit à la montée en puissance du pouvoir nazi et au succès du projet mortifère de l'Anschluss hitlérienne. 160 pages durant, l'écrivain et réalisateur, né en mai 1968 à Lyon, tente de démontrer combien le « triomphe» de la Wehrmacht aurait été moindre sans le concours de «marchandages, de vulgaires combinaisons d'intérêts» des milieux d'affaires allemands.
La scène maîtresse du livre campe une réunion qui se tint le 20 février 1933 à Berlin dans les salons parlementaires du Reichstag entre Adolf Hitler et les dirigeants de grandes entreprises allemandes comme BASF, Siemens, Allianz…etc.
Pour La Croix, sous la plume de Sabine Audrerie, «Éric Vuillard montre l'incongruité de situations, l'aveuglement derrière l'écran des intérêts»
Selon Baptiste Liger, dans L'Express , toutes ces rencontres entre le monde économique et les agents du nazisme, qu'Éric Vuillard décrit comme «le nirvana de l'industrie et de la finance», sont décortiquées dans L'Ordre du jour
 
L’EXPRESS.fr
Le prix Goncourt 2017 décerné à Eric Vuillard pour "L'Ordre du jour"
Publié le 06/11/2017
Sorti au printemps, L'ordre du jour récit retrace de façon saisissante l'arrivée au pouvoir d'Hitler, raconte l'Anschluss et dissèque le soutien sans faille des industriels allemands à la machine de guerre nazie.
 
LE MONDE
http://www.lemonde.fr/livres/article/2017/11/06/le-prix-goncourt-recompense-eric-vuillard-pour-l-ordre-du-
LE MONDE DES LIVRES | 06.11.2017 à 12h54
Par Raphaëlle Leyris
 
« Moment unique »
Le premier, c’est une réunion du 20 février 1933, où vingt-quatre puissants patrons allemands (Krupp, Opel, Siemens…), reçus par Hermann Göring et Adolf Hitler, devenu chancelier un mois plus tôt, sont exhortés à financer la campagne du parti nazi pour les législatives, et s’exécutent. « Ce moment unique de l’histoire patronale, une compromission inouïe avec les nazis, n’est rien d’autre pour les Krupp, les Opel, les Siemens, qu’un épisode assez ordinaire de la vie des affaires, une banale levée de fonds. Tous survivront au régime et financeront à l’avenir bien des partis à proportion de leur performance », écrit, grinçant, l’auteur.
 
TELERAMA
TELERAMA LIVRES
http://www.telerama.fr/livre/eric-vuillard,-prix-goncourt-2017-et-olivier-guez,-prix-renaudot-2017,n5326284.php
Publié le 06/11/2017
Voici un extrait de notre critique de L’Ordre du jour :
« Nous voici d'abord projetés le 20 février 1933, un lundi de froid et de brume. Ce jour-là, vingt-quatre barons de l'industrie allemande ont rendez-vous au Reichstag, à l'invitation de son président, Goering, pour y rencontrer Hitler. Vuillard décrit le ballet des berlines noires qui s'avancent une à une dans la cour, les vingt-quatre messieurs qui successivement en sortent, puis arpentent les salons... Au terme de leur visite, les nobles messieurs verseront leur généreuse obole au parti nazi.

Anniversaire du 11 novembre 1918

$
0
0
Anniversaire du 11 novembre 1918
Tout simplement, ce texte chanté par Léo Ferré

https://www.youtube.com/watch?v=oe62VKNA2Pk


 
Tu n'en reviendras pas toi qui courais les filles
Jeune homme dont j'ai vu battre le coeur à nu
Quand j'ai déchiré ta chemise et toi non plus
Tu n'en reviendras pas vieux joueur de manille
Qu'un obus a coupé par le travers en deux
Pour une fois qu'il avait un jeu du tonnerre
Et toi le tatoué l'ancien légionnaire
Tu survivras longtemps sans visage sans yeux
On part Dieu sait pour où ça tient du mauvais rêve
On glissera le long de la ligne de feu
Quelque part ça commence à n'être plus du jeu
Les bonshommes là-bas attendent la relève
Roule au loin roule train des dernières lueurs
Les soldats assoupis que ta danse secoue
Laissent pencher leur front et fléchissent le cou
Cela sent le tabac la laine et la sueur
Comment vous regarder sans voir vos destinées
Fiancés de la terre et promis des douleurs
La veilleuse vous fait de la couleur des pleurs
Vous bougez vaguement vos jambes condamnées
Déjà la pierre pense où votre nom s'inscrit
Déjà vous n'êtes plus qu'un mot d'or sur nos places
Déjà le souvenir de vos amours s'efface
Déjà vous n'êtes plus que pour avoir péri
Paroliers : Léo FERRE / Louis ARAGON
Paroles de Tu N'En Reviendras Pas © Les Nouvelles Editions Meridian



 

Pierre Rabhi : ENTRETIEN.

$
0
0

Pierre Rabhi : "S'examiner soi-même par soi-même, avec réalisme"

 

 
Pierre Rabhi pose sur l'évolution du monde un regard critique. Il a anticipé beaucoup de désillusions nées des rapports économiques entre les pays et les hommes.
 
Pierre Rabhi pose sur l'évolution du monde un regard critique. Il a anticipé beaucoup de désillusions nées des rapports économiques entre les pays et les hommes. © Guillaume Atger/Divergence

 

Carla Bruni, Aymeric Caron et Yann Moix ans la pétaudière de Ruquier

$
0
0
Carla Bruni,  Aymeric Caron et Yann Moix ans la pétaudière de Ruquier

Isabelle Mourral,  auteur(e)  d'une « Réflexion sur les embûches et les perversions du langage »  sobrement intitulée "Le sens des mots"  aurait hier au soir  (18/09/17) chez Ruquier apprécié la controverse qui opposa les deux questionneurs/commentateurs de service et le revenant Aymeric Caron. 

Plateau fort éclectique pour ce qui est des invités,  mais je ne retiendrai que deux séquences particulières.


Bien que je sois fort éloigné de la sphère politique de son époux, j'ai été séduit par la douceur, la réserve, l’intelligence et la culture non prétentieuse de Carla Bruni, sublime en sa modestie, et remarquable de délicatesse dans l'expression publique de confidences intimes.

Mais il m'a fallu subir hélas la jactance vaniteuse du ratiocineur amphigourique et l'acrimonie  de celle que d’aucuns (dont je ne suis) se plaisent et complaisent à qualifier d’hystérique.
Soumis à la question par nos deux inquisiteurs de service, le pauvre Caron, autrefois lui-même grand inquisiteur en ces lieux, fut sommé de s’expliquer sur l’utilisation du terme de "terrorisme" qu’il aurait inconsidérément osé appliquer aux multinationales, au néo libéralisme, et aux industriels pollueurs de la planète.
Si j’en crois le petit Torquemada de lucarne, ou tout au moins selon ce que j’ai compris de sa philippique surjouée à l'encontre de Caron, le terme "terroriste" doit être désormais une sorte d’appellation contrôlée, appellation comme l'exige la "bien pensance", dûment stigmatisante. Elle doit surtout être exclusivement réservée à une catégorie d’individus bien précise, bien délimitée, bien cernée, bien identifiée. Elle ne saurait concerner les maîtres du nouveau monde, entendons par là celui du capital, du libéralisme et de la mondialisation.
Nous vîmes donc un Moix éructant et, accessoirement, une pasionaria de basse fosse s’acharner sur ce pauvre Caron qui, pour l’emploi soi-disant inapproprié d’un mot, ne put lui-même en placer un, comme eût dit ma mère-grand.
Nous fûmes en conséquence, et sans indulgence, gratifiés d’une controverse, voire d’une vocifération délirante sur le "bien nommer" et le "mal nommer", sur le bon usage des mots, et sur leur sens, leurs non-sens, leurs contre sens et leurs sens interdits.

Je terminerai en précisant que la hargne du Moix et de sa compagne en œuvre de dénigrement épargna, comme il se doit, l'innocente Carla, qui tout au contraire, fit pour sa part l'objet d'intenses flagorneries et de frétillantes adulations. Je suppose que cela fut dû en partie à ses mérites incontestés, mais aussi, Dieu me pardonne cette mauvaise pensée, au statut matrimonial de l'intéressée et au charme "diabolique" persistant qui est le sien.


 


Viewing all 284 articles
Browse latest View live